Publié le 7 Dec 2012 - 10:00
ME AUGUSTIN SENGHOR, PRÉSIDENT FSF

''Les mesures qu'on a prises...''

 

À quelques semaines du démarrage des compétitions nationales, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, a fait état, lors d'un séminaire, de quelques décisions prises par sa structure pour une saison calme.

 

 

Quel a été l'objet de cette rencontre ?

 

L'objectif de cette rencontre est d'essayer de moderniser notre football, dans son management et surtout dans son organisation. On le sait, la planification, l'organisation sont des éléments prépondérants dans la réussite des organisations sportives, mais plus encore dans la performance de nos athlètes. Il est nécessaire de travailler sur une base harmonisée, à l'interne d'abord, c'est-à-dire avec les différents segments du football, la Ligue pro, la Ligue amateur, le foot féminin, la petite catégorie, pour qu'on ait un calendrier harmonisé qui permette d'utiliser judicieusement le peu d'infrastructures en bon état. D'un autre côté, d'impliquer les mouvements associatifs, l'Oncav (Organisme national de coordination des activités de vacances), l'Uassu (Union des associations sportives scolaires et universitaires), le Beach soccer et le foot en salle. Nous pensons pouvoir réussir une saison où les compétitions se dérouleront régulièrement. Il y a d'autres facteurs exogènes aussi qu'il faudra maîtriser, il y a les fêtes religieuses et les activités politiques qui remettent très souvent en cause le respect du calendrier. Ce qui a posé des problèmes au niveau des performances, de la qualité et du spectacle, mais aussi au niveau de l'attractivité du football, c'est le fait qu'il n'y ait pas de calendrier maîtrisé et harmonisé. Il y a beaucoup de conflits.

 

 

La saison est souvent perturbée par les arbitres qui n'hésitent pas à aller en grève pour réclamer leurs primes. Qu'est-ce que vous avez prévu pour régler définitivement ce problème ?

 

On a jamais tourné le dos aux arbitres. Aujourd'hui plus que jamais, ils sont membres à part entière du football ; on ne pas faire le foot sans eux, eux aussi ne peuvent pas aller sans le foot. Donc on est liés, on a intérêt à s'entendre autour de l'essentiel. Il y a eu une crise qu'on essaye de dépasser. C'est pour cela que la fédé a décidé de travailler avec toute la famille du football, y compris les arbitres, pour se retrouver autour de ce championnat, mais aussi de permettre aux arbitres d'exceller. On fera les démarches nécessaires, étant entendu que les réformes qu'on est en train de mener dans les autres secteurs, s'appliquent aussi à l'arbitrage. Le département de l'arbitrage qu'on en train de mettre en place avec la Commission nationale de l'arbitrage aura toujours sa place, avec une meilleure prise en compte des réalités de l'arbitrage. Par exemple, aucun membre de l'arbitrage ne peut vous dire combien d'arbitres on a au Sénégal, et qui sont ces arbitres-là. On n'a aucune documentation, ni rien sur eux. Il est temps que le fichier des arbitres se retrouve au sein de l'administration du football, comme toute la documentation qui concerne les autres segments du football. D'un autre côté, je pense que cela permettra de mieux traiter les arbitres en les prenant en compte dans tous les ateliers de formation.

 

 

Quelles sont ces mesures que vous avez prises pour juguler la violence dans le football ?

 

 

Il nous appartient d'annoncer la couleur pour montrer la voie, parce que c'est nous qui sommes les dirigeants et acteurs du foot. Aujourd'hui, avec cette suspension du stade Léopold Sédar Senghor (LSS), on est tous interpellés. L’État a déjà annoncé qu'il va prendre des mesures et nous ne devons pas être en reste. Cette année, on sera vraiment très stricts et très sévères, par rapport à tout débordement qu'on aura constaté. On n'exclut pas la possibilité d'écarter des compétitions les clubs qui auront violé de manière grave les principes de fair-play. Ce qui s'est passé à LSS la dernière fois n'est que le prolongement, sinon l'aboutissement de ce que l'on a connu depuis trois ou quatre années dans nos différentes compétitions, que cela soit en lutte, navétanes ou handball, football. On se rend compte que cela est en train de tuer le football, parce que les sponsors qui avaient commencé à venir ont commencé à se poser des questions en se disant : ''Est-ce qu'on doit associer notre image à cette violence ?''. Ceux qui ne sauront pas faire le sport dans la sportivité devront céder la place.

 

Le stade LSS est suspendu et les autres ne répondant pas aux normes de la Fifa. Que comptez-vous faire pour accueillir les adversaires du Sénégal ?

 

On a commencé les discussions avec l'autorité. Il y a des études préalables à faire. Aline Sitoé Diatta de Ziguinchor a déjà organisé une Coupe d'Afrique. Son problème, ce n'est ni un terrain, ni un problème de vestiaires, même si c'est à améliorer, mais c'est plus le problème d'une tribune qui est défectueuse, qu'il faut réparer. Donc cela ne devrait pas prendre trop de temps. Le stade Lat Dior de Thiès aurait peut-être besoin juste d'un revêtement synthétique et d'une amélioration en terme de commodités des vestiaires (toilettes et tribunes à parfaire) pour être dans un état de compétitivité correct. Si on a un stade de 10 mille à 15 mille places, je préférerais largement, en tant que président de la FSF, accueillir ici plutôt que de m'expatrier ailleurs. Maintenant, il y a l'équation des délais, quand on sait que les chantiers publics sont toujours très longs, avec les appels d'offres. C'est pour cela que l'on espère que, si on ne peut pas se projeter sur le mois de mars contre l'Angola, qu'on puisse le faire en septembre. On prendra les dispositions pour prospecter dans la sous-région et voir le pays qui serait le mieux à même de nous accueillir dans de bonnes conditions, en terme de coût et d'accessibilité pour nos supporters. Parce qu'il faudra que, dans ce pays-là aussi, nos adversaires se sentent sur un terrain extérieur et que le Sénégal se sente chez lui.

 

Propos recueillis par KHADY FAYE

 

 

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