Publié le 5 Jul 2016 - 11:12

Merci Macky !

 

Le retrait des enfants talibés des rues de ce pays est de ces décisions qui nous réconcilient avec nos dirigeants. Mais surtout et avant tout, avec nous-mêmes. Avec nos consciences. Car, voir des petits enfants qui n’ont pas demandé à naître, à qui on doit des conditions d’existence décentes, errer dans les rues, en guenilles, la morve au nez, a toujours été une insulte à la condition humaine. Et c’est le lieu de saluer cette décision courageuse du Président Macky Sall. Ne serait-ce que, parce qu’ils sont nombreux qui auraient pu la prendre et qui ne l’ont pas fait, pour des raisons bassement politiciennes ou par manque de poigne.

En ce qui nous concerne, ce n’est pas la première fois que nous prenons notre plume pour dénoncer cette aberration qu’est la mendicité de ces chérubins, esclaves des temps modernes, qui n’ont eu de cesse, des décennies durant, d’engraisser des individus à la morale douteuse. Bref, nous osons espérer que le président de la République ne fera pas machine arrière. Qu’il saura tenir tête aux lobbies qui ont toujours œuvré pour que ce phénomène soit de rigueur dans ce pays.

Un jour, c’était en 2009, un collègue journaliste m’a fait cette révélation qui a fait tilt dans ma tête. Il était le préposé à la chronique judiciaire au sein de la rédaction. De retour du tribunal où se tenait une session des Assises, il m’a dit : ‘’J’ai fait une remarque : l’enquête de moralité de l’écrasante majorité des accusés qui passent à la Cour d’Assises montre qu’ils ont été talibés, quand ils étaient enfants’’. Aujourd’hui, lors des sessions de la Chambre criminelle, il n’y a plus cette enquête de moralité. Mais cette révélation est assez édifiante sur les ravages de ces années d’errance sur le développement moral de ces enfants très tôt exposés à toutes les tentations pour rapporter les 300 F, 500 F ou plus, exigés par leurs maîtres coraniques. Et par conséquent, échapper aux immanquables sévices corporels, le cas échéant. 

Combien parmi eux sont devenus des délinquants ? Combien ont été la proie des prédateurs sexuels ? Combien ont été battus à mort ? Que dire alors des arguments de certains défenseurs de la mendicité, qui pensent qu’on devrait laisser ces enfants dans les rues pour les cas où ils auraient des sacrifices à faire à des talibés ? Des citoyens qui n’envisagent pas un seul instant voir leurs progénitures vivre les mêmes affres.  

Ainsi, loin de nous l’idée de faire un plaidoyer contre l’apprentissage du Saint Coran. Car, celui-ci se fait dans les meilleures conditions possibles au sein de nombreux établissements spécialisés de ce pays. Mais, pour dire qu’en ce troisième millénaire, il n’est plus possible de cautionner l’esclavage, sous quelque forme que ce soit.  

 

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