Publié le 17 Feb 2020 - 12:10
MIKE POMPEO SUR LE RETRAIT DES SOLDATS AMERICAINS AU SAHEL

‘’On viendra avec une solution qui arrangera tout le monde’’

 

Les Etats-Unis ont annoncé, en fin 2019, la réduction, voire le retrait de leurs 1 400 soldats engagés dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Interpellé hier sur la question, lors de sa conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur Amadou Ba, le secrétaire d’Etat américain a confirmé cette décision du Pentagone. Mike Pompeo a, toutefois, tenu à rassurer.

Il a ainsi indiqué que ce retrait se fera de sorte qu’il soit une solution qui ‘’arrange’’ tous les pays concernés par la question. ''Je suis convaincu que quand la revue sera faite, nous aurons une conversation, non seulement avec le Sénégal, mais aussi avec tous les pays de la région. On abordera les raisons pour lesquelles on retire nos troupes. Et comment cela se fera. Et on viendra avec une solution qui arrangera tout le monde’’, a déclaré le secrétaire d’Etat américain face aux journalistes.

Du côté des autorités sénégalaises, l’on se plie déjà à cette décision qui, selon le ministre Amadou Ba, n’est pas forcément synonyme d’un retrait définitif des Américains sur le terrain de la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. ‘’Les Etats-Unis nous ont fait part de leur volonté de réduire leurs combattants présents dans le Sahel ; mais cela ne veut pas dire le retrait des forces américaines. Nous avons parlé de la nécessité des Etats-Unis d’être présents dans la zone. Nous souhaitons qu’ils continuent de nous aider dans le domaine de la sécurité, de la formation, des renseignements. Et cela a été discuté et avec le président de la République et avec moi-même’’, a indiqué le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.

‘’L’Afrique doit financer sa sécurité’’

L’annonce du retrait des troupes américaines intervient dans un contexte où beaucoup pays du Sahel ont le plus besoin de soutien pour faire face, non seulement à la montée du terrorisme, mais aussi à l’émergence de conflits et autres violences intercommunautaires. C’est d’ailleurs dans ce sens que les autorités sénégalaises estiment qu’il est temps que l’Afrique essaye de financer sa propre sécurité, avant de solliciter l’aide étrangère. Et dans ce sens, indique Amadou Ba, le président Macky Sall a émis l’idée de prélever des impôts sur les citoyens africains pour financer la sécurité du continent.

‘’Nous respectons la position des Etats-Unis. C’est la raison pour laquelle nous pensons qu’aujourd’hui, dans ces conflits, il est important que l’Afrique puisse monter en première ligne. Nous avons déjà les hommes qu’il faut ; il nous manque certainement des informations, des équipements. Et l’idée du président Macky Sall est qu’on prélève des impôts des citoyens africains pour financer la sécurité et ensuite demander à la communauté internationale, y compris les États-Unis, le soutien. Ces ressources seront utilisées de manière transparente pour renforcer la sécurité intérieure et soutenir les pays voisins tels que le Mali et le Burkina Faso qui sont aujourd’hui dans des difficultés. Et c’est seulement après cela qu’il nous faut demander le soutien opérationnel et militaire des forces combattantes des Etats-Unis’’, a déclaré le ministre Amadou Ba.

 

Section: