Publié le 21 Jul 2018 - 05:17
MISE EN ŒUVRE DU PAEF-PLUS

Satisfécit du ministère et des partenaires  

 

Grâce au Paef-plus, des progrès significatifs ont été réalisés pour booster la qualité de l’enseignement dans les établissements élémentaires et CEM ciblés.

 

Le Projet d’appui à l’éducation féminine et à l’empowerment des femmes pour un développement local inclusif (Paef-plus 2014 2018) a dressé hier son bilan reluisant en quatre ans d’exercice. Un atelier de restituation des résultats a été organisé hier à cet effet pour vanter les mérites de ce projet acquis grâce à la coopération italienne au développement. Avec une extension dans sa deuxième phase, le projet (Paef-plus) a eu à enrôler quatre-vingt-quatre ‘’associations mères d’élèves’’ pour des financements allant de 2 500 000 F CFA dans les écoles élémentaires à 500 000 F CFA pour les collèges. 

Le programme consiste à financer les ‘’mères d’élèves’’ dans des activités génératrices de revenus, dont les 50% des bénéfices générés sont reversés dans le compte du comité de gestion de l’école. L’objectif est de renforcer les interventions en faveur de l’éducation des filles, de contribuer à l’amélioration de la qualité des enseignements apprentissages à travers des cours de soutien pour les enfants en difficulté, des bourses pour les meilleurs élèves issus de familles vulnérables. Des camps scientifiques de vacances sont aussi organisés, sans compter les dotations en uniformes et kits scolaires, l’autonomisation socio-économique des ‘’associations mères d’élèves’’, la création de mutuelles de santé...

Pour la présidente de l’association des mères d’élèves de Diourbel, Ndèye Aminata Mbengue, il faut regretter que ce projet ne soit pas arrivé plus tôt. Beaucoup d’améliorations ont été notées chez les élèves, par rapport à leur niveau d’apprentissage et pour les parents, c’est un soulagement sur le plan financier. ‘’Ce projet nous a permis de suivre nos enfants régulièrement et comme il faut, car nous avons des relations directes avec leurs enseignants’’, souligne-t-elle.

‘’ Des défis persisitent’’

Quant à la section de Fatick, sa présidente, Marie Ndour, affirme que ce financement a impacté positivement sur leur vie. Selon cette dame, le (Paef-plus) leur a tracé le chemin. ‘’Nous n’avons plus de soucis en ce qui concnerne le suivi de l’Education de nos enfants’’, a-t-elle soutenu. L’inspecteur d’académie de Kaffrine témoigne pour sa part que 3 655 élèves sont enrôlés à Kaffrine, dont 2 220 filles à l’élémentaire. La formation des enseignants à la pédagogie, celle des elèves du moyen secondaire à la santé de reproduction, l’alphabétisation des AME et leur formation ont ainsi été rendues possibles. Selon lui, 1 900 bourses scolaires et 5 261 uniformes et kits scolaires ont été octroyés aux élèves de la région. ‘’Dans l’académie de Kaffrine, entre 2016 et 2107, chaque AME a reçu 500 000 F CFA et 2 millions F CFA ; au total, un financement de 50 millions F CFA ont été obtenus’’, dit-il. Les activités génératrices de revenus ont permis d’avoir un bénéfice de 3 millions F CFA dont les 50% sont reversés dans le compte des écoles.

Selon les participants, le projet déroulé dans les régions de Diourbel, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Kolda et Sédhiou a beaucoup contribué dans le démarrage des cours à temps. L’inspecteur d’académie, Maba Bâ, explique qu’avant le projet, Kaffrine faisait partie des derniers sur le classement national des établissements. Il précise : ‘’Depuis 2009, la région de Kaffrine a été dans les quatre dernières des académies. Avec ce projet, nous avons fait des pas énormes. Le niveau des élèves a fortement évolué.’’

‘’La pérennisation du projet posé sur la table’’

A l’unanimité, les acteurs ont lancé un appel à la pérennisation du programme qui tire à sa fin, sa consolidation et son extension . La coordonnatrice du projet Marie Siby avance que le bureau genre du ministère de l’Education nationale est dans la logique de continuer le travail, sachant que le fonds de roulement va rester.

Sur ce, le ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye Thiam entend faire un rapport exhaustif qui sera soumis au Premier ministre pour peut-être la tenue d’un conseil interministeriel pour la capitalisation des acquis et pour assurer la pérennité du programme, dans une approche intersectorielle. Serigne Mbaye Thiam compte porter ce plaidoyer auprès de ses collègues : ministres de la Femme, de la Microfinance, pour beaucoup plus de financements. Tout en magnifiant les progrès des filles dans les matières scientifiques, il revient sur les défis : ‘’Il faut travailler pour le maintien de cette tendance, la lutte contre les violences en milieu scolaire, les mariages précoces, les grossesses précoces ou non désirées…’’. 

Selon lui, l’appui aux femmes a permis de jeter un pont entre l’école et la communauté, à faciliter la prise en compte de l’éducation des filles. La directrice de l’agence italienne pour la coopération au développement Alessandra Piemattei se dit rassurée quant à une réalisation de résulats palpables. Elle convoque comme défi la pérennisation des actions. L’expérience des AME est à reconduire ; cependant, elle prêche l’implication de toutes les parties prenantes dans l’Education, de la communauté en particulier, vu que d’autres initatiatives sont attendues. Un maillage national est à son avis nécessaire pour y arriver.

AIDA DIENE

 

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