Publié le 24 Sep 2020 - 20:22
MISSION D’INFORMATION DE L’ASSEMBLÉE SUR LES INONDATIONS

Ministres, Dg et Hauts fonctionnaires bientôt auditionnés

 

La mission d’information de l’Assemblée nationale prévoit d’auditionner bientôt les ministres concernés par la gestion des inondations. Seulement, le groupe parlementaire de l’opposition demeure convaincu qu’il faut plutôt une enquête parlementaire pour éclairer sur la gestion des inondations.  

 

L’Assemblée nationale recevra très prochainement les ministres concernés par la gestion des inondations. Dans sa feuille de route, la mission d’information mise en place par le bureau de l’hémicycle annonçait l’audition de tous les acteurs concernés, à savoir les ministres, les directeurs généraux et les hauts fonctionnaires, dans un cadre approprié, conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.

Ainsi, les concernés seront entendus par 15 parlementaires, notamment sur le Plan décennal de lutte contre les inondations mis en branle depuis 2012.  

Le bureau se compose, à cet effet, de 10 députés membres de la majorité Benno Bokk Yaakaar. Il s’agit de Pape Sagna Mbaye, Dié Mandiaye Ba, Pape Birahim Touré, Awa Guèye, Yoro Sow, Aïssatou Diawara, Théodore Chérif Monteil, Adji Mbergane Kanouté, Nicolas Ndiaye et Ibrahima Abou Nguette.   L’opposition sera représentée par les députés Mamadou Lamine Diallo, Cheikh Mbacké Bara Doli et Marie Sow Ndiaye. Les parlementaires Marème Soda Ndiaye et Aïssatou Sabara seront les représentantes des députés non-inscrits.

Le bureau mis sur pied pour l’audition d’une dizaine de ministres sera dirigé par Pape Sagna Mbaye, en tête de la mission d'information. Il sera secondé par Mamadou Lamine Diallo, en qualité de vice-président.  

Seulement, le groupe parlementaire de l’opposition ne semble pas trop convaincu par cette mission d’information qui, d’après l’article L49 du règlement intérieur du Parlement, ‘’porte sur un objet donné et vise à apporter aux députés des réponses précises à des problèmes qui les préoccupent dans l’exercice de leurs activités. La mission d’étude vise à étudier un problème présentant un intérêt majeur, dont la compréhension par les députés peut les aider à rendre leur travail plus performant’’. 

Les députés de l’opposition précise, toutefois, qu’ils ont demandé une commission d’enquête parlementaire et non une mission d’information qui les oblige à aller chercher de l’information, avant de revenir à l’Assemblée nationale. Le 16 septembre dernier, le groupe parlementaire Liberté et démocratie, à travers son président, avait dénoncé le rejet de sa demande d’audition des ministres, au profit de la mise sur pied de cette commission.  

Cheikh Bara Doli Mbacké considère, toutefois, que cette mission d’information du bureau n’exclut nullement la pertinence et la nécessité, pour l’Assemblée nationale, de convoquer une session extraordinaire et d’organiser des séances d’audition publiques qui constituent, à ses yeux, le meilleur moyen pour les députés de s’informer dans l’immédiat et aux populations de se faire une idée sur la gestion des inondations et du plan décennal qui fait l’objet de vives polémiques.  

‘’Le groupe parlementaire Liberté et démocratie demeure convaincu que le meilleur moyen d’avoir des informations auprès des ministres concernés par la gestion des inondations, pour atténuer la polémique autour de l’argent dépensé dans le cadre du plan décennal et d’informer le peuple souverain, est l’organisation des séances d’audition en plénière retransmises en direct à travers les médias’’, dit-il. 

Par contre, la parlementaire Awa Guèye, membre de la mission d’information, est d’avis qu’il n’est pas nécessaire de mettre sur pied une commission d’enquête, comme le réclame ses collègues de l’opposition. ‘’Les commissions d’enquête, c’est lorsqu’il y a une suspicion quelque part. Mais dans le cadre de la gestion des inondations, on ne peut pas parler de suspicion et de détournement’’, explique Awa Guèye. La députée de la majorité pense que le peuple a plutôt besoin d’être informé, pour savoir ce qui s’est passé exactement. ‘’Nous avons eu un programme décennal de 766 milliards qui devait être exécuté. Où en est-on avec l’exécution de ce budget ? Est-ce que toute la somme a été réunie ? Qu’est-ce qui a été fait et qu’est-ce qui n’a pas été fait ? Je pense que c’est de cela que la population a besoin, mais pas d’une commission d’enquête parlementaire’’, précise Awa Guèye.  

Elle estime qu’il est facile de dire que l’argent alloué à la gestion des inondations n’a pas été géré comme il faut, alors que, dit-elle, les 766 milliards représentent un budget, donc des prévisions.  

HABIBATOU TRAORE

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