Publié le 4 Sep 2020 - 20:49
MODE DE DESIGNATION DU CHEF DE L’OPPOSITION 

La balle dans le camp du président de la République 

 

La Commission politique du dialogue national a préféré ne pas débattre de la question du statut du chef de l’opposition qui crée actuellement beaucoup de polémiques au sein de la classe politique sénégalaise, particulièrement de l’opposition. Le président Macky Sall décidera.  

 

La question du chef de l’opposition était devenue une patate chaude entre les mains des acteurs de l’opposition qui ont décidé, hier, de la refiler au chef de l’Etat. Elle avait fini d’installer un malaise et réveillé les démons de la division qui reste consubstantielle à l’opposition sénégalaise. 

C’est donc pour éviter tout malaise que la Commission politique du dialogue national a décidé de ne pas discuter de la question. L’entité, attendue pour trouver des consensus autour des questions politiques qui agitent le landerneau politique, a opté de ne pas ouvrir la boite de Pandore et de renvoyer la balle à l’autorité suprême.

En effet, le très polémique sujet du mode de désignation du chef de l’opposition est repassé, hier, dans les concertations de la Commission politique du dialogue national. Seulement, les entités présentes au sein de ce cadre ont choisi une nouvelle fois d’esquiver la question. Car, si les pôles de l’opposition et des non-alignés n’ont pas voulu dégager des positions définitives, la majorité a elle opté pour faire du chef de l’opposition, le candidat arrivé deuxième à la Présidentielle.  Une proposition qui n’a cependant pas fait débat entre les différents plénipotentiaires.  

‘’Comme les autres entités n’ont pas dégagé de position, il ne pouvait pas y avoir de discussion. On n’a pas pu en débattre et on a fini par convenir de renvoyer la question du statut de chef de l’opposition au législateur. Ceci, afin que ce dernier puisse prendre en charge la question, parce qu’elle est très difficile et sensible, ce qui fait que les gens n’ont pas pu aller loin’’, renseigne Déthié Faye, membre de la commission.  

Ce dernier rappelle qu’il faut un consensus sur la question, ce qui est toutefois difficile de trouver dans les différents groupes.  

D’après notre interlocuteur, certains pensent que le chef de l’opposition doit revenir au parti qui a le plus de députés, alors que d’autres estiment que le pays est dans un régime présidentiel ; donc, le statut doit être défini en fonction de l’élection présidentielle.  ‘’C’est le président de la République qui va recevoir le rapport. Certainement, le gouvernement initiera un document qu’il va soumettre à l’Assemblée nationale pour trancher la question’’, se rassure un autre acteur.

Création d’un observatoire de la démocratie

Outre cette question, les membres de la Commission politique du dialogue national se sont accordés sur la dénomination d’un nouveau cadre de concertation politique qui devrait faire un travail de facilitation, pour éviter des problèmes durant la convocation des acteurs politiques. ‘’Le pole des non-alignés avait proposé la création d’un Observatoire de la démocratie. Le principe était déjà acquis. C’est un consensus contenu dans le rapport envoyé au président Macky Sall. Nous avions dit qu’il faut qu’on convienne d’une dénomination qui rende compte plus fidèlement de ce que nous voulons’’.  

Il s’agira, dit-on, d’un cadre permanent qui sera peut-être créé ultérieurement par des textes. La structure se réunira de temps en temps pour examiner les questions politiques et essayer de prévenir les conflits. Elle sera également, renseigne-t-on, composée de différentes entités et de personnalités neutres.   

La commission va, à nouveau, se réunir aujourd’hui pour se pencher sur la question du statut de l’opposition. Il sera ainsi question de voir comment élaborer des projets de textes et les encadrer.  A cela s’ajoute la rationalisation du calendrier républicain qui sera également au cœur des échanges.   

HABIBATOU TRAORE  

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