Publié le 15 Jun 2017 - 13:34
A MOINS DE DEUX MOIS ELCTIONS LEGISLATIVES

Les avocats de Khalifa Sall exigent la libération de leur client  

 

Après 100 jours de détention préventive, les avocats de Khalifa Sall exigent une fois de plus la libération de leur client. Pour qu’il puisse battre  campagne et voter aux  législatives du 30 juillet prochain.

 

Khalifa Sall a bouclé hier, son 100ème jour d’incarcération. Ses avocats ne veulent plus qu’il passe un jour de plus en prison. Ainsi, hier, face à la presse, Mes Seydou Diagne, Issa Diop et Demba Ciré Bathily ont exigé la ‘’libération immédiate’’ du maire de Dakar détenu ‘’arbitrairement’’, selon eux. Ceci, pour lui permettre de battre campagne en tant que tête de liste nationale pour les Législatives du 30 juillet prochain mais également d’aller voter le jour de l’élection. Surtout que d’après Me Diop, leur client, candidat à la députation est présumé innocent puisqu’il n’est pas condamné définitivement. ‘’Il jouit de tous ses droits civiques et politiques et il doit pouvoir l’exercer’’, renchérit Me Bathily. En effet, selon la défense, le dessein de l’Etat était de rendre inéligible le maire de Dakar depuis qu’il a affiché son ambition présidentielle et tout a été fait pour l’entraver.

 ‘’Le rapport de l’IGE fait 700 pages. L’on se demande comment la Police et le Doyen des juges ont pu boucler l’information en 30 jours ?’’, s’est interrogé Me Seydou Diagne. Déplorant une ‘’instrumentalisation intolérable de la justice’’, il reste convaincu que l’instruction a été bâclée afin que Khalifa Sall soit jugé avant les élections. Heureusement, lui et ses confrères se réjouissent que cette volonté de l’Etat n’ait pas abouti. ‘’Leur volonté c’était de le juger très rapidement mais la défense les a contrecarré avec les différents recours déposés’’, se félicite Me Diop. Mieux, son confrère Me Bathily renseigne qu’‘’un candidat ne peut pas faire l’objet de poursuite entre cette période jusqu’aux élections et il ne peut pas légalement être jugé’’.

Par conséquent, il invite l’Etat à prendre toutes les dispositions pour permettre à Khalifa Sall d’exercer ses droits. Au-delà de l’édile de Dakar, le conseil exhorte l’Etat à prendre toutes les dispositions pour permettre aux personnes détenues de pouvoir jouir de leur droit de vote parce qu’il n’est pas question  qu’un pan de la société soit privé d’un droit fondamental. ‘’ Est-ce que les ministres de l’Intérieur et de la Justice vont mettre des bureaux de vote dans les prisons pour leur permettre d’exercer leur droit de suffrage ? C’est la question que l’on se pose car sauf les personnes déchues de leurs droits civiques, les personnes incarcérées ont un droit de suffrage’’, conclut l’avocat défenseur des droits de l’homme.

 Me Bathily : ‘’la caution n’est pas un aveu de culpabilité’’

Sur la question de la caution que des proches de leur client envisagent de payer, le défenseur a tenu à faire des précisions. D’une part, il a expliqué que la caution n’est pas un aveu de culpabilité mais une garantie de représentation. D’autre part, Me Bathily renseigne que  Khalifa Sall et ses conseils n’ont rien à avoir avec une telle initiative à laquelle. ‘’ Nous allons nous battre pour innocenter le maire de Dakar’’, a soutenu la robe noire.

L’édile de la capitale est en prison depuis le 7 mars dernier avec cinq de ses collaborateurs. Il s’agit de Mbaye Touré, Directeur administratif et financier, sa secrétaire Fatou Traoré, Amadou Mactar Diop qui siégeait à la commission de réception, Yaya Bodian, chef du bureau budget et Ibrahima Yatma Diaw, chef de division finance et comptable. Les deux anciens percepteurs municipaux Mamadou Oumar Bocoum et Ibrahima Touré sont eux placés sous contrôle judiciaire.

Les inculpés sont poursuivis pour les chefs d’association de malfaiteurs, détournement de deniers publics portant sur 1,8 milliard F CFA, escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment et faux et usage de faux en écriture administrative et de commerce…

FATOU SY

 

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