Publié le 10 Dec 2014 - 07:29
MONNAIE UNIQUE DANS L’ESPACE CEDEAO EN 2020

Des évolutions et performances notées dans le processus

 

Ce week-end, le Directeur général de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), le professeur Mohamed Ben Oumar Ndiaye, a informé des avancées significatives dans le processus de mise en œuvre d’une monnaie unique dans l’espace CEDEAO.

 

Les 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) engagés dans un processus visant à créer une monnaie unique sont sur la bonne voie. Décidés à remplacer les huit monnaies qui existent dans la sous-région, au profit d’une monnaie unique, il est établi que des évolutions sont notées dans ce sens. Et c’est une voie autorisée, celle du Directeur général de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), le professeur Mohamed Ben Oumar Ndiaye qui l’a confirmé, samedi dernier, au cours de la rencontre mensuelle, Les Samedis de l'économie, organisée par la Fondation Rosa Luxemburg et l'Africaine de recherche et de coopération pour l'appui au développement intégral (ARCADE).

‘’Où en est le processus vers la monnaie unique dans la CEDEAO ?’’ était le thème de cette rencontre. Selon le professeur Mohamed Ben Oumar Ndiaye, il faut se féliciter des évolutions et des performances notées dans le cadre du processus de mise en place d’une monnaie unique à l’horizon 2020 de la CEDEAO. ‘’Nous avons des avancées très significatives concernant l'inflation qui est maîtrisée et est à un chiffre pour les pays anglophones et des taux inférieurs à 3% concernant les pays de l'UEMOA’’, a-t-il déclaré. D’après le professeur, la convergence est basée sur un certain nombre d'indicateurs de critères (déficit budgétaire, inflation, réserves de changes etc.).

A propos de déficit budgétaire, M. Ndiaye avance qu'il y a certes des difficultés dues à l'évolution de certaines situations externes, comme l'augmentation des prix du pétrole ou des denrées alimentaires, mais l'évolution est relativement maîtrisée au niveau de la sous-région. ‘’En 2013, la moitié des pays de la CEDEAO s'était approchée des trois critères de convergence sur les quatre’’, a-t-il indiqué.

Néanmoins, cela reste insuffisant, dit-il, pour lancer la monnaie commune. Il soutient donc qu’il ‘’faut un certain nombre d'indicateurs et de cohérences à respecter, avant de pouvoir lancer la monnaie unique au niveau de la CEDEAO en 2020’’. Pour ces cohérences, il a évoqué le système de paiement. Il estime en outre que l'AMAO est en train de travailler sur la réglementation bancaire, avec le respect des normes internationales. ‘’C'est à partir de ce moment-là que la décision politique devrait tomber pour lancer la monnaie commune en 2020’’,  soutient-il.

Parmi les avantages de la monnaie unique, le directeur général de l'AMAO annonce un ensemble beaucoup plus vaste d'opportunités d'échanges pour les pays de la CEDEAO. Pour lui, les Etats auront plus de crédibilité, en termes de négociations, sans compter la libre circulation des personnes et des biens à l'intérieur de la CEDEAO. Cela permettra aux entreprises d'avoir plus d'opportunités de financement au sein de la zone élargie. C’est l'AMAO qui est chargée de conduire le programme de coopération monétaire de la CEDEAO et qui a pour objectif d'aboutir à une monnaie commune en 2020. 

ANTOINE DE PADOU

 
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