Publié le 21 Feb 2020 - 15:42
MORT SUSPECTE D'UN TALIBE A LOUGA

Les résultats de l'autopsie accablent le maître coranique

 

Le maître coranique Abdou Latif Cissé a bénéficié, hier, d’un retour de parquet. Il est poursuivi pour la mort d’un jeune apprenant de 13 ans qu’il aurait bastonné. Les résultats de l’autopsie l’enfoncent.

 

On en sait un peu dans l’affaire du jeune talibé mort à Louga. L'autopsie pratiquée à l'hôpital Aristide Le Dantec a livré ses secrets. Les résultats de l'autopsie révèlent un traumatisme crânien par coups et blessures sans fracture crânienne avec hémorragie occipitale causée par un objet contondant. Ils confirment les sévices corporels subodorés depuis le début de l’affaire. Les parents du jeune enfant, notamment son oncle, déclarent attendre les conclusions de l’enquête. Ils ont très tôt soupçonné des sévices sur l’enfant.

Le samedi 15 février dernier, le jeune Abiboulaye Camara est revenu de l’école coranique Sokhna Mbayang située à Thiokhna (quartier populeux de Louga) très mal-en-point. Après avoir salué son oncle qu’il avait pourtant l’habitude de taquiner, le petit “Camou’’ s’est retiré dans un coin de la maison et a commencé à dormir à poings fermés. L’oncle s’est inquiété et l’a réveillé pour l’interroger. Le petit a répondu s’être blessé au cours d’un match de football. N’empêche qu’il l’a emmené à l’hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye de Louga où le médecin l’a consulté avant de lui prescrire une ordonnance. De retour à la maison, l’enfant a succombé à ses blessures. Ses parents ont retourné le corps sans vie d’Abiboulaye Camara à l’hôpital pour connaitre les causes de sa mort. Hier, dans la foulée des résultats de l’autopsie, le corps sans vie d’Abiboulaye Camara (13 ans) a été remis aux parents qui l'ont inhumé.

Par contre, gardé en vue depuis avant-hier dans les locaux de la police, le présumé meurtrier du jeune talibé, le maître coranique Abdou Latif Cissé, a été déféré au parquet régional de Louga. Mais il a bénéficié d’un retour de parquet.

Il devra donc attendre avant de faire face au procureur. Il est poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. 

Depuis quelques jours, la mort du jeune talibé défraie la chronique. Pour l'heure, une forte pression est exercée par les maîtres coraniques du Ndiambour qui réclament urbi et orbi la libération du maitre coranique. Ils auront du mal à obtenir satisfaction, puisqu’en l’espace de trois mois, 2 jeunes talibés sont morts dans des écoles coraniques différentes, à la suite de bastonnades. 

Les écoles coraniques ne sont-elles pas transformées en mouroirs ? Question qui garde tout son pesant d'or. 

MAMADOU NDIAYE (LINGUERE)

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