Publié le 24 Sep 2014 - 11:03
NATATION - SENEGAL

Malick Fall craint le manque de relève dans sa discipline

 

Malick Fall, la tête de file de la natation sénégalaise avec sept titres de champion d’Afrique, a fait part ce mardi, dans un entretien avec l’APS, du manque de relève dans sa discipline au Sénégal. ‘’On peut nourrir des craintes légitimes, parce qu’après Mbaye Niane et à des degrés moindres les jeunes Matar Samb du CND (Cercle des nageurs de Dakar) et Adama Thiaw Ndir (Yoff), la relève tarde à se matérialiser et à se mettre en place’’, a dit le nageur sénégalais établi en France depuis 2002. Parlant de la natation sénégalaise, le nageur a appelé les autorités à confier la gestion de la piscine olympique nationale à la Fédération sénégalaise de natation et de sauvetage (FSNS) pour qu’elle puisse dérouler correctement des programmes.

‘’La France n’existait pas au début des années 2000’’

Celui qui a hérité de Mohamed Diop, actuel président de la FSNS, souhaite la mise en place d’une politique de massification mais aussi de prise en charge réelle des jeunes à fort potentiel. ‘’La France n’existait pas au début des années 2000 en natation. Mais après Laure Manaudou et ses médailles en 2004, elle a réussi, grâce à une politique axée sur les pôles sportifs qui font de la détection dès le bas âge, à faire partie des meilleurs nations de natation du monde’’, a-t-il dit.

''Si le Sénégal n’a pas les mêmes moyens que la France, il y a des idées et du potentiel pour faire quelque chose'', s’est-il empressé d’ajouter. ''Avec l’énorme potentiel au niveau des jeunes, il suffit de prendre en charge les plus talentueux pour voir une élite se former rapidement'', a-t-il indiqué, se disant prêt à jouer sa partition dans un tel projet.

A 28 ans, Malick Fall, qui dit avoir fait une formation de préparateur physique en natation, estime qu’il est temps de penser à sa relève, même s’il n’est pas encore prêt à prendre sa retraite. ‘’Tant que je suis, motivé, je nagerai’’, a dit le pensionnaire du Stade Français qui vit en France depuis 2002.

…Et dénonce la contradiction entre les exigences et les investissements

Malick Fall trouve du mal à comprendre la contradiction dans les discours des dirigeants qui exigent des performances alors que les moyens ne suivent pas. ‘’Je ne comprends vraiment pas leurs discours qui sont en déphasage avec les moyens mis à la disposition des sportifs’’, a confié le nageur. Parlant de cette exigence de résultats, il estime que ces dirigeants ''oublient jusqu’au manque d’infrastructures et les moyens d’accompagnement pour les sportifs de haut niveau''. ‘’Quand on prend la natation, au Sénégal, on manque de piscine. L’unique (piscine) avait été fermée pendant au moins deux ans’’, a-t-il rappelé, évoquant aussi le manque de moyens pour la prise en charge d’un sportif de haut niveau.

Le nageur de 28 ans n’a pas réussi à passer plus d’un tour aux Jeux olympiques en quatre participations. Il rappelle au sujet de la bourse olympique qu’il a eue de 2004 à 2012 qu’elle ne couvre pas la grande partie des dépenses de l’athlète. ‘’Je ne percevais que 1000 dollars (environ 500 000 F Cfa) par mois et ceux qui connaissent l’Europe savent pertinemment que ça permet tout juste de payer les frais de transport’’, a-t-il dit, avant d'appeler à ''investir en amont, si on veut récolter les fruits en aval''.

Le pensionnaire du Stade Français est venu à Dakar pour prendre aux championnats d’Afrique de natation (22 au 28 septembre) finalement reportés pour cause d’Ebola dans la sous-région. Fall ne se voit pas prendre sa retraite sportive, malgré le manque de résultat aux Jeux olympiques et aux Championnats du monde.

‘’Je suis déçu de n’avoir pas pu défendre mes titres au 50 et 100m mais je suis encore très motivé’’, a dit le septuple champion d'Afrique. Fall n’a pas réussi à passer plus d’un tour aux JO en quatre participations (2000, 2004, 2008 et 2012). Mais le natif de Ngor a indiqué avoir toujours essayé de faire de son mieux.

(aps)

 

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