Publié le 15 May 2016 - 04:22
NON-RESPECT DES ACCORDS SIGNÉS PAR LE GOUVERNEMENT

Les syndicats de la Santé vont paralyser le système  les 23 et 24 mai 

 

Les syndicats de la Santé dans l’Action Unitaire (2SAU) vont en grève de 48 heures, les 23 au 24 mai prochain pour exiger du gouvernement le respect des accords. Ils ont signé hier une convention pour de meilleures conditions de travail.

 

Malgré la décision du Syndicat unitaire des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de retirer son préavis de grève, des perturbations sont attendues dans le secteur de la Santé. D’autres syndicats du secteur ont scellé hier une union pour exiger du gouvernement de meilleures conditions de travail.  Elle regroupe le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES), le Syndicat national des travailleurs de la santé (SYNTRAS), la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal, section santé, (CNTS/santé) et le Syndicat unique et démocratique des travailleurs municipaux (SUDTM). Ces 4 syndicats ont décidé de faire face au gouvernement pour exiger de lui le respect des accords signés. Après plusieurs mois d’accalmie, ces syndicalistes ont décidé de reprendre le mouvement.

Ainsi l’entente 2SAU entend observer une grève d’avertissement de 48 heures sur tout le territoire national, les lundi 23 et mardi 24 mai prochain. Auparavant, ces syndicats vont faire une tournée de mobilisation, de sensibilisation et d’information, à partir de ce 17 mai. Le secrétaire général du SYNTRAS, Souleymane Joseph Mané, appelle tous les travailleurs et militants  à se tenir prêts à aller en grève. Il n’est pas question, selon lui, que le gouvernement distribue de l’argent à des tiers, alors qu’ils attendent le paiement de leurs droits. ‘’On ne peut l’accepter. Le gouvernement n’a qu’à agir, sinon il sera responsable de tout ce qui adviendra de la grève du 23 et 24 mai. Nous appelons les populations à ne pas faire le déplacement, parce que ce serait inutile de payer le transport pour aller dans les structures de santé, alors qu’elles n’auront pas de soins. Nous sommes prêts et déterminés à y aller’’, dénonce M. Mané.

La santé est un secteur qui mérite plus que ce que l’Etat lui consacre, selon le secrétaire général du SYNTRAS. ‘’Le fonds de motivation n’est pas payé aux travailleurs de la santé. Nous attendons également le recrutement des travailleurs de la santé. La question du règlement des protocoles d’accord, le problème de l’indemnité et la prime sur la pension de retraite n’est pas réglée. Le statut du personnel est hors de portée. C’est de la diversion, de la poudre aux yeux. Le gouvernement est en train de jouer avec les syndicats. Le décret, qui est apparu, ne règle pas le problème. Il nous renvoie aux deux autres décrets et à un arrêté ministériel. On ne peut l’accepter’’, fulmine-t-il.

‘’Ça passe ou ça casse’’

Pour le secrétaire général du SAMES, Docteur Boly Diop, c’est fini les tromperies du gouvernement. ‘’La mise en place de l’acte III de la décentralisation a montré de nombreux ratés qui tardent encore à être corrigés. Il y a le retard récurrent des salaires des employés municipaux. Des structures sanitaires publiques sont privées d’électricité et d’eau, au moment où l’Etat et les collectivités locales se renvoient la responsabilité sans donner de réponse viable pour garantir la continuité du service public’’, déplore le médecin.

Sidya Ndiaye du SUDTM va plus loin. Selon lui, le gouvernement avait réussi à les diviser, en signant plusieurs protocoles d’accords. ‘’Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour mutualiser nos forces. Seule l’unité d’action doit nous permettre de réussir. Certains ont mis de l’eau dans leur ‘’bissap’’ pour nous abandonner, mais les problèmes de la santé demeurent. Nous sommes déterminés à faire respecter au gouvernement ses engagements. Ça passe ou ça casse, dans les semaines à venir. Parce que, dès que la machine sera déclenchée, personne ne pourra l’arrêter’’, prévient-il.

VIVIANE DIATTA

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