Publié le 19 Mar 2020 - 18:37
NON TENUE DES ‘’LOUMAS’’ A DIOURBEL

Le grand désarroi

 

Les mesures préventives prises dans le cadre de la lutte contre la propagation de la Covid-19, commencent à asphyxier les marchands et autres personnes qui s’activent dans les marchés hebdomadaires. Ils demandent aux pouvoirs publics d’alléger les mesures pour leur permettre de poursuivre leurs activités.

 

Les marchés hebdomadaires et autres rassemblements publics sont ‘’provisoirement’’ interdits. Cela n’est pas sans conséquence sur l’économie locale. A Diourbel, les marchands en général et les populations en particulier souffrent. Au marché hebdomadaire de Ndindy, dimanche dernier, Amy Diop n’avait que ses yeux pour pleurer. La restauratrice implore Dieu et prie, au nom de Serigne Fallou Mbacké, pour que le coronavirus soit un mauvais souvenir. Dans son grand boubou bleu, la bonne dame ne sait plus à quel saint se vouer. Elle confie : ‘’Je suis très inquiète. C’est avec mes activités de restauratrice que je parvenais à régler certains problèmes comme la prise en charge de mes enfants, le paiement des tontines et l’appui que je donnais à mes parents.’’ 

Interpellée sur les mesures prises par le gouvernement de suspendre les marchés hebdomadaires, Ami Diop, la quarantaine, répond : ‘’Je cuisinais 10 kilos de riz chaque dimanche. Mais depuis que la mesure est tombée, je ne vois plus de clients. Comble de malheur, les écoles sont fermées. Je suis chez moi. Toutes les portes nous sont fermées, parce que même ceux qui devaient nous venir en aide, dans de pareilles situations, n’exercent plus aucune activité. Les personnes qui ont pris ces mesures devraient penser à nous autres et les alléger. À la longue, nous risquons tous de mourir de faim et mieux, on pourrait être poursuivis par nos créanciers, parce que nous avions contracté des prêts auprès de certaines institutions de microcrédit. Si nous ne travaillons pas, nous ne pourrons pas honorer ces créances.’’

Non loin d’elle, Cheikh Faye, vendeur de bétail composé de moutons, de bœufs et de chèvres au marché hebdomadaire de Diourbel, rouspète. Amer, il déverse sa bile sur les autorités. ‘’Je ne comprends pas, clame-t-il. Ceux qui ont pris ces mesures, ont-ils pensé à nous autres qui tirions l’essentiel de nos revenus des marchés hebdomadaires ? Les conséquences sont désastreuses et incalculables au niveau du monde rural. Après la saison des pluies, c’est la seule activité qu’on pratiquait. Si maintenant on nous l’interdit, comment allons-nous faire ? Ont-ils pensé à nos familles ? Qui va les nourrir ? Je pense qu’un Etat, avant de prendre certaines mesures, devrait peser le pour et le contre. Ce n’est pas dans la précipitation et dans l’émotion qu’on doit prendre certaines mesures. Le chef de l’Etat doit savoir qu’il a prêté serment et il avait dit qu’il allait protéger les Sénégalais. Ne sommes-nous pas des Sénégalais ? Ne méritons-nous pas protection ? Il faut qu’il se ressaisisse et qu’il regarde dans le rétroviseur’’.

A sa suite, le chauffeur Mabara Diop renchérit : ‘’Le coronavirus cause beaucoup de préjudices. L’économie du monde rural a beaucoup à en pâtir et, par ricochet, celle de tout le pays. Si, dans un pays, les échanges ne se font plus, comment le peuple va se prendre en charge ? Au-delà des mesures préventives, il faut aussi des mesures de SOS pour ceux-là dont l’essentiel des revenus provenait des échanges qu’ils effectuaient au niveau des ‘loumas’.’’ 

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

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