Publié le 13 Jan 2020 - 19:39
NOTE DE LECTURE

Malheureux qui se retrouve Citor !

 

Le citoyen très ordinaire (Citor) est pressé comme un agrume jusqu’à la dernière goutte. Les gouvernants ne lui laissent aucune chance. C’est ce que dit dans un livre de 188 pages Citor, sorti aux Editions du net depuis novembre dernier.

 

‘’Ce livre est un cri du cœur qui vous prend les tripes et vous secoue’’. Le préfacier du ‘’Manifeste citoyen ; Coalition pour le dépeçage d’une Nation’’, ne savait pas si bien dire. On lui aurait même suggéré de rajouter : ‘’Et ne vous lâche plus’’. Quand vous commencez à lire cet essai de 188 pages publié par les Editions du net, vous n’arrêtez qu’après lecture de la dernière ligne. En sus d’un ‘’style alerte, sans fioritures, ni artifices’’, Citor (Citoyen ordinaire, nom d’emprunt de l’auteur) ‘’fait prendre conscience, avec une rare acuité, de ce que devrait être ce cher Sénégal’’. Ainsi, cet ouvrage ‘’ne saura laisser indifférent quiconque a le bonheur de le tenir entre les mains. Car il va au-delà du simple diagnostic et de la dénonciation. Il interpelle la conscience de chaque individu. Il met chaque lecteur devant ses responsabilités de citoyen et de patriote dont lui incombent la prospérité et la grandeur de ce pays’’, indique le préfacier Gaston Coly, par ailleurs Directeur de la rédaction d’’’EnQuête’’.

En effet, dans chaque partie de ce livre, l’auteur, un homme et industriel aguerri, dévoile tous les crimes, surtout ceux économiques, organisés sous le nez et la barbe des pauvres Sénégalais.

Dans ce pays, indéniablement, les pauvres le seront davantage, s’ils ne font pas partie du cercle des élus. Les riches qui acceptent d’être les amis de ceux qui gouvernent et payer cher cette amitié le resteront. C’est là que prend sens ce que disaient des rappeurs dans une chanson : ‘’Nyiy aam di gënë di aam, nyiy niak di gënë di niak.’’ Les gouvernants ne leur laissent aucune chance. Seulement, chaque ‘’crime’’ économique est organisé de sorte à laisser croire que le gouvernement se préoccupe du mieux-être des populations. Or, il n’en est rien.

Qui se rappelle donc de la grande campagne de sensibilisation pour la consommation du sel iodé ? Beaucoup de Sénégalais ont cru que les gouvernants de l’époque voulaient combattre le goitre, comme ils l’expliquaient d’ailleurs avec l’aide de l’Unicef. Que nenni ! Les marchés d’exportation très fructueux à l’époque ont été récupérés par de gros bonnets du régime d’alors. Beaucoup de petits producteurs en ont pâti et vu leur business infiltré. Ils ont fini par mettre la clé sous le paillasson. Des politiques de ce genre, Citor en énumère une tonne et un quintal dans son livre. Or, ‘’les personnes qui s’activent dignement dans leur pays ont le droit d’être reconnues par leur Etat. Elles doivent sentir le fruit de leur dure labeur et non être ignorées au profit de l’étranger. On ne peut indéfiniment utiliser leur ignorance pour n’en faire que des ‘bêtes’ électorales. Ces personnes sont l’âme de la nation et doivent pouvoir espérer d’elle et en elle’’, écrit Citor à la page 62.

Les citoyens ordinaires subissent cela dans tous les secteurs. L’érection des banques nationales est l’une de ces grosses arnaques. Les principaux actionnaires ont leurs moyens pour se partager les plus gros pactoles, au détriment des petites et moyennes entreprises, malheureusement. Comment ? Citor le dit à la page 75 de son manifeste citoyen qui prouve une fois qu’il y a bien des coalitions sous nos cieux pour le dépeçage du Sénégal. Au-delà des banques nationales, ce sont les banques tout court qui ne prennent pas au sérieux les besoins des citoyens. ‘’Nous sommes dans un pays où le citoyen ordinaire est considéré comme quelqu’un de qui ne peut émaner de bons systèmes ou de bonnes idées. Il se trouve dans l’incapacité, du fait de son statut ordinaire, de trouver une oreille attentive pour parfaire son système. De manière délibérée ou inconsciente, le cadre banquier a davantage tendance à prendre avec une extrême désinvolture les ambitions du citoyen ordinaire. Les structures étrangères organisent le système et les banques locales se mettent à la remorque, avec les épargnes du citoyen ordinaire’’, dénonce-t-il aux pages 80 et 81.

L’Etat, qui devrait pouvoir aider les Sénégalais, travaille à les appauvrir. Sinon, comment comprendre que tous les grands marchés publics sont confiés à des étrangers. Cela va du Ter donné à coups de milliards à Alsthom devenue Thales, alors que cette société était au bord de la faillite. L’autoroute à péage, l’aéroport international Blaise Diagne et même la construction des logements dits sociaux à Pompiers sont confiés à des entreprises étrangères. Que dire de l’exploitation du foncier à Diamniadio. Tout est allé à des étrangers, s’attriste Citor au moment où le Sénégal compte des entreprises expérimentées dans ce domaine, comme la SN/HLM ou encore la Sicap.

 Tout est difficile dans ce pays, même l’édition d’un livre. ‘’Manifeste citoyen ; Coalitions pour le dépeçage d’une Nation’’ a peiné pour trouver une maison d’édition au Sénégal. Pourtant, il est de haute facture. Edité en novembre, il a été nominé pour le Grand Prix du manuscrit francophone dont la cérémonie s’est tenue à Paris en décembre dernier. Il fait actuellement partie des 5 meilleurs livres conseillés par la Fnac à ses lecteurs pour l’hiver. Donc, ce n’est pas la qualité qui pose problème. Seulement, nul n’a voulu le publier, de peur de voir ‘’le robinet coupé’’. Car Citor y montre que, du premier gouvernement sénégalais au dernier à ce jour, tous ont travaillé pour des intérêts personnels. L’Afrique, le Sénégal ont les moyens de se développer, mais les gouvernants manquent de volonté et les citoyens se cachent derrière le ‘’masla’’, le ‘’Yalla baxna’’ et le ‘’ken meunouci dara’’. Une résignation qui révolte l’auteur et l’a poussé à écrire ce livre, lui victime de ce système qu’il dénonce.

Finalement, la première édition de ce livre est faite par une maison française Edition du net qui le vend (www.fnac.com) à 8 500 F CFA.

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CITOR, AUTEUR

‘’Quand quelqu’un vient au pouvoir, c’est uniquement pour lui, sa famille, ses amis’’

Il est ou disons était un industriel. Parce qu’il refuse de se conformer au système qu’il juge injuste, on lui gâte son business. Il ne veut pas se taire et a décidé de dénoncer tous ‘’les crimes’’ des gouvernants. ‘’Manifeste citoyen ; coalitions pour le dépeçage d’une Nation’’ est une bombe. L’auteur y partage des ‘’secrets’’ édifiants sur les systèmes de prédation des gouvernants. Citor (Citoyen très ordinaire), auteur de cet essai, revient sur quelques grandes lignes de son ouvrage.

Vous venez de sortir votre premier livre… un manifeste citoyen. Qu’est-ce qui vous a poussez à écrire ?

D’abord, ce n’est pas la première fois.  J’avais écrit une pièce de théâtre que j’avais gardée dans un ordinateur qui a été volé. Donc, j’ai tout simplement fait table rase de cela. Mais ce qui m’a poussé à écrire, c’est au vu de ce qui se passe dans mon pays, puisque je suis né un an après les indépendances. J’ai vu que, depuis lors, tous nos espoirs tombent à l’eau. Et que quand on espère un mieux aller, un développement, on se rend compte qu’on va de mal en pis, au profit, souvent, d’une famille de dirigeants et de leurs amis. C’est pourquoi d’ailleurs, je me fais appeler ‘’Citoyen ordinaire’’. Quand on est citoyen ordinaire, c’est-à-dire lorsqu’on n’a pas de parent président, député ou ministre et consort, on fait tout pour vous détruire, vous faire disparaitre. C’est ce qui m’a poussé à écrire ce livre-là.

J’ai dit qu’il faut que ça cesse, à un certain moment. Comme on dit, même les oiseaux s’arrêtent de voler, parfois.

Pour ce livre quand même, il y a une histoire déclencheuse qui vous a poussé à écrire ?

Je dirais qu’il y a deux, voire trois éléments déclencheurs. A 27 ans, j’étais exportateur de sel. On était pratiquement 4 Sénégalais exportateurs au niveau du lac Rose. On n’a jamais été aidé par qui que ce soit. On s’est débrouillé tout seul. Moi, j’exportais en moyenne entre 1 000 et 1 500 t par mois. Je travaillais avec un grand fournisseur qui me faisait confiance. A la fin de l’opération, je gardais mon bénéfice, qui n’était pas très maigre. Et un beau matin, on est venu nous dire qu’il faut ioder le sel. Que le sel non iodé ne pourra plus être exporté. A l’époque, il y avait un représentant de l’Unicef qui était sur tous les plateaux de télévision pour soi-disant lutter contre le goitre. Alors que j’étais en plein processus d’exportation, on est venu bloquer mon business sans me donner de délai. Cela m’a fait perdre 30 millions. On s’est rendu compte qu’on a commencé à faire de l’iodation et on en parlait plus. Après, on a découvert que c’était pour financer des amis du Parti socialiste. Pendant ce temps, nous, nos rêves, nos programmes de développement et de structuration sont partis en l’air.

Après, j’ai commencé à importer des poussins, parce qu’il fallait bien que je rebondisse quelque part. J’ai acheté mon terrain à Mbao que j’ai construit. Puis, J’ai acheté des machines et j’ai commencé à produire, en économisant sur mes importations de poussins. C’était de grosses quantités. J’ai démarré le 19 mars 2000. Immédiatement après, on a commencé à faire venir les cuisses de poulet. D’ailleurs, j’ai mené un combat épique contre l’importation des cuisses de poulet. A l’époque, j’étais même reçu par feu Sidy Lamine Niasse, un grand patriote. J’avais apporté un article que j’avais écrit pour dénoncer ces importations de cuisses de poulet et il m’a interviewé. Quand le mouvement s’est exacerbé, on a bloqué les importations de poulet. Mais on s’est rendu compte que l’importation de ces découpes de volaille était de la magouille pure et simple et de la corruption à un très haut niveau. Parce que quand vous apportez de la viande, il y a forcément des bactéries dedans.  C’est mathématique. Mais, par mois, environ 1 350 conteneurs de cuisses de poulet entraient au Sénégal. Il fallait tout simplement donner 2 millions pour éviter les contrôleurs. Deux millions multipliés par 1 350 que 4 ou 5 personnes se partagent. Et ces mêmes personnes faisaient encore venir des cuisses de poulet. C’était de la magouille à un très haut niveau de l’Etat. Mais ce n’est pas la peine d’entrer dans les détails.

Donc, le secteur avicole, qui connaissait les plus forts taux de croissance parmi tous les secteurs d’activité, est tombé en léthargie totale. Cette situation a mis tout le monde en difficulté. Même les femmes qui faisaient de l’élevage pour entretenir leur famille ont toutes arrêté. Et ça, à l’époque, je l’avais même dit au ministre de l’Elevage. Moi, mes investissements sont tombés à l’eau. Par la suite, quand on a interdit cela, le secteur s’est redéveloppé.

A partir de 2011-2012 (à l’époque, je payais l’électricité entre 600 et 800 mille), on est venu me voir pour me dire que maintenant, vos factures seront mensualisées. Parce que le président nous demande de l’argent (Il jure). Le premier mois, on nous livre une facture de 6 millions et quelques. Il y a eu la deuxième alternance… Un employé qui vole ici, je l’amène à la gendarmerie. Il reconnait les faits, je le vire. On l’appelle pour lui demander d’aller déposer une plainte. On me juge par défaut et saisit mes biens. C’est au moment de la saisie que je me rends compte que j’ai été même jugé.  En outre, des personnalités de l’Etat sont allées voir mes partenaires en leur disant : ‘’Vous travaillez avec telle personne qui ne représente rien. Ce que vous faites avec lui, on peut faire mille fois plus avec vous.’’

Le drame, dans ce pays, c’est que quand quelqu’un vient au pouvoir, c’est uniquement pour lui, sa famille, ses amis. Le reste, au début, on leur fout la paix, sans les aider. Mais après, on les détruit carrément. Nous sommes tous des Sénégalais. Mais on me dit que je ne vais pas exister dans mon propre pays. Je vois que tout ce qu’on fait, s’ils ne le partagent pas entre eux, ils le donnent aux étrangers. Vous croyez que les parcelles qu’on a données aux Marocains à Pompiers et les 60 hectares à Diamniadio, que les Sénégalais peuvent l’avoir au Maroc ? Est-ce qu’un Sénégalais peut avoir la prétention d’aller voir le roi Mouhamed VI pour lui demander des parcelles ? Alors qu’on avait la Sicap et la SN/HLM. Des sociétés sénégalaises qui étaient là et ont de l’expérience (…) Ce sont ces choses qui m’ont révolté et m’ont poussé à écrire.

Des crimes économiques organisés se passent sous notre nez sans que nul ne réagisse. Vous dénoncez d’ailleurs cette résignation du peuple sénégalais. A votre avis, pourquoi personne ne réagit ?

Au Sénégal, la majorité des Sénégalais vous diront que nul ne peut rien contre les dirigeants. Non ! Ce n’est pas comme ça. Ce pays nous appartient. C’est pour nous tous. Personne ne l’a hérité de son père ou de ses grands-parents. C’est un bien commun. J’aime bien les reportages sur les sociétés américaines ou européennes. Ils parlent de communauté. Le policier dit je suis au service de la communauté. Donc, il ne va jamais venir demander des choses. Ce qui est une lâcheté d’ailleurs. Il faut que le Sénégalais sache qu’il peut changer les choses. Adolphe Hitler n’a jamais pensé qu’il serait un jour président. Même Bokassa a été président. Les grands hommes qui ont changé le monde n’ont jamais pensé à être président. Regardez ce qui se passe au Rwanda. C’est le peuple rwandais qui est en train de développer son pays, avec un dirigeant responsable et éclairé. A un moment, il faut une dictature éclairée. C’est mon sentiment personnel. Je me dis que le président qui changera le Sénégal sera celui qui viendra et ne pensera pas à un deuxième mandat. Il viendra pour tout remettre en ordre pendant 5 ans.

Pour notre génération, tout est perdu. Mais il le faut pour les générations à venir. Ce qui se passe maintenant, c’est notre descendance qui en pâtira. On est en train de les sacrifier. Il faut qu’on se réveille. A notre époque, nous avions des bourses pour étudier. Dans les villages, on nous servait des petits déjeuners avec des poudres d’œufs et du lait. Moi, j’ai fait 4 ans d’internat à Saint-Louis et c’est le peuple sénégalais qui a payé pour moi. Mon père n’en avait pas les moyens. Je deviens responsable, je suis fonctionnaire et je continue à être entretenu par le Sénégalais et je travaille contre le peuple sénégalais, en récupérant les bakchichs, des pots-de-vin, en étant à l’origine de corruption et de concussion. C’est de la lâcheté et je le dis tout haut. Depuis Cheikh Anta Diop, je ne milite plus dans aucun parti. Après cela, j’étais dans mon coin et je m’occupais de mon travail. A un certain moment, je me suis dit non, quand on se tait, c’est parce qu’on est lâche, ou complice ou ignorant. Quand on a ses enfants dans ce pays qui étudient et veulent devenir quelque chose, on se bat pour eux. Il faut qu’ils puissent s’épanouir chez eux et qu’ils ne pensent pas à aller travailler ailleurs.

Faites-vous référence au ‘’Barsa’’ ou ‘’Barsax’’, comme vous en parlez dans le livre ?

Je ne condamne pas ceux qui restent à l’étranger pour travailler. Il leur faut bien gagner leur vie. Ils ont fait des sacrifices dans leurs études. Je parle de ‘’Barsa’’ ou ‘’Barsax’’ dans mon livre pour le peuple sénégalais du Cayor, du Baol, du Boundou. Je préfère utiliser les noms traditionnels de nos villes et provinces. Je parle donc de ces jeunes qui n’ont plus aucune perspective sur leur territoire et qui sont obligés de partir pour prendre les pirogues, parce qu’on leur a tout pris et on leur a fermé toutes les portes. Ils deviennent prisonniers dans leur propre pays. Je parle de ceux-là. Je ne condamne par leur attitude. Je plains cette dernière plutôt. Cela me fait mal et doit faire mal à tout père de famille. Je sais que si mes enfants devaient le faire, si je suis au courant, ils ne le feront pas.  J’ai vécu en France et je sais qu’il y a la dèche. Ils ne seront jamais considérés et seront des ouvriers agricoles exploités comme des esclaves. Les Européens vous crachent dessus. Tout le monde ne va pas partir pour être Sadio Mané. Tout le monde ne peut être Sadio Mané.

Mais si le citoyen ordinaire ne peut entreprendre et s’en sortir au Sénégal, à quoi bon y rester ?

C’est pour cela que j’appelle au réveil. Une fois encore, j’insiste, il faut que les jeunes Sénégalais sachent que ce pays nous appartient. Il n’appartient pas aux Malaisiens, aux Chinois ou aux Français. Les Français sont là depuis 4 siècles, et on continue à plonger. Quand vous partez chez eux, ils n’ont aucune considération pour nous. Pour le citoyen ordinaire, cela commence par l’ambassade. Quelqu’un qui n’a aucun respect pour nous, on lui donne tout. Prenez l’exemple du Ter. Il parait qu’actuellement, les travaux sont à l’arrêt, parce qu’il réclame 500 milliards. Sur les 2 000 milliards du Ter, presque les 1 700 vont dans les poches des étrangers. Dans certains pays, quand on y arrive, on y trouve une contrée de pauvres où il y a le chômage en masse. Un Etat responsable décide d’y construire des infrastructures pour aider les populations. Aujourd’hui, prenons nos deux principales autoroutes. On donne l’une à des Français à des factures décuplées et l’autre à des Chinois. Que fait-on des entreprises sénégalaises ? Elles doivent disparaitre ? On nous oppose souvent l’argument du financement. On nous dit que c’est la France qui finance, alors ce n’est pas pour les Sénégalais, mais pour l’entreprise française qui vient prendre des Français pour travailler. Idem pour la Chine. C’est tout à leur dignité, à leur honneur. Il faut qu’on ait des dirigeants qui pensent à nous.

Quelle est la part du peuple dans ce combat ?

Le peuple a bon dos. On dit que l’Assemblée nationale est la représentation populaire. En quoi elle représente le peuple ? Avez-vous une seule fois vu l’Assemblée nationale faire quelque chose allant dans le sens du bien-être du peuple, sinon quand Abdoulaye Wade, en arrivant au pouvoir a dit : ‘’Nos soucis d’argent sont terminés.’’ L’Assemblée nationale aurait supprimé la caisse noire, si vraiment les députés étaient là pour nous.

On a des députés qui votent des lois sans en connaître la signification. Aujourd’hui, je n’ai pas envie d’être écouté dans une telle Assemblée. Que dire des marabouts ? Les marabouts étaient une partie de la population respectée, parce qu’ils savaient tempérer les choses, donner des indications et surtout aider les populations. El Hadj Malick Sy n’a jamais porté de boubou avec une poche. Abdou Aziz Dabakh, je ne lui connaissais qu’une seule voiture. On m’a dit qu’il fut un temps, on a voulu donner de l’argent à Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh pour la mosquée de Diacksao. Il a dit niet, que c’était la mosquée de Dieu et Dieu va terminer les travaux : ‘’L’argent que vous me donnez ne vous appartient, sinon vous ne m’en donnerez pas autant ; ramenez-le où vous l’avez pris, même si cela fait baisser le kilo du riz d’un franc.’’ Il faut que les Sénégalais sachent où se trouvent leurs intérêts et pensent à un meilleur devenir, sinon nous sacrifions notre vie.

BIGUE BOB

 

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