Publié le 12 Jan 2015 - 23:30
ORGANISATION DE GAMOU ET/OU DE ZIARRA EN CASAMANCE

Les chefs religieux demandent plus de considération de la part de l’Etat

 

Les jeunes religieux du département de Bignona ont dénoncé, vendredi dernier à Darou Salam où ils prenaient part à la 39e édition de la Ziarra de Cheikhna Cheikh Mahfouze Aïdara, une certaine forme d’injustice de la part de l’Etat,  dans l’accompagnement des manifestations religieuses qui ont lieu en Casamance.

 

« Ailleurs, même les Gamous des petits-fils de chefs religieux enregistrent la présence d’une forte délégation gouvernementale. Mais ici (Casamance), on nous envoie des gouverneurs, préfets ou sous-préfets. Nous vivons une injustice qui date de 1960 et qu’il urge de corriger ». Ces paroles ont été tenues par l’imam Moustapha Sylla de Taïba Marsassoum, vendredi dernier à l’occasion de la célébration de la 39e édition de la Ziarra de Cheikhna Cheikh Mahfouze Aïdara à Darou Salam, dans la commune de Kataba 1, à quelques encablures de Diouloulou. C’était en présence d’une foule immense de fidèles venus d’horizons divers et de  chefs religieux du département de Bignona dont Fansou Bodian, Imam ratib de Bignona, parrain de la manifestation.  

Imam Sylla a dénoncé, entre autres, l’état de la piste qui mène à ce lieu saint, ainsi que l’insuffisance de l’accompagnement du gouvernement pour les manifestations religieuses dans la région de Ziguinchor. Selon lui, les chefs religieux ne bénéficient pas de soutien hardi de la part du gouvernement. « Si l’an prochain on nous envoie des gouverneurs, préfets ou sous-préfets pour représenter le gouvernement, nous n’allons pas les recevoir », a-t-il déclaré. « Nous sommes en phase avec Imam Sylla. Aujourd’hui, certains Gamous comme celui de Fansou Bodian, imam ratib de Bignona, doivent faire l’objet d’une rencontre préparatoire au sommet de l’Etat », a expliqué Chérif Boun Chamsidine Aïdara, le porte-parole du Khalife Général de la famille Cheikhna Cheikh Mahfouze Aïdara.

Venu fort heureusement représenter le gouvernement, Moustapha Lô Diatta, le ministre en charge de la Mutualisation des Organisations Paysannes, qui conduisait une forte délégation, a soutenu que le président de la République n’a pas « oublié  et  « n’oubliera pas les chefs religieux de la Casamance », raison pour laquelle, a-t-il ajouté, il n’a ménagé aucun effort pour le succès de la manifestation. « Je serai votre porte-parole auprès de lui », a promis M. Diatta, non sans relever les efforts que l’Etat entend entreprendre, notamment dans le cadre du désenclavement et de l’agriculture pour le décollage socio-économique de la Casamance.

HUBERT SAGNA (CORRESPONDANT, ZIGUINCHOR) 

 

 

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