Publié le 7 Sep 2016 - 12:35
OUTRAGE A AGENT

Le garde du corps de Cheikh Amar risque 2 mois de prison 

 

Le parquet a requis hier une peine de deux mois ferme contre l’un des gardes du corps de célèbre milliardaire Cheikh Amar. Ousmane Seck est poursuivi pour outrage à agents dans l’exercice de leur fonction.

 

Ousmane Seck, le garde du corps de Cheikh Amar, risque de passer la fête de Tabaski, prévue lundi prochain, en prison. Hier, devant le tribunal de Grande instance de Dakar statuant en matière de flagrants délits, le parquet a requis deux mois de prison ferme. Le ‘’bodyguard’’, en détention depuis vendredi dernier, sera édifié aujourd’hui sur son sort. Le prévenu est poursuivi pour outrage à agents dans l’exercice de leur fonction, notamment un gendarme et un lieutenant de police. Pour le gendarme, les faits ont eu lieu au mois de février dernier, à Rufisque. Selon le pandore, le prévenu avait pris un sens interdit et lorsqu’il l’a rattrapé, Ousmane Seck a refusé de lui remettre son permis de conduire. Pis, lorsqu’il a exhibé sa carte professionnelle, le chauffeur lui a lancé : ‘’Je n’ai rien à foutre de votre carte. Vous pouvez aller vous plaindre où vous voulez, je répondrai.’’

Hier, à la barre, le garde du corps a nié avoir tenu de tels propos. ‘’Il a réclamé mon permis et j’ai refusé, car il était en civil et je n’avais pas pris de sens interdit. Lorsqu’il m’a montré sa carte professionnelle, je lui ai réclamé en retour une attestation pour pouvoir ensuite récupérer mon permis’’, s’est défendu le prévenu. Egalement jugé pour outrage commis à l’endroit d’un lieutenant de police, lors de sa garde à vue dans l’affaire l’opposant au gendarme, le policier en service à Diourbel avait porté plainte devant le Procureur de la République qui avait envoyé un soit-transmis au commissaire urbain de Rufisque. A en croire le commissaire, quand Ousmane Seck a déféré à leur convocation la semaine dernière, il s’est mis à les injurier et à les menacer. ‘’Vous allez voir avec moi ! C’est sûr que vous ne savez pas à qui vous avez affaire ! Vous allez regretter votre geste ! Espèce de…. Je ne suis pas n’importe qui dans ce pays !’’ aurait-il proféré.

La version du prévenu est tout autre. Ousmane Seck a déclaré qu’à son arrivée, le policier lui a remis quatre feuilles (PV) en lui demandant de les signer, puis il lui a demandé de rejoindre le violon. ‘’Je lui ai demandé pourquoi il voulait me placer en garde à vue. Ensuite, je lui ai demandé l’autorisation d'appeler ma famille mais il s’est mis à m’injurier en disant qu’il était plus fort que moi, car il est 4ème Dan Aïkido’’, a déclaré le garde du corps dont le calme n’a pas échappé à la présidente. ‘’Si vous aviez eu ce comportement, vous ne seriez pas là’’, lui a-t-elle lancé.

‘’Nous avons l’obligation de respecter les forces de l'ordre’’

La défense a abondé dans le même sens, en sermonnant leur client tout en lui faisant savoir qu’il pouvait éviter de s’attirer les foudres des forces de sécurité qui, selon Me Pape Massal Sow, ‘’vous poussent à bout et quand vous réagissez, cela se retourne contre vous’’. ‘’Les gens doivent être conscients que si les choses tournent au vinaigre, ce sont eux qui paient les pots cassés. Donc, nous avons l’obligation de respecter les forces de l'ordre’’, a renchéri Me Mbaye Sène. Quoi qu’il en soit, Me Abdourahmane So a demandé au tribunal de ramener les choses à leurs justes proportions, même si, dit-il, ‘’le parquet est dans l’obligation de défendre ses subordonnés’’.

Son confrère Me Ciré Clédor Ly n’y est pas allé par quatre chemins pour laisser entendre qu’il a des doutes sur le procès-verbal, car étant rédigé par les plaignants eux-mêmes. Néanmoins, il a sollicité la clémence, en soutenant qu’il s’agit d’un moment d'égarement de leur client déjà sanctionné par sa comparution. 

FATOU SY  

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