Publié le 13 Feb 2015 - 10:10
PAIX ET SECURITE DANS L’UEMOA

 L’intégration, un impératif catégorique 

 

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) inscrit la thématique des enjeux sécuritaires au cœur de ses préoccupations. D’où le Conseil des ministres membres du Comité de haut niveau sur la mise en œuvre du chantier Paix et Sécurité dans cet espace communautaire, qui se tient à Dakar depuis mercredi.

 

Criminalité transfrontalière organisée, santé publique régionale (épidémie à virus Ebola), terrorisme, trafics en tout genre ; les nouveaux défis de l’espace Uemoa dépassent le strict cadre économique et financier. Un comité de haut niveau sur la mise en œuvre du chantier Paix et Sécurité est en conclave à Dakar. Une session ministérielle des différents pays membres planche depuis mercredi sur la problématique.

Pour le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Mankeur Ndiaye, l’intégration est devenue un impératif catégorique. ‘‘Elle est devenue d’autant plus légitime que les défis liés à la paix et la sécurité sont devenus plus complexes avec des menaces nouvelles. La prégnance des crises et menaces qui secouent notre sous-région rend impérative et urgente une action vigoureuse et coordonnée, en complémentarité avec les autres organisations telles que la Cedeao et l’Union africaine’’, a déclaré le ministre, prenant l’exemple de la secte terroriste nigériane. ‘‘Les actes terroristes perpétrés par Boko Haram et pour lesquels un de nos États membres, le Niger, est mobilisé, constituent une préoccupation majeure’’, fait-il remarquer. Les pays du bassin du lac Tchad ainsi que le Nigeria et le Cameroun ont reçu les assurances du chef de la diplomatie sénégalaise pour une solidarité agissante.

 La rencontre, qui a pour but de mettre en place un programme stratégique pour la paix et la sécurité, se termine aujourd’hui avec l’intervention du président Macky Sall. ‘‘Une fois adopté, le programme stratégique pour la paix et la sécurité dans l’espace UEMOA sera le référentiel d’intervention et d’action pour tous les organes et les structures de l’instance chargés du chantier Paix et Sécurité ou appelés à être actifs dans ce cadre’’, souligne le commissaire chargé du département du marché régional du commerce de la concurrence et de la coopération (Drmc), Christophe Marie Dabiré. Un document qui va également servir de base pour la coopération que l’Union sera amenée à développer avec ses partenaires d’autres structures internationales.

Préservation et consolidation des acquis

La consolidation des acquis économiques de l’Union est l’autre motivation qui explique ce renforcement du volet sécuritaire : ‘‘En 20 années d’existence, l’Union a fait des bonds qualitatifs dans les domaines macro-économique et commercial ainsi que des politiques sectorielles. Notre défi majeur demeure la préservation et la consolidation de ces acquis’’, a rappelé Mankeur Ndiaye.

 En mai 2011, les chefs d’État et de gouvernements avaient placé les questions politico-sécuritaires au cœur des préoccupations de l’Union économique et monétaire, qui a vu le jour en 1994 à Dakar. Le pilotage du Comité de haut niveau a été confié au président Macky Sall par ses pairs. Lors de la première session tenue dans la capitale sénégalaise en décembre 2012, un document d’orientation de la mise en œuvre du chantier a dégagé certains axes opérationnels pour asseoir les fondamentaux : politique commune en matière de paix et sécurité ; stratégie et plan d’action pour les priorités à court, moyen et long terme ; mise en place d’une structure de prise en charge du chantier Paix et Sécurité. En 2013, la 17ème conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa avait déjà fait adopter un acte additionnel instituant une politique commune de l’instance communautaire de la paix et de la sécurité.

Ousmane Laye Diop

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