Publié le 28 Sep 2015 - 15:05
PARFAIT ADJIVON SUR L’AFROBASKET DES LIONNES

‘’On commencera à voir plus de complicité’’

 

L’Afrobasket féminin Yaoundé 2015 en est à sa 3e journée. Le Sénégal, 3e du groupe B (5 pts), a concédé une défaite d’entrée contre l’Angola (50-46) et a enregistré deux victoires, contre l’Algérie (70-62) et la Guinée (102-44). Selon Parfait Adjivon, entraîneur adjoint des Lions du basket du Sénégal et coach des hommes du Dakar Université Club (Duc), les Sénégalaises commencent à retrouver leur complicité. 

 

Le Sénégal a livré 3 matches lors de cet Afrobasket féminin Yaoundé 2015 avec une défaite d’entrée contre l’Angola et 2 victoires face à l’Algérie et la Guinée. Comment appréciez-vous la prestation des Lionnes durant ces 3 rencontres ?

‘’Il faut reconnaître que le premier match (Ndlr, contre l’Angola) n’a pas été bon pour les deux équipes sur le plan offensif. On a marqué que 46 points et encaissé 50. Mais au fur et à mesure qu’on entre dans la compétition, l’équipe est en train d’augmenter son potentiel offensif. Ce qui est une très bonne chose. En même temps, il y a des joueuses qui retrouvent leurs marques, des joueuses qui étaient sur le banc. Il faut poursuivre sur cette lancée et se concentrer davantage.

Contre l’Angola, le Sénégal a mené au score jusqu’à la mi-temps avant d’être rattrapé au 3e quart-temps (43 partout) et finalement battu à la dernière manche (46-50). Qu’est-ce qui a fait défaut ?

Malgré une bonne défense, l’équipe ne parvenait pas à scorer. On avait insisté dans le jeu intérieur et il y a eu beaucoup de pertes de balles. C’est des choses qui arrivent. Il y avait en face l’équipe championne d’Afrique en titre. Les gens ne doivent pas l’oublier. L’Angola a les mêmes ambitions que nous. Les Angolaises sont venues pour défendre leur titre. C’est une bonne chose de jouer contre elles en match de poule. Ce qui nous permettra de nous connaître davantage. A partir de cette défaite, l’entraîneur a fait une analyse objective et pris d’autres options. Le banc a tourné ce qui a permis de reposer les autres joueuses. C’était un match plein d’enseignements.

Le Sénégal a battu la Guinée sur un score fleuve (102-44). N’est-ce pas un match trop facile pour les Lionnes ?

Dire que le match a été trop facile, pour moi, il faut relativiser. Quand on suit la physionomie du match, l’écart n’était pas aussi grand entre les deux équipes en première mi-temps (53-24, 29 points de différence). C’est au fil de la rencontre que l’équipe sénégalaise a élevé son niveau de jeu.  On ne peut pas dire que c’était trop facile. Il y avait sur le banc des joueuses qui avaient soif de jeu et qui avaient l’opportunité de prouver. Elles se sont réveillées. C’est le cas de Sabelle Diatta, Ndèye Sène, Oumou Kalsoum etc. Les autres cadres étaient là aussi. Fatou Dieng a retrouvé ses sensations.

Peut-on dire que la machine sénégalaise s’est relancée ? 

Oui ! Au fur et à mesure que la compétition avance, il y aura de la routine et les sensations se retrouvent. On commencera à voir plus de complicité. Et l’équipe fera de très bons matches.

Jusque-là, on a vu Ramata Daou qui peine à retrouver ses marques alors qu’elle aurait pu valoir à l’équipe beaucoup de satisfactions. Qu’est-ce qui cale chez elle ?

C’est une fille qui est dans une situation très compliquée. Le fait qu’elle a été naturalisée est un fardeau pour elle. Il faut l’assister par rapport à ça. Le Mali a les mêmes ambitions que nous. Et les Maliens ont pris ça très mal. C’est une pression pour elle. Il faut être très patient avec elle. Plus on entrera dans le tournoi, plus elle retrouvera ses marques. C’est une fille qui gêne beaucoup, récupère beaucoup de rebonds. Le jour où elle retrouvera tout son potentiel offensif, l’équipe aura beaucoup d’espaces derrière pour faire des pénétrations et des tirs ouverts.  Ce qui nous vaudra beaucoup de satisfactions. Même si elle fait 2 minutes, perd des balles, il faudra la soutenir, ne serait-ce que pour le fait qu’elle a accepté de jouer pour l’équipe nationale du Sénégal.

Comment appréciez-vous la prestation de la meneuse de l’équipe, Fatou Dieng, à l’absence de Diodio qui ressent des douleurs au genou ?

Fatou Dieng est en train de faire son travail. Par rapport au premier match, c’était trop compliqué. Il y avait beaucoup de pressions pour les deux équipes. Le match était très tactique entre deux formations qui ont les mêmes ambitions. Il fallait beaucoup réfléchir. On avait maîtrisé le match en un moment donné mais les Angolaises ont opté pour les contres. Le Sénégal a fait 4 pertes de balles. Il y avait de la maladresse de part et autre mais l’Angola a réussi 2 tirs à 3 points. C’est comme ça que le match a basculé. Ensuite, contre l’Algérie, au deuxième match, elle a retrouvé ses marques.

Ce lundi (aujourd’hui, 13h45), le Sénégal joue son 4e match contre le Nigeria. A quel genre de match devrait-on assister ? Et quelle sera la conduite à tenir pour les Lionnes ?

Le Nigeria a un jeu très physique. Ce qui se passe pour le Nigeria d’habitude, c’est que ce sont des joueuses qui n’ont pas l’habitude de jouer ensemble. Je ne sais pas si c’est le cas cette année. Mais c’est une équipe qu’il faut contenir et il faut lui poser des problèmes techniques surtout. C’est une équipe très prenable. Les filles doivent être présentes en défense et essayer de jouer devant.’’ 

LOUIS GEORGES DIATTA

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