Publié le 12 Jul 2013 - 09:02
PATHÉ MBENGUE, SG DES JEUNES DE BOKK GIS-GIS SUR LA DÉMISSION DE THIERNO LO

''Nul n’est indispensable''

 

La démission de Thierno Lo de la Convergence démocratique Bokk Gis-Gis (CDBGG) n’aura pas d’incidence sur le fonctionnement parti. Du moins selon Pathé Mbengue, leader des jeunes de ce parti de l'ancien président du Sénat Pape Diop. Pour M. Mbengue, ''nul n’est indispensable'' dans ce parti.

La Convergence démocratique Bokk Gis-Gis a connu une vague de démissions ces derniers temps. La plus importante représente celle du numéro 2 du parti, Thierno Lo. Qu’est-ce qui s’est passé ?

Je voudrais tout d’abord exprimer mon regret. En politique, la logique voudrait que l’on additionne et non soustraire. Pour ce qui est de la démission du ministre Thierno Lo, on en a encore discuté au niveau des instances du parti. Il a déposé sa lettre de démission sans pour autant donner les raisons. Ce que je sais, c’est qu’il n’y a pas une animosité entre Thierno Lo et le président Pape Diop. Nous gérons cette démission politiquement.

C’est-à-dire ?

C’est-à-dire que cette démission n’affecte en rien le parti. Les instances se réunissent régulièrement aussi bien chez les jeunes que chez les femmes et les cadres.

Cette démission serait-elle liée à un problème de leadership ?

A Bokk Gis-Gis, nous n’avons pas ce genre de problème. Maintenant, chacun a sa façon de voir et de faire. Il y a un seul président qui est Pape Diop.
 
Ce départ n’affaiblit-il pas le parti, si l’on sait qu’il n’y a pas de grands responsables aux côtés de Pape Diop ?

Bokk Gis-Gis est un parti jeune. Pape Diop est jeune et compte sur la jeunesse. Il y a un leadership partagé au sein de notre parti, contrairement à d’autres qui comptent sur leurs responsables pour faire fonctionner leurs partis. Nul n’est indispensable. Nous procédons à la vente des cartes, au montage des secteurs, pour monter les structures.

Votre leadership est contesté par des jeunes de Bokk Gis-Gis. Ils disent que vous êtes frappé par la limite d’âge...  
En venant du PDS (parti démocratique sénégalais), je dirigeais les jeunes du département de Dakar. J’ai rejoint Pape Diop avec les 17 communes d’arrondissement de Dakar et les 4 fédérations. Donc, je suis venu avec mon leadership. Et lorsque nous avons rencontré Pape Diop, il nous a dit de garder la structure des jeunes jusqu’au renouvellement des instances du parti. Maintenant, il y a des jeunes qui voulaient coûte que coûte que l’on renouvelle le parti ; c’est vrai. Mais nous avons voulu procéder d'abord à la vente des cartes, au montage des secteurs. Ce qu’ils ont refusé.

Mais on ne peut quand même pas diriger des jeunes qui ne vous reconnaissent pas

Lorsque nous venions à la CDBGG, nous étions un groupe de jeunes dont certains n’étaient pas atteints par la limite d’âge. Puisque nous sommes en train d’organiser le parti, comme dans tout parti il y a des bêtes politiques qui maîtrisent plus le terrain, et puisque nous nous acheminons vers des élections locales où il y aura des confrontations d’idées, Pape Diop a jugé plus pertinent de me confier la structure des  jeunes.

Vos renouvellements étaient prévus pour le mois de décembre. Pourquoi la date a été changée ?

Pape Diop avait émis le vœu de le faire en décembre mais matériellement, il n’est pas possible de renouveler tous les départements. Cela ne sert à rien de précipiter les choses.

Ne serait-ce pas un prétexte pour éviter les divisions internes ?

Non, pas du tout. Dans les autres collectivités locales, il n’y a pas de responsable comme à Dakar. Si on renouvelle Dakar, il faudra le faire pour le reste du pays. Il faudra des commissaires, vendre les cartes. Nous sommes dans une phase de massification. Il faut attendre les autres, sinon ils pourront se dire qu’on a déjà renouvelé les structures et qu’ils n’ont pas leur place dans le parti.

Votre leader, Pape Diop, veut briguer à nouveau la mairie de Dakar. Qu’est-ce qu’il peut proposer de nouveau ?

La candidature de Pape Diop est une volonté des Dakaraois. Lorsqu’il était maire, il avait un bilan positif. Il a donné un nouveau visage à la capitale. Il a construit partout des Samu municipaux, des centres culturels, des communes d’arrondissement. Il venait en aide aux plus démunis durant les fêtes de Tabaski et de Korité.

Malgré tout, il a été battu en 2009…

Tout le monde connaît les raisons de sa défaite.

Lesquelles ?

On disait que s’il gagnait les élections, c’est Karim Wade qui allait devenir le maire de Dakar. Il y avait une campagne d’intoxication qui faisait croire aux Sénégalais qu’on allait vers une monarchisation du pays. Et les populations ne pouvaient pas accepter cela. Donc, les électeurs n’ont pas en fait sanctionné son bilan.
 

PAR DAOUDA GBAYA

 

 

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