Publié le 12 Aug 2014 - 14:29
PIKINE- OUVERTURE DES BAUX MARAÎCHERS

Entre anarchies et dysfonctionnements

 

L’ouverture hier de la gare des baux maraîchers de Pikine ne s’est pas faite de tout repos. De nombreux dysfonctionnements ont été notés dans la chaîne d’exploitation. Au grand dam des voyageurs.

 

Après plus de 10 ans de durée des travaux contre 4 initialement prévus, la gare des baux maraîchers de Pikine a été ouverte depuis hier. Mais à peine a-t-elle ouvert ses portes que les difficultés ont commencé à se faire ressentir par les clients. Durant la nuit du dimanche au lundi, vers les coups de 5 heures du matin, les premiers dysfonctionnements ont été constatés au niveau de la nouvelle gare. Selon les témoins, les chauffeurs peinaient à se faire enregistrer vu qu’il n’y avait qu’un seul guichet pour le faire. A cela s’ajoute le fait que  les clients peinaient à trouver une voiture qui pouvait les acheminer vers leurs différentes destinations. Certains ont vécu un véritable calvaire avant d’avoir un moyen de transport.

Autre anomalie constatée, les longues files de voitures qui se disputaient l’unique porte d’entrée sise à quelques encablures du marché central au poisson. Une situation qui a enregistré des embouteillages monstres sur plus d’un km car prenant départ aux environs de la station de Bountou Pikine jusqu’à la porte de la gare. A l’intérieur de celle-ci, c’est une anarchie totale qui accueille le visiteur. Des cars, bus et autres moyens de transports sont stationnés dans un désordre indescriptible. ‘’L’ouverture de cette gare a été précipitée.

Il y a  beaucoup d’anomalies qui ont été constatées. J’ai fait plusieurs tours d’horloge avant de pouvoir sortir. Quand on parle de modernisation, il faut tout calculer et à la seconde près. Ce que j’ai vécu est comme un rêve cauchemardesque. C’est du jamais vu’’, déplore un client trouvé dans une voiture 7 places. ‘’Autant la gare est une bonne chose pour la modernisation du secteur du transport, autant  les autorités ont raté l’ouverture. C’est impardonnable pour un chantier qui a pris plus de 10 ans. Les autorités devaient attendre que tout soit prêt pour éviter ces soucis que les clients sont en train de vivre’’, a tonné un autre voyageur.

Plus loin, un groupe de clients s’affairent à l’achat de tickets pour partir en voyage au moment où des gens se mettaient à crier le nom de certaines destinations ‘’Tivaouane, Louga, Ndar’’, une pratique qui nous rappelle  celle des rabatteurs plus connus sous le nom de ‘’coxeurs’’. Et pourtant les autorités avaient annoncé que ces derniers seraient recyclés.  

REACTIONS

ALIOUNE THIAM CETUD

‘’ Nous allons vite corriger les dysfonctionnements’’

‘’Il y a certes des dysfonctionnements lors de l’ouverture de la nouvelle gare, mais nous allons  veiller à ce que cela ne  se reproduise plus  dans le futur. Il y a des difficultés dans l’exploitation, nous le reconnaissons et nous nous en excusons auprès de tous les secteurs. C’est une chose qui est normale car tout début est difficile. C’est un problème d’organisation, que nous allons régler et le plus rapidement possible. Si les enregistrements ont pris trop de temps, c’est parce que chaque voiture est appelée à le faire une seule fois.

CHEIKH THIAM

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GARE ROUTIERE LES BAUX MARAÎCHERS

Les locataires guinéens réclament une place

L’inauguration de la nouvelle gare routière les Baux maraîchers hier, à Bountou Pikine, n’a pas fait que des heureux dans les rangs des transporteurs. Sur la liste des nombreux insatisfaits figurent les locataires guinéens. Ceux-ci regrettent la suppression de la ligne Dakar-Guinée-Conakry et leur interdiction dans la nouvelle gare routière. Selon le Secrétaire général du syndicat national des transporteurs guinéens au Sénégal, Taibou Camara, les autorités sénégalaises chargées du transport n’ont pas consulté le bureau syndical qui représente les transporteurs routiers guinéens.

‘’Le tableau guinéen (indicateur de destination) a toujours existé au sein de la gare routière de Pompiers. Pourquoi pas aux Baux maraîchers ? Nous sollicitons une rencontre d’urgence avec l’administration chargée de la gestion de la nouvelle gare et le syndicat national des transporteurs sénégalais afin qu’ils nous trouvent une place’’, a dit Taibou Camara. Comme tous les autres transporteurs, ils veulent un assouplissement des conditions relatives à la tarification au niveau du ‘billetage’ et des bagages. Aussi, ‘‘Nous voulons obtenir l’accès des locataires guinées à la nouvelle gare pour accompagner la clientèle’’, souhaite-t-il.

MAMADOU DIALLO (Stagiaire)

 

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