Publié le 15 Feb 2016 - 21:16
PLAIDOYER DES POPULATIONS DE MBOULA

« Seule la revitalisation de la Vallée morte du Ferlo peut mettre fin à l’exode rural »

 

Les populations du Djolof disposaient d’eau naturelle. Mais en 1955, elles ont été bloquées au niveau de Keur Momar Sarr pour favoriser la culture du riz et de la canne à sucre dans le Delta. Depuis lors, de nombreuses localités des régions de Louga et Saint-Louis souffrent d’un manque d’eau. Les forages ne parviennent pas à satisfaire les besoins en eau, surtout du bétail. A l’occasion de la célébration de la 96eédition du gamou du chef-lieu de la commune  de Mboula (situé à 45 km de  Linguère), la question a été posée. Le porte-parole de la famille d’Abdoulaye Mbengue a reposé sur la table des autorités étatiques la lancinante question de la réouverture des vallées fossiles. «  Les besoins sont toujours là. Parmi les préoccupations de la commune de Mboula, il y a la remise en eau des vallées fossiles », a fait savoir El hadj Cheikhou  Mbengue.

Car, «  en plus de la revitalisation des vallées fossiles, a-t-il ajouté, dans un pays comme le Sénégal, on a besoin d’eau pour que les populations puissent cultiver et développer des activités génératrices de revenus comme  l’élevage, le maraîchage ou la pisciculture, entre autres ». De l’avis du marabout, l’eau est une ressource vitale. Et les forages qui tombent en panne n’arrangent pas les choses, parce que c’est une zone sylvo-pastorale qui peine toujours à obtenir suffisamment d’eau.

‘’Maintenant, s’il y avait la revitalisation des vallées, si l’eau quittait Keur Momar Sarr pour aboutir aux autres localités les plus reculées du département, en allant jusqu’à Kaolack, avec une désalinisation de cette zone, le chômage des jeunes ne serait sous peu qu’un vieux souvenir. Dans le département de Linguère, les gens, après l’hivernage, partent à Dakar ou dans les zones urbaines pour chercher du travail. Or maintenant, si vous allez au nord du pays, les populations n’ont plus besoin de se déplacer’’.

Pour rappel, ce blocage des eaux naturelles a porté préjudice à l’élevage, à la pêche et à l’agriculture. En 1993, le défunt régime socialiste a lancé le programme de revitalisation de la vallée morte du Ferlo. Cela avait suscité beaucoup d’espoirs, mais, avec l’avènement de l’alternance, cette réouverture n’avait duré que le temps d’une rose. Pour l’heure, malgré les promesses du représentant de l’Exécutif Amadou Bamba Koné, beaucoup de flou subsiste sur cette fermeture des vannes de Keur Momar Sarr.

En attendant, pendant la saison sèche, beaucoup de forages tombent en panne. D’où la nécessité de ces eaux naturelles qui permettront de freiner l’exode rural et fixer les jeunes. En outre, les vallées fossiles permettront aux populations de disposer de produits halieutiques aussi bien pour leur propre consommation que pour la vente.

Il y a eu d’autres revendications dont le bitumage de la route latéritique Dahra-Mboula, longue de 45 km, la construction du collège d’enseignement moyen abrité par l’école élémentaire et d’infrastructures sociales de base.

MAMADOU NDIAYE (LINGUERE)

 

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