Publié le 28 Jul 2020 - 18:12
PLUIES DILUVIENNES A THIÈS

Sampathé craint le pire

 

Les fortes pluies qui se sont abattues, dans l’après-midi du mardi, dans la ville de Thiès, ont occasionné des dégâts. Du fait de l’absence d’un réseau d’assainissement, les eaux ont envahi certaines maisons au quartier Sampathé, dans la commune de Thiès-Est. Les habitants redoutent des inondations, si les solutions idoines ne sont pas trouvées par les autorités centrales et locales.

 

Mardi dernier, Thiès a pataugé. Le ciel y a ouvert ses vannes entre 15 et 17 h. Une pluie séquentielle, mais torrentielle, avec des conséquences spécifiques à chaque zone. La ville a enregistré 40,2 mm contre 17 mm la veille. Les Thiessois ont souffert le martyre. Au marché central, certaines boutiques installées le long de l’avenue du Général De Gaulle ont été envahies par les eaux. Heureusement, les commerçants étaient sur place pour les évacuer.

La situation y a été vite maîtrisée. Cependant, c’est sur l’avenue du président-poète Léopold Sédar Senghor où les populations ont véritablement vécu le calvaire. Ici, il était difficile, pour les piétons, de traverser. Car toutes les eaux qui proviennent de l’est et de l’ouest de la ville y passent pour rallier le point bas de Thiès-Nord. Les automobilistes en ont également souffert. Impossible pour eux de se frayer un chemin. Du fait de cette grande quantité d’eau, les taximen et les ‘’jakartamen’’ ont préféré cesser toute activité, en attendant que la situation puisse revenir à la normale. Certains voyaient le moteur de leur véhicule s’éteindre ou tomber en panne sous les eaux. Des passants trouvaient la scène comique.

Mais, au même moment, les habitants de Sampathé étaient plongés dans une situation difficile. Quand le ciel s’assombrit, les populations de ce quartier niché dans la commune de Thiès-Est, dirigée par le maire Pape Bassirou Diop, redoutent le pire. Elles se préparent à inéluctablement affronter les eaux. Des eaux de pluie qui passent sur l’une des routes en construction depuis quatre ans, dans le cadre du Programme de modernisation des villes (Promovilles) initié par l’État du Sénégal, se déversent dans ce quartier et envahissent le plus souvent des habitations. Il en est ainsi depuis 2016. Les habitants de Sampathé crient au secours et tendent la main au chef de l’État. Selon leur porte-parole, qui est né et a grandi dans ce quartier, la situation empire d’année en année.

L’achèvement de la route, le vœu de Sampathé

Pour lui, il faut des solutions immédiates pour régler la situation. ‘’Les problèmes auxquels nous sommes confrontés à chaque saison des pluies sont récurrents. Le début de nos difficultés correspondant à l’installation d’une route pénétrante qui va vers Hersent (la rue des fils à haute tension). Depuis que cette route a été installée, des trombes d’eau se déversent vers nous. Nous avons vécu pendant plus de 30 ans. Mais on n’a jamais connu ce problème-là jusqu’à l’arrivée de Promovilles en 2016. C’était un endroit extrêmement paisible où nous n’avons jamais connu de problèmes d’inondation. Mais, en 2016, quand ils ont commencé cette route, avec une sorte de déclivité assez forte, nous avons commencé à connaître cette situation. Là, nous sommes fatigués’’, se désole Barro Cissé.

Monsieur Cissé indique que des démarches ont été entreprises pour informer les autorités administratives et locales de leur situation. Cependant, déplore-t-il le silence ‘’coupable’’ des uns et des autres. ‘’C’est assez déplorable. Pourtant, la situation dans laquelle nous vivons durant toute la saison des pluies est trop difficile. Dans ce quartier, les craintes sont multiples. Parce qu’il y a deux ans, la maison d’un jeune maçon du nom d’Ousmane Sall s’est effondrée. Les eaux l’ont emportée. Aujourd’hui, il n’habite plus là-bas. On lui a prêté une maison vers Darou Salam. En 2019, une autre maison menaçait de s’effondrer. Voilà la situation que nous vivons à chaque saison des pluies, depuis quatre ans. Et c’est regrettable’’, s’indigne Barro Cissé.

Aussi, demande-t-il aux autorités étatiques, notamment au chef de l’État Macky Sall, de leur venir en aide pendant qu’il est encore temps. Au risque d’être délogés par les eaux torrentielles qui proviennent du quartier Hersent.

A Sampathé, jadis havre de paix, les habitants se sont lassés du combat contre les eaux. Ils demandent que la construction de la route entamée dans le cadre d’un projet de Promovilles soit achevée avec un système de canalisation fort, afin qu’ils puissent y retrouver la joie de vivre.     

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

 

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