Publié le 8 Sep 2020 - 19:48
POLLUTION ATMOSPHERIQUE

Le danger qui guette les enfants 

 

En Afrique, la pollution atmosphérique expose les enfants à un risque accru de contracter des maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques, plus tard dans leur vie.

 

L’Assemblée générale des Nations Unies et la communauté mondiale ont célébré, hier, pour la première fois, la Journée internationale de l’air, afin de mobiliser les actions contre la pollution atmosphérique.

Selon le directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti, environ neuf personnes sur dix dans le monde respirent de l'air pollué chaque jour. Rien que sur le continent africain, en 2016, environ 980 000 décès ont été causés par la pollution de l'air, notamment par des cancers, des accidents vasculaires cérébraux et des maladies cardiaques et pulmonaires. L'Unicef rapporte qu'avant son cinquième anniversaire, chaque enfant d'Afrique subsaharienne est exposé à des niveaux dangereux de pollution atmosphérique.

Les enfants courent donc un risque accru de contracter des maladies respiratoires et cardiovasculaires chroniques, plus tard dans leur vie.

De l’avis du Dr Moeti, la pollution de l'air est causée par les émissions de l'industrie, des transports et de l'agriculture. ‘’Dans les pays africains, quatre personnes sur cinq dépendent du bois et d'autres biomasses pour cuisiner, et plus de 50 % des ménages utilisent des lampes au kérosène et à l'huile comme principale source d'éclairage. La fumée que ces articles dégagent pollue l'air que nous respirons. L'utilisation du kérosène est également associée à un risque plus élevé de cancer, d'infections respiratoires, d'asthme, de tuberculose, de cataracte et de grossesses difficiles’’, explique-t-il.

Conscients de la gravité du problème, les pays et les villes prennent des mesures. D’ailleurs, souligne le directeur de l’OMS en Afrique, pour améliorer la disponibilité des données, Dakar est l'une des 41 villes de 10 pays d'Afrique subsaharienne qui surveillent la qualité de l'air. Aussi, les villes de Tshwane en Afrique du Sud et de Manzini en Eswatini mettent toutes deux en œuvre des initiatives antitabac, et Addis-Abeba organise chaque année une journée sans voiture. ‘’L'extension de ces initiatives, l'adoption d'innovations et le renforcement de la réglementation et de son application sont les principaux moyens d'améliorer la qualité de l'air et de rendre le ciel plus bleu en Afrique’’, souligne Dr Moeti.

Pour y arriver, l'OMS travaille avec les pays pour évaluer la pollution de l'air et développer des technologies telles que les combustibles domestiques plus propres. Pour soutenir la mise en œuvre des directives de l'institution onusienne, le kit de solutions énergétiques pour les ménages (Chest) a été élaboré ainsi qu'une base de données sur l'énergie domestique pour suivre les progrès mondiaux vers l'utilisation de combustibles plus propres.  ‘’Chaque individu peut faire une différence positive ; par exemple, en plantant des arbres, en faisant du vélo ou de la marche au lieu de conduire, en optant pour des journées sans voiture ou pour le covoiturage, et en utilisant des cuisinières à haut rendement énergétique. Les gouvernements peuvent adopter des politiques et des réglementations visant à passer à des systèmes énergétiques plus propres, tels que l'énergie solaire et éolienne. Tout en poursuivant des plans intégrés pour les transports terrestres, maritimes et aériens qui visent à améliorer l'efficacité énergétique et à réduire l'empreinte carbone’’, soutient-il.  

A l’en croire, les pays peuvent beaucoup faire pour lutter contre la pollution atmosphérique. Il invite toutes les parties prenantes à profiter de cette première Journée internationale de l'air pur et du ciel bleu pour investir dans un avenir plus sain et plus vert pour tous les habitants d'Afrique et du monde.

VIVIANE DIATTA

 

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