Publié le 2 Jan 2014 - 15:43
POST-POINT par MOMAR DIENG

 Ampleur et immédiateté

 

Pour le président de la République, il y aura forcément un ''avant'' et un ''après'' l'onde de choc lâchée par Sidy Lamine Niasse. Les propos retentissants du président du Groupe Walfadjri résonneront encore longtemps aux oreilles du chef de l'Etat eu égard à l'impressionnant écho médiatique qui les a accompagnés. Mais pour Macky Sall, la réponse structurante à ces attaques résidera dans ce qu'il sera en mesure de présenter aux Sénégalais comme avancées économiques, sociales, démocratiques et institutionnelles pour l'année qui arrive.

La séquence 2014 du quinquennat présidentiel sera d'autant plus déterminante pour l'avenir du président Sall qu'elle constituera un baromètre essentiel par rapport à ses capacités à dépasser une certaine étape d'apprentissage et de remise en ordre d'un pays salement amoché par un visionnaire devenu esclave de ses caprices ego-familiales. 

Le sujet le plus brûlant de cette année 2014, mais aussi pour la totalité du mandat en cours, est et restera l'emploi, celui des jeunes en général. Les (très) nombreux engagements pris dans le discours du 31 décembre 2013, après les actes posés entre 2012 et 2013, visent à atteindre en partie cet objectif là. Macky Sall avait été élu sur cette matrice qui polarise les préoccupations urgentissimes de populations assaillies par une pauvreté agressive et tentaculaire. Si le gouvernement d'Aminata Touré a de l'énergie, de l'ingéniosité et des moyens d'agir sur ce créneau, il n'en sera que temps, après un an et demi d'ambiguïtés diverses et de tâtonnements.

Après avoir repoussé au 29 juin les élections locales initialement prévues en mars 2014, le chef de l'Etat, qui y a un intérêt manifestement politique, s'est donc donné une marge de manœuvre temporelle et spatiale qui lui éviterait des difficultés face aux électeurs. Ce pari inavoué est risqué car il crée la dépendance par rapport aux résultats attendus de sa propre gouvernance dans un environnement où le volontarisme ne suffit pas toujours.

Mais dans tous les cas, si le sort catastrophique actuel d'une bonne partie du tissu économique constitué par les PME n'est pas sensiblement amélioré, si les Sénégalais ont encore l'impression que le coût de la vie est un roc que les politiques sont incapables de secouer à la baisse, si l'opinion constate que les effets d'annonce comme ceux contenus dans l'adresse de fin d'année sont restés tels en fin 2014, alors il sera temps pour le chef de l'Etat d'envisager des scénarios compliqués pour la suite de sa présidence.

Du reste, tant mieux si le gouvernement arrivait à respecter toutes les promesses énoncées ce dernier jour de l'année, en temps voulu, 2014. Mais leur ampleur et leur immédiateté font se poser beaucoup de questions...

 

 

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