Publié le 1 May 2018 - 13:15
PR. AMINATA SALL DIALLO (CT DU MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR)

‘’Il nous faut, au Sénégal, des diplômés qui sont employables’’

 

Pour améliorer l’employabilité des jeunes au Sénégal, la conseillère technique du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le Pr. Aminata Sall Diallo, propose que les jeunes soient bien formés d’abord, afin qu’ils puissent intégrer le marché du travail.

 

Avec un taux de chômage de 15 % qui touche la frange jeune de la société dont l’âge est compris entre 25 et 29 ans, le Pr. Aminata Sall Diallo trouve qu’il est urgent d’agir pour mettre un terme à cette problématique de l’employabilité des jeunes. L’universitaire estime qu’il faut améliorer la ‘’pertinence de l’enseignement supérieur’’, en œuvrant à la formation des jeunes qui sont capables, au terme de leurs études, d’intégrer le marché du travail dans les délais requis. ‘’Le taux de chômage est très élevé, ce qui rend notre jeunesse vulnérable. Il nous faut, au Sénégal, des diplômés qui sont employables. Et c’est déjà au collège qu’il faut penser à l’employabilité des jeunes. Au niveau de l’enseignement supérieur, il faut penser à augmenter la proportion de l’enseignement, en vue de fournir plus de techniciens et d’ingénieurs’’, préconise le Pr. Diallo.

La conseillère technique prenait part, avant-hier à Thiès, au 2e Symposium de la Société les amis de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Sa-Ansts).

Ce faisant, elle demande aux autorités étatiques de ne pas entreprendre des initiatives individuelles ou isolées, si elles veulent prendre à bras-le-corps l’employabilité des jeunes. ‘’L’employabilité est un problème extrêmement important (…). Un nombre important de jeunes chômeurs risque de nous rattraper, avec des conséquences fâcheuses. Un jeune, je le dis tout le temps, qui n’a pas de perspectives, devient une menace pour son pays. Pour résoudre ce problème, on doit avoir un système global et régler définitivement le problème de l’accès aux universités. Tout le monde ne peut pas aller à l’université. Il nous faut repenser ce système et faire en sorte que les curricula soient totalement alignés en fonction des besoins de l’économie nationale’’, souligne-t-elle.

‘’Le pays n’a pas besoin que de bacheliers littéraires’’

Nonobstant les 400 milliards de francs Cfa injectés par l’État dans l’enseignement supérieur, le Pr. Aminata Sall Diallo est d’avis que le chemin à parcourir est encore trop long. C’est pourquoi plaide-t-elle pour que toute cette somme engloutie dans ce domaine puisse aider à résoudre définitivement la problématique de l’employabilité des jeunes. ‘’Ce problème ne sera pas réglé, si nous multiplions les initiatives à droite et à gauche. Nous avons besoin d’un système. Nous n’avons pas besoin d’initiatives. Nous avons besoin d’un système qui nous permette de régler définitivement le problème de l’employabilité des jeunes. Nous ne sommes pas encore bien organisés. Nous n’avons pas un problème de moyens. Mais nous avons des initiatives complètement dispersées et aucune cohérence, aucune stratégie’’, insiste la conseillère technique du ministre Mary Teuw Niane, affirmant que chaque pays a besoin d’une stratégie nationale où tout le monde s’aligne.

Le directeur de la Planification et des Politiques économiques indique, pour sa part, que le Sénégal a besoin d’une qualité de main d’œuvre qui réponde aux besoins des employeurs. Aussi, soutient-il qu’il faut booster l’enseignement des sciences et des techniques pour offrir aux jeunes de ce pays la possibilité de trouver un emploi durable. ‘’Nous n’avons que des bacheliers littéraires, alors que le pays a peut-être besoin de médecins, de techniciens et d’ingénieurs. Il faut orienter les jeunes vers les filières scientifiques. Nous avons besoin de techniciens et d’ingénieurs bien formés et prêts à intégrer le marché du travail, en vue d’améliorer l’employabilité des jeunes et réduire le taux de chômage. Il faut également que les chercheurs sénégalais s’intéressent davantage au secteur informel’’, relève Mayacine Camara devant un auditoire essentiellement composé de jeunes étudiants et d’élèves des lycées et collèges de la capitale du Rail. 

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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