Publié le 7 Feb 2015 - 04:43
PREVENTION ET GESTION DES CONFLITS

Les femmes mises à contribution

 

Dans la sous-région ouest africaine, plusieurs élections se profilent à l’horizon. Une situation qui fait clignoter tous les indicateurs d’un cocktail dangereux. Prenant les devants, l’Institut Gorée se lance le défi de faire rayonner le leadership des femmes dans la prévention et la gestion des conflits.

 

Les femmes représentent la couche sociale la plus vulnérable aux effets des conflits armés. Elles en subissent les affres et portent les stigmates du visage hideux de la guerre même si, dans bien des cas, elles sont à l’origine des conflits. D’où la pertinence de les intégrer dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Dans la sous-région ouest africaine où 5 élections se profilent à l’horizon 2017, l’implication des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix se posent en termes de survie. C’est fort de cette analyse que l’Institut Gorée organise, depuis mercredi, un atelier de trois jours sur le thème : ‘’Leadership des femmes dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix en Afrique de l’ouest.’’

Salimata Porquet, présidente régionale du Réseau femmes, paix et sécurité dans l’espace CEDEAO (REPSFECO), a dit d’emblée qu’‘’en Afrique, plusieurs conflits découlent des élections d’où la vigilance et l’implication de tous les acteurs, surtout les femmes, pour vaincre les menaces’’. Au total, 25 femmes en provenance de 9 pays de l’Afrique francophone ont été conviées à cet atelier. Leur dénominateur commun, c’est qu’elles disposent d’une grande expérience dans le domaine de la prévention des conflits et la consolidation de la paix. ‘’Il s’est agi pour l’Institut, de rassembler toutes ces femmes pour rendre leur collaboration plus fructueuse à travers une synergie d’actions’’, a déclaré Doudou Dia, directeur exécutif de l’Institut Gorée.

De la nécessité de prendre en charge tout le ‘’Cycle électoral’’

Pour y parvenir, l’Institut Gorée dispose d’une méthode assez particulière qui se déroule en amont et en aval des élections. ‘’Il ne faut pas attendre le déroulement des échéances pour commencer à faire la prévention’’, prévient M. Dia. La méthode préconisée est une approche dénommée ‘’Cycle électoral’’ qui consiste d’abord à la formation, ensuite au monitoring qui se déroule avant et après les élections dans les domaines de la violence faite aux femmes, des médias, etc. Un dispositif d’alerte précoce va permettre d’installer des plates-formes de veille durant les périodes électorales. Le jour du vote, un ‘’quartier général des élections’’ sera mis sur pied et des observateurs mobiles formés seront chargés de faire la remontée des informations, à travers les technologies de l’information et de la communication.

Une démarche ‘’originale’’ saluée par la présidente régionale du (REPSFECO). Directrice de l’Alliance pour la migration le leadership et le développement (AMLD), Ndioro Ndiaye a soutenu que l’atelier est pertinente en ce qu’elle permet un partage d’expériences et de vécu de femmes africaines venues d’horizons divers. Sur la méthode, elle s’est félicitée d’une ‘’démarche anticipative’’ qu’il faut élargir à plusieurs couches des sociétés africaines.  

Il faut rappeler que plusieurs pays de la sous-région ouest africaine iront aux élections, d’ici à 2017, dans un continent où la plupart des conflits découlent des joutes électorales. Le Togo passe probablement à la mi-avril prochain, après ce sera le tour de la Côte d’Ivoire et du Burkina, en octobre 2015. Arrive ensuite le Bénin avec les législatives en 2015 et la présidentielle en 2016. 

AMADOU NDIAYE  

 

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