Publié le 25 Mar 2020 - 16:16
PRIERES DANS LES MOSQUEES : SERIGNE MOUNTAKHA AUX TALIBÉS

Restez chez vous !

 

La décision du patriarche de Darou Minam, par ailleurs Khalife général des mourides, concernant les prières au niveau des mosquées, était très attendue. Elle est tombée hier. Serigne Mountakha Bassirou Mbacké ordonne aux fidèles de prier chez eux.

 

L’image du secrétaire général de la présidence de la République priant à la grande mosquée de Touba, aux côtés du khalife général des mourides, vendredi dernier, avait suscité beaucoup de réactions. Plusieurs segments de la société sénégalaise n’ont pu admettre qu’un proche collaborateur du chef de l’État transgresse l’arrêté du ministre de l’Intérieur qui interdit les rassemblements. Il s’en est suivi même des sorties de familles religieuses condamnant ces deux poids deux mesures, surtout que des musulmans voulant sacrifier à ce précepte de l’islam en ont été empêchés par les forces de sécurité.

Hier, le guide spirituel des mourides a instruit Serigne Bassirou Mbacké de dire aux fidèles de ‘’prier (désormais) chez eux, le temps que la maladie soit éradiquée’’. ‘’Il ne faut plus rallier les mosquées’’, a ajouté le porte-parole, hier à Darou Tanzil. Par contre, aux muezzins des mosquées de Touba, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké demande de poursuivre les appels aux prières. Toutefois, une dérogation est accordée aux personnes qui s’occupent de l’entretien des mosquées. Elles pourront y effectuer la prière du vendredi et celle des autres jours. Cette mesure est valable pour les mosquées de Keur Goumack et de Keur Ibrahima Fall de Diourbel. Ces quartiers étant l’antichambre de Touba, ce sont les directives du khalife général des mourides qui y sont appliquées.

S’agissant de la mosquée de Keur Goumack, l’imam est nommé par le khalife général des mourides. Avec la transmission communautaire, l’inquiétude commençait à gagner du terrain, d’autant plus que la cité religieuse était l’épicentre de la Covid-19. Dans cette ville, les séances de sensibilisation sont notées un peu partout. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a envoyé des agents du Service national de l’éducation pour la santé appuyer la région médicale. Mais là où le bât blesse, c’est l’effectif réduit des éléments du Service national de l’hygiène, alors qu’ils ont un rôle stratégique à jouer comme leurs collègues travailleurs sociaux dans cette croisade contre cette pandémie.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

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