Publié le 13 Oct 2020 - 21:23
PRIVATISATION DES SOINS DE SANTE AU SENEGAL

Cicodev demande sa régulation 

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L’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev Afrique) demande la mise en place d’un organe de régulation indépendant et inclusif pour les soins privatisés.

 

A défaut d’être repensée, la privatisation des soins de santé en Afrique, et plus particulièrement au Sénégal, doit être régulée. Selon un communiqué de l'Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement (Cicodev Afrique) dans un contexte marqué par la pandémie de Covid-19, l’urgence est de doter suffisamment de ressources les établissements publics de santé. Ce, afin de faire face au nombre élevé de cas et assurer la continuité des services pour les autres maladies. Mais pas d’investir dans des infrastructures privées dont l’accessibilité géographique et financière ne sont pas garanties pour la majeure partie de la population sénégalaise composée des couches les plus vulnérables.

De l’avis du président de Cicodev, Amadou Kanouté, les structures publiques de santé ont montré à suffisance qu’elles peuvent jouer un rôle prépondérant dans l’atteinte de la CSU, en assurant l’accessibilité géographique, la disponibilité, l’abordabilité et l’acceptabilité des soins de santé. ‘’Le chef de l'Etat a prévu un budget de 500 milliards sur la période 2020-2024 à investir dans le secteur. Dépensé de manière judicieuse, cet investissement peut constituer une bouffée d’oxygène pour le système. En plus des 4 nouveaux hôpitaux modernes à Kaffrine, Kédougou, Sédhiou et Touba. Tous ces investissements devraient contribuer à rendre notre système de santé plus résilient et plus fort’’, soutient M. Kanouté.

Il souligne qu’il faut ériger l’efficience dans la dépense publique, l’utilisation optimale des ressources publiques comme critère cardinal dans l’exécution des politiques publiques. 

Le Cicodev exhorte à mettre en place un organe de régulation indépendant et inclusif, dès le début du processus. L’objectif étant de disposer d’un système de santé fort et durable, adéquatement ressourcé et répondant aux attentes des couches les plus vulnérables. De l’avis de l’organisme, les contrats partenariats public-privé (PPP) de l’IFC (International Finance Corporation) sont contestés par les organisations de la société civile (OSC) du fait qu’il existe un manque fondamental d'équilibre entre les intérêts privés et publics. Il est aussi reproché à ces PPP une incompréhension de certaines dispositions essentielles telles que la force majeure, les indemnités de résiliation et le règlement des litiges.

Les OSC soulignent également le déséquilibre observé sur les droits d’intervention des pouvoirs adjudicateurs sur les événements de résiliation et sur la remise des actifs à la fin du contrat, qui sont rédigés d'une manière impartiale.

Amadou Kanouté souligne que les OSC réclament des contrats plus cohérents et équilibrés, qui définissent clairement les objectifs de développement durable du pays récipiendaire avec une répartition juste et équitable des risques et bénéfices, ainsi que des droits et des responsabilités entre les parties au contrat. A cela, s’ajoute le fait que les contrats de PPP comportent aussi des risques budgétaires.

‘’En 2018, le FMI a publié une note sur la maîtrise des coûts budgétaires des PPP. La note a soulevé des inquiétudes sur les coûts, les risques et le manque de gains d'efficacité avérés des PPP. Elle note que si, à court terme, les PPP peuvent sembler moins chers que les investissements publics traditionnels, avec le temps, ils peuvent s'avérer plus coûteux et compromettre la viabilité budgétaire ‘’, dénonce le texte. La même note indique que les risques budgétaires des PPP sont importants.

VIVIANE DIATTA

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