Publié le 29 Jan 2016 - 10:27
PROCES GBAGBO ET BLE GOUDE

Les temps forts du premier jour à la CPI

 

A La Haye, la première journée du procès de Laurent Gbagbo devant la CPI a été marquée par une audience solennelle, avec la présentation des charges contre l’ancien président ivoirien, mais également contre son ancien ministre Charles Blé Goudé.

 

Le temps fort de la journée de ce jeudi 28 janvier 2015 a été lorsque l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a plaidé non coupable de quatre chefs d’inculpation dressés par le tribunal. Même réaction de son coaccusé, Charles Blé Goudé qui tout au long de l’audience est resté de marbre, focalisé sur sa prise de notes, nous rapporte notre envoyée spéciale à La Haye, Bineta Diagne.

Second temps fort de la journée, la déclaration de l’ouverture de l’accusation. ‘’Fin 2011, la Côte d'Ivoire a sombré dans le chaos’’, a déclaré la procureure du tribunal, Fatou Bensouda. ‘’Ce chaos, ce sont les discours de division prononcés par M. Gbagbo et es proches qui l'ont engendré’’.

L'accusation s'est penchée pour la première fois non seulement sur les cinq mois de la crise, mais aussi sur ses racines. Car, pour Fatou Bensouda, le plan de Laurent Gbagbo pour garder coûte que coûte son siège présidentiel avait été fomenté alors qu'il était encore au pouvoir. Peut-être même était-il en germe depuis des années. ‘’Il l'avait préparé, estime l'accusation, sachant qu'une élection présidentielle libre était à terme inévitable’’.

Les violences, vidéo et graphiques à l'appui

Autre nouveauté dans le discours de l'accusation : l'accent mis sur la dimension religieuse et ethnique des violences qui ont ensanglanté la Côte d'Ivoire. Un discours qui a choqué les partisans de Laurent Gbagbo, venus le soutenir. Ils dénoncent une vision manichéenne et dangereuse pour la cohésion de leur pays, à l'heure à chacun, disent-ils, n'aspire qu'à une chose : la réconciliation.

La déclaration de l'accusation a été ponctuée par la projection de vidéos et de graphiques montrant l’ampleur des violences qui ont suivi les élections de 2010. Ces documents ont quelque peu frustré les partisans des deux coaccusés.  ‘’Montrer une telle vidéo pour attester que Charles Blé Goudé a armé les jeunes, pour moi, c’est ahurissant’’, s’indigne le docteur Patrice Saraka qui se présente comme le médecin particulier de Charles Blé Goudé depuis 1995. ‘’On ne peut pas reprocher à quelqu’un d’aimer la politique’’, ajoute-t-il.

A la sortie de l’audience, les partisans de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé sont donc perplexes. Ils parlent de manière unanime d’un ‘’procès de la honte’’  guidé « par des fins politiques.

(rfi.fr)

 

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