Publié le 10 Jan 2020 - 23:32
PROCES POUR EXERCICE ILLEGAL DE CHIRURGIE DENTAIRE

L’Ordre des médecins perd devant trois techniciens supérieurs en hygiène buccodentaire

 

La chambre correctionnelle a renvoyé, hier, des fins de la poursuite, trois techniciens supérieurs en hygiène buccodentaire : Bineta Ndiaye, Moussa Ndiaye et Serigne Samba Fall, jugés la semaine dernière pour exercice illégal de la chirurgie dentaire. Elle a également débouté l’Ordre des médecins de ses demandes qu’elle considère comme mal fondées.

 

Bineta Ndiaye, Moussa Ndiaye et Serigne Samba Fall avaient été attraits, le 26 décembre 2019, devant la chambre correctionnelle par l’Ordre national des médecins pour exercice illégal de la chirurgie dentaire. Les prévenus avaient réfuté l'objet de leur comparution, mais le parquet avait requis la fermeture de leurs cabinets, la destruction de leur matériel et une peine avec sursis.

Hier, la chambre les a renvoyés des fins de la poursuite. Elle a également débouté la partie civile de ses demandes qu’elle considère comme mal fondées.

Dans cette affaire, après avoir usé de tous les recours possibles, l’Ordre national des médecins s’est tourné vers la justice pour dénoncer les agissements de Serigne Samba Fall, Moussa Ndiaye et Bineta Ndiaye qu’il accuse d’exercice illégal de la chirurgie dentaire. Lors du procès, Serigne Samba Fall, pour sa défense, a soutenu que leurs détracteurs ‘‘sont jaloux’’. Que l’Ordre national des médecins s’acharne sur eux sans raison, d’autant qu’ils disposent d’autorisations dument signées par le ministre de la Santé leur permettant d’ouvrir leurs cabinets. ‘’Nous ne prenons aucun risque. Si un cas nous dépasse, on se réfère à un chirurgien’’, disait-il.

Sa coprévenue Bineta Ndiaye avait expliqué à la chambre qu’ils ne pratiquent que des soins paramédicaux que leur permettent leurs diplômes. C’est-à-dire le détartrage, le traitement des caries dentaires et les extractions. Moussa Ndiaye, s’était, lui, prévalu de son expérience et a soutenu former des infirmiers à l’ENDSS. Par contre, il avait avoué des fuites de mémoire temporaires. Leur conseil, Me Diouf, avait renchéri qu’ils ont eu des autorisations du ministère de la Santé.

‘’Ils ont agi dans les limites de leurs compétences, puisqu'à chaque fois qu’un client se présente avec une dent incluse, ils se réfèrent à un chirurgien-dentiste’’.

Ainsi, il avait demandé à la chambre de les renvoyer des fins de la poursuite sans peine, ni dépens. Il a été entendu. Même si la représentante de l’Ordre des médecins, Dr Myriam, soutenait qu’il faut obligatoirement un diplôme de chirurgien-dentiste pour exercer ce métier.

‘’Leurs prérogatives, disait-elle, sont limitées et ils ne peuvent travailler dans le privé sans la surveillance d’un chirurgien, à plus forte raison ouvrir un cabinet’’. Ainsi, Me Ibrahima Diagne trouvait l’infraction établie et déplorait l’insouciance de Moussa Ndiaye qui, malgré ses problèmes de mémoire, continue d’exercer. Il avait réclamé le franc symbolique et la fermeture des cabinets.

 Le parquet, trouvant les faits constants, avait requis une peine de 6 mois avec sursis, la destruction de leur matériel et la fermeture des cabinets.

FAMA TALL

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