Publié le 12 Aug 2020 - 00:38
PRODUCTION ET D’EXPORTATION DE BANANES BIO

Le projet APCB veut regrouper 5 325 petits producteurs

 

Tambacounda renferme l'essentiel de la production de bananes du Sénégal (80 % de la production nationale). La région accueille un projet ambitieux doté d’une enveloppe de 6,7 milliards de francs CFA, sur une période de 5 ans, pour faire des bananes bio qui vont satisfaire le marché national et être exportées, selon le souhait des promoteurs.

 

Le directeur général de l'Investissement et développement de l'agro-industrie biologique (IDBIO), Idrissa Doucouré, veut s'appuyer sur 4 leviers principaux pour booster la production de banane de qualité à Nguène 2, dans la région de Tamba. Il y a quelques semaines, il a procédé au lancement du projet d'amélioration de la productivité et compétitivité de l'offre de la banane (APCB). L’objectif est d'appuyer l'ensemble des petits producteurs de bananes, fertiliser les champs, utiliser les bonnes pratiques et renouveler le matériel végétal.

En effet, dans le souci de faire de la culture de la banane le fer de lance des exportations, le projet compte aider les 5 325 petits producteurs à améliorer leurs conditions. Ces petits producteurs pourront aussi compter sur le projet pour fertiliser leurs sols. Ils seront dotés de biofertilisants, car l'objectif est d'aller vers la production de banane bio. Celle-ci permettra de satisfaire la demande nationale qui est de 50 %. Une fois la demande nationale satisfaite, place sera faite aux exportations.

C'est pourquoi le projet à l'ambition de produire des bananes de qualité qui pourront concurrencer celles de la Côte d'Ivoire.

Concernant les bonnes pratiques, il s'agit de revoir les méthodes de travail, avec des techniques culturales adaptées aux normes standards. Faire en sorte d'abandonner les pratiques, pour la plupart manuelles, et utiliser des techniques modernes de plantation et de récolte pour produire une banane jaune compétitive sur le marché mondial. Et, enfin, le renouvellement du matériel végétal, car celui utilisé actuellement est vieillissant. ‘’Il faut chercher un matériel moderne adapté à la culture de la banane. Nous avons les conditions hydro-climatiques les meilleures au monde. Il n’y a pas de raison à ce que nous ne fassions pas des bananes comme ce que nous voyons au niveau international", déclare M. Doucouré.

La région de Tambacounda renferme l'essentiel de la production de banane du Sénégal, où 80 % de la production nationale est issue de la zone. Ce grand projet qui doit être déroulé sur une période de 5 ans, est estimé à 6,7 milliards de francs CFA. Il est accompagné par des partenaires financiers dont la Compagnie financière africaine (Cofina).

Selon le directeur général de cette institution financière, Alassane Dia, la bonne structure du projet et l'impact en termes d'emplois expliquent la présence de Cofina, accompagnée par le Fongip. Pour la phase pilote, la Cofina a déjà déboursé la somme de 400 millions pour appuyer le projet.

En effet, au-delà de la création d'emplois pour 8 500 personnes dont 4 000 jeunes et femmes, les impacts attendus par le projet APCD sont : des revenus monétaires évalués à 2,5 milliards, 1 290 entreprises agricoles vertes et la séquestration de 45 000 m3 de carbone.

Le président du Collectif régional des producteurs de bananes de Tambacounda (Corprobat) de se féliciter du projet. Monsieur Sall estime qu'il est venu à son heure. Mais prévient que s'il faut enlever les bananes 2 à 3 mois plus tôt pour préparer le terrain, le partenaire financier ne doit pas tarder pour les financements, de peur de ruiner les producteurs.

S'agissant de la promesse de l'Etat d'octroyer 500 ha de terres cultivables aux producteurs de la région, Macouba Diouf, Directeur de l'Horticulture, assure que les terres seront disponibles. Quatre mois plus tard, ces terres seront aménagées, car l'État compte mobiliser 3 milliards pour leur équipement. Et au bout de 9 mois, ce qui correspond au cycle de la banane, les premières bananes bio seront récoltées. En ce moment, le bilan de la première phase sera connu.

Ce projet pourra aider à l'autosuffisance alimentaire et arrêter les nombreuses importations de bananes qui s'élèvent à 5 milliards par an.

Il faut aussi noter que ce grand projet agricole dispose d'une assurance. En effet, l'assureur Cnaas offre des solutions d'assurance adaptées à la filière (inondation fluviale, inondation pluviale, divagation des animaux, vents forts, équipements et récoltes). L'objectif est que l'assurance agricole fasse partie intégrante des chaînes de valeur banane et qu'elle devienne financièrement pérenne du point de vue de l'attractivité pour les producteurs et productrices.

Boubacar Agna CAMARA

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