La commune de Sadio étrenne son forage

L’eau coule à flot, à Sadio Mbayard, une localité de la commune de Sadio. Et cela à la grande satisfaction des populations. Un forage, d’un débit supérieur à 50 m3 qui va participer à accroitre un développement durable, avec l’allégement des travaux des femmes, le développement du maraîchage et la fixation des jeunes, y est construit.
L’ambiance était festive et les populations n’avaient qu’un seul mot à la bouche : ‘’Dieureudieuf PUDC’’ (merci PUDC, NDLR). Comme pour conjurer le mauvais sort, une séance de récital de Coran était organisée hier à Sadio Mbayard. C’est parce que le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC) vient de satisfaire une doléance vieille de plus de 20 ans. Drapés de leurs plus beaux atours, les habitants de cette localité de l’arrondissement de Taif sont venus participer à la cérémonie officielle de réception du forage. En comptant leurs difficultés de trouver le liquide précieux, la dame Astou Guèye est envahie par l’émotion. Elle est trahie par les trémolos de sa voix. Soulagée, elle ne trouve pas les mots pour remercier leur bienfaiteur.
‘’Nous étions obligés de faire 7 km pour aller chercher de l’eau à Sadio. Même le linge, c’est à Sadio que nous le faisions. Nous sommes soulagées. Nous sollicitons des financements pour des activités génératrices de revenus. Ce forage est d’une double utilité. Non seulement les travaux de mes sœurs seront allégés, mais en plus, les jeunes seront fixés dans leur terroir et il n’y aura plus d’exode rural. Notre espérance de vie va augmenter, car nous ne serons plus stressées. La seule idée de rallier Sadio pour chercher de l’eau nous pesait énormément et nous donnait de la chair de poule’’.
Astou Guèye n’est pas la seule à être soulagée. L’édile de la commune de Sadio l’est plus. Papa Sidy Ndiaye a déclaré que ‘’le forage est une doléance majeure, dans cette zone de Diodorbé. Le sol est plat et propice à l’agriculture. Il s’y ajoute que l’eau est douce et peut permettre de pratiquer des cultures maraichères. L’eau est un facteur de développement. Maintenant, avec ce forage, il y aura des cultures de contre-saison, l’élevage aussi sera pratiqué. L’exode rural sera amoindri avec la fixation des jeunes. L’allégement des travaux des femmes sera fait. Ce forage est d’une utilité capitale pour cette contrée. Le président de la République, à la vue des charrettes attelées et des femmes avec des bassines d’eau sur la tête, avait promis de doter la commune d’un forage. Ce qui vient d’être fait’’.
Cette réalisation s’inscrit dans la seconde phase du PUDC, parce que durant la première, le département de Mbacké était zappé, au grand désarroi des maires qui n’avaient pas manqué de le signifier au chef de l’Etat en visite de courtoisie à Touba pour les besoins du grand Magal de 2018. Venu procéder à la mise en eau de ce forage, Cheikh Diop, le directeur national du PUDC, a confié que ‘’Mbacké constitue une priorité pour le PUDC, conformément aux directives de Son Excellence le Président de la République qui nous avait demandé d’intensifier les activités dans cette deuxième phase. Tout ceci constitue une intervention prioritaire, en attendant que d’autres financements arrivent dans le cadre de cette 2e phase’’. Il a, en effet annoncé qu’‘’il y aura des activités génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes. A côté de chaque système d’alimentation en eau du village, il y aura un périmètre maraicher en vue d’accompagner les femmes et les jeunes à travailler la terre, dans le cadre du volet chaine de valeur agricole’’.
Aussi, ce forage n’est qu’un premier pas posé. Il est attendu la construction de deux autres dans les prochains mois. S’exprimant sur les investissements qui seront effectués dans le département de Mbacké, Cheikh Diop renseigne ‘’qu’il y aura, sous peu, l’électrification de 14 villages, 65 km de pistes rurales et 7 forages’’.
Boucar Aliou Diallo