Publié le 12 Feb 2016 - 12:26
PROJECTION DE FILM DOCUMENTAIRE

L’histoire du Liban contée à bord d’une ‘’Marcedes’’

 

En séance unique, le film documentaire ‘’Marcedes’’ a été projeté  ce mercredi au Grand-Théâtre de Dakar. Ce long métrage du réalisateur libanais Hady Zaccak retrace les périodes noires de l’histoire du Liban à travers une voiture de marque ‘’Mercedes’’.

 

Sur des images d’archives en noir et blanc, le film s’ouvre. Et ‘’Marcedes’’ débute son séjour à Beyrouth avec la haute bourgeoisie. ‘’Dans les années 90, les notables du clan Mercedes incorporent majoritairement le Parlement. Ils seront à la tête des célébrations du retrait israélien en 2000 et celui de l’armée syrienne en 2005’’. En voix off, le personnage principal du documentaire raconte que ces notables seront également au cœur de l’attentat qui a coûté la vie au président Rafic Hariri. Entre les archives et les séquences récentes, le film retrace les différents cycles qui ont jalonné l’histoire contemporaine et le sectarisme politique et social du pays des Cèdres. Par le biais de l’actrice principale du film documentaire (Marcedes), Hady Zaccak découpe le tissu sociétal libanais’’. Tel est le synopsis du docu-fiction ‘’marcedès’’ réalisé par le cinéaste libanais. ‘’Marcedes’’ est le nom populaire, le ton arabe libanais aidant, donné à la ‘’Mercedes’’, une voiture très usitée jadis au Liban.

C’est toute une histoire ficelée autour d’une ‘’Mercedes ponton’’ immatriculée  84149, un modèle des années 1950 (modèle 180) que propose ici Zaccak. Le film a été projeté mercredi au Grand-Théâtre en présence du réalisateur. ‘’Au Liban, la marque de voiture Mercedes est une icône, une voiture qui regroupe toutes les classes sociales et qui est une partie importante de l’histoire collective du Liban’’, soutient le réalisateur. Ainsi, Hady Zaccak a réalisé un docu-fiction qui retrace six décennies de l’histoire contemporaine du Liban. Des années d’avant-guerre à la post-révolution, en passant par la guerre civile, la famille ‘’Mercedes’’ devenue totalement libanaise pouvait tout raconter du vécu des Libanais.

Selon son réalisateur, ‘’le message est une lecture critique de l’histoire montrant des êtres humains qui ne sont pas d’accord sur diverses choses. L’idée ici est de montrer comment les choses peuvent parfois être plus ‘’humaines’’ que les êtres humains’’. Ce film a reçu de nombreux prix de la critique, ainsi que de celui du meilleur documentaire présenté au festival de la chaîne Al-Jazira. Ce ‘’personnage’’ de voiture est tellement présent dans le paysage local qu'il en est devenu un symbole. Dans une salle quasiment composée de Sénégalais d’origine libanaise, les spectateurs se sont rendus mercredi dernier au Liban, non pas en avion, mais en ‘’Marcedes’’.

AMINATA FAYE

 

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