Publié le 5 Jan 2016 - 10:31
PROJET DE REVISION CONSTITUTIONNELLE

Jean Paul Dias se démarque de Macky Sall

 

Après avoir pris acte des termes du discours du 31 décembre 2015 prononcé par le Président de la République, le secrétariat national du Bloc centriste Gaïndé s’est démarqué hier en grande partie des déclarations présidentielles.

 

Jean Paul Dias se désolidarise de Macky Sall sur la question de la révision constitutionnelle. Dans une déclaration parvenue hier à EnQuête, le leader du Bloc des centristes Gaïndé (Bcg) se démarque en grande partie des déclarations présidentielles sur le futur projet de révision constitutionnelle.  Selon Jean Paul Dias, ‘’nulle part, dans le discours, le terme référendum n’est prononcé par le président de la République’’. Cela signifie, selon lui, que ‘’contrairement aux engagements électoraux du candidat Macky Sall, aucun référendum n’est prévu, d’autant que la population ne saurait être appelée à référendum sur 15 points à la fois’’. 

‘’Le Bcg désapprouve plusieurs propositions reprises par le Chef de l’Etat surtout qu’elles émanent de la Commission nationale de réforme institutionnelle (Cnri) laquelle, après avoir dépensé des milliards de francs, s’est contentée de reconduire purement et simplement les conclusions des Assises qui se prétendent nationales mais qui, en réalité, ne concernent que quelques groupuscules de la société qui se dit civile et certains partis politiques’’. Ainsi, rejette-t-il, ‘’le principe de la participation des candidats indépendants à tous les types d’élections  y compris les locales’’.

Ce serait, selon Dias, ‘’l’ouverture vers la pagaille’’. ‘’Ceci est contraire à l’article 4 de la Constitution qui dispose que les partis politiques et les coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage, pas tout le monde ni n’importe qui’’, soutient Jean Paul Dias, selon qui, ‘’les raisons de la restriction adoptée en 1996 par le Législateur sont et demeurent valables aujourd’hui plus qu’à l’époque’’.  Invitant ainsi le président Macky Sall à s’informer sur ce sujet auprès du président Abdou Diouf, Jean Paul Dias s’attaque à la déclaration de patrimoine qui, selon lui, ne se justifie pas dans notre pays.

Aussi, estime-t-il que ‘’la nomination des deux membres supplémentaires du Conseil Constitutionnel par le président de l’Assemblée Nationale préconisée par le projet de révision constitutionnelle est insensée’’. Cela, d’autant que ‘’le Programme Yoonu Yokkute sur lequel le BCG, aux côtés du candidat Macky Sall, avait invité les populations à voter, proposait clairement qu’un membre soit choisi par la majorité parlementaire et un autre par l’opposition parlementaire, mais pas les deux par le président de l’Assemblée Nationale.

A propos du Conseil constitutionnel, le Bcg demande l’ouverture de sérieuses concertations politiques pour que cette institution ne demeure pas, dans sa composition, l’apanage des juges, avocats et autres professeurs de droit, mais que puissent y accéder d’anciens hommes politiques, des journalistes politologues, d’anciens officiers supérieurs et généraux, des ambassadeurs etc… ‘’Ce n’est pas une affaire de droit, mais de politique or le Conseil Constitutionnel est un juge-arbitre politique’’,  estime Jean Paul Dias qui rappelle son option pour un système sui generis sénégalais, loin de tout mimétisme, à travers un premier mandat présidentiel de sept ans et un éventuel second de cinq ans.

ASSANE MBAYE

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