Publié le 22 Jan 2020 - 07:43
PROJETS D'APPROVISIONNEMENT

De nouvelles solutions pour garantir l'eau potable aux populations

 

Le gouvernement sénégalais a mis en place des réservoirs et une station de déferrisation, pour assurer un approvisionnement de qualité en eau aux populations.

 

Pour éliminer l'excès de fer dans l'eau potable, une station de déferrisation des eaux a été mise en place, dans la commune de Sébikhotane. Dénommée "le point K" et pour l'heure en phase test, elle va se charger de récupérer l'eau venant des forages de Pout, Kirène et Sebikotane, très riche en fer, pour la rendre potable par un processus de filtration suivi d'une désinfection. Chaque filtre constitué de sable et de pierre ponce, peut traiter jusqu'à 300 m3 par jour. L'eau ainsi purifiée subit un ensemble de processus chimiques avec de l'eau de javel et ajout de soude, de sel pour être stockée dans des réservoirs de 200 m3. La station devrait connaitre un rendement de 99 %, puisque l'eau non potable est redirigée vers le système d'arrosage de l'espace vert du Cicad et dans les conduits d'exploitations maraîchères.

Lorsque son fonctionnement sera effectif, le point K sera en mesure de traiter 40 000 mètres cubes d'eau par jour, soit 40 millions de litres. L'objectif est de passer de 270 mètres cubes par heure disponibles pour le moment à 1 500 mètres cubes par heure pour pouvoir maximiser tout le potentiel de la station.

L'eau filtrée et désinfectée desservira Thiaroye, le point Y, Las Palmas, les Maristes, Point E et le Port autonome. Au lieu du chlore, on a l'hydrolyse terrain argileux 500 micropieux. 

"Une partie de la banlieue de Dakar souffrait de la mauvaise qualité de l'eau due à la quantité de fer et de manganèse qui dépassait les normes. C'est une vieille doléance des populations qui ressentaient un inconfort dans la consommation de l'eau. Cette station permet d'avoir un niveau de fer de 0,1 mg/l et la norme de l'OMS est de 0,3 mg/l. Le manganèse passera de 0,1 à 0,05 mg/l. C'est un investissement de 5,5 milliards de francs CFA, avec le soutien de la Banque ouest-africaine de développement. Ce sont des travaux complexes, car ici à Sébikhotane, nous sommes sur de l'argile gonflant. Je constate que ces travaux ont respecté les normes techniques les plus élevées", a déclaré le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, en marge de la visite technique tenue hier.

Thiès Sud reçoit des réservoirs de 20 000 m3

Toujours dans une optique d'approvisionnement adéquat et sain en eau, le gouvernement s'est lancé dans la construction des "nouveaux réservoirs de Thiès". Et ce, avec le concours financier de la Banque mondiale à hauteur de 18 milliards, dans le cadre du programme Eau potable et assainissement en milieu urbain. D'une capacité de 20 000 m3, ils sont pour l'instant alimentés grâce au centre de captage de Tassette qui, à terme, devrait produire 30 000 m3 par jour. La commune constitue, selon des études, un important potentiel à même de renforcer l'approvisionnement en eau potable de la région de Dakar et de celle de Thiès.

Ainsi, l'infrastructure est une pièce maitresse du projet KMS3 en cours d'exécution. L'édifice, haut de 120 m sur 8 m de profondeur, sera donc alimenté par la composante Mbour – Mbodiène - Nguèkhokh et Tassette – Thiès. 

Avec des diamètres de 42 m, l'eau de ces deux réservoirs est conduite au point K. A terme, le projet se trouve être une solution immédiate à la demande en eau potable. Ayant une durée de vie de plus de 50 ans, il permet d'anticiper sur les besoins de stockage. "En milieu urbain, le Sénégal a presque atteint la desserte universelle en eau potable et se hisse au premier rang des pays africains en matière d'accès à l'eau par branchement domiciliaire au réseau", affirme le représentant de la BM, Nathan Belete.

De l'avis du vice-président de l’Association des consommateurs (Ascosen) Momath Cissé, ces réservoirs qui desserviront également les localités du lac de Guiers, viennent à point nommé. Preuve de la prise en compte d'une vieille doléance.

EMMANUELLA MARAME FAYE

 

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