Publié le 4 Mar 2020 - 15:09
PROLIFÉRATION DES DÉCHETS PLASTIQUES AU SÉNÉGAL

Abdou Karim Sall reste ferme

 

Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a affirmé, hier à Thiès, que dès le 20 avril prochain, les producteurs et importateurs de sachets en plastique et pollueurs de l’environnement seront mis face à leurs responsabilités. Tous vont encourir des sanctions, conformément à la nouvelle loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 qui entre en vigueur à cette date.

 

Au 20 du mois d’avril, le Sénégal va ouvrir l’ère de la fin du plastique, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle loi n°2020-04 du 8 janvier 2020. Votée le lundi 30 décembre 2019 par l’Assemblée nationale, celle-ci va interdire l’utilisation et l’importation des produits plastiques à usage unique ou jetables omniprésents dans la nature, les sacs plastiques sortis de caisse, les bouteilles plastiques, etc.

Donc, quiconque s’adonne à ces pratiques est passible d’une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans et d’une amende de 5 à 10 millions de francs CFA, suivant l’article 4 de ladite loi.

Qualifiée d’une loi ‘’ambitieuse’’ par le ministre de l’Environnement et du Développement durable, elle vise la meilleure prévention et la réduction de l’impact sur l’environnement et la santé humaine. Cette nouvelle prescription vient remplacer la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 qui, selon le ministre, avait présenté quelques lacunes. ‘’En 2015, le gouvernement a adopté la loi n°2015-09 du 4 mai 2015, relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution, de l’utilisation de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques. Cette loi a été votée pour permettre à chaque citoyen de s’épanouir dans un environnement sain, comme le lui garantit la Constitution. Toutefois, force est de constater qu’après plus de quatre années de mise en œuvre, la tendance ne s’est toujours pas inversée. Les produits plastiques sont toujours utilisés à grande échelle et jetés dans la nature. Plus grave encore, les importations du plastique ont augmenté de 20 % (…)’’, souligne Abdou Karim Sall.

Le ministre de l’Environnement s’exprimait hier, lors d’un comité régional de développement (CRD) de partage et de sensibilisation sur la nouvelle interdisant la prolifération des sachets plastiques.

‘’A partir du 20 avril, finit le jeu de cache-cache’’

Le ministre de l’Environnement estime qu’il est bien possible de parvenir, avec la nouvelle loi, à mettre fin, au Sénégal, à la pollution du péril plastique. C’est pourquoi, rappelle-t-il, qu’avec l’entrée en vigueur de celle-ci, le 20 avril prochain, toutes les mesures seront prises pour faire du Sénégal un pays sans déchets plastiques, conformément à la vision du président Macky Sall.

‘’La nouvelle loi n°2020-04 du 8 janvier 2020 comporte des innovations majeures et ambitionne une élimination définitive de tous les déchets et produits plastiques dans ce pays. Déjà promulguée par le chef de l’État, cette loi entre en vigueur le 20 avril. Et à partir du 20 avril, on ne tolère plus rien et finit le jeu de cache-cache. A partir de cette date, nous serons constamment sur le terrain, avec les agents assermentés, pour veiller à l’effectivité et au respect de cette nouvelle loi’’, prévient et informe l’ancien directeur de l’ARTP, ajoutant que cette nouvelle loi sera appliquée dans toute sa rigueur et sur toute l’étendue du territoire national.Disable rich-text

Cependant, Abdou Karim Sall précise que l’effectivité de cette loi ne pourra se faire sans l’implication de tous. Ainsi, pour un Sénégal sans déchets plastiques, il met chaque citoyen ou acteur devant ses responsabilités. D’après le ministre de l’Environnement, chacun doit jouer pleinement sa partition où qu’il puisse se trouver sur le territoire national. A tous les citoyens, il appelle au travail pour léguer aux générations futures une planète saine où il fera bon vivre. Aussi, souligne-t-il que le Sénégal peut rejoindre les pays qui ont su se départir des déchets plastiques tels que le Rwanda de Paul Kagamé, mais aussi le Maroc du roi Mohamed VI. 

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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