Publié le 26 Aug 2018 - 00:11
PROMOTION DES INHALATEURS ELECTRONIQUES

Médias africains et géants du tabac au banc des accusés

 

Des organisations régionales antitabac dénoncent, dans une déclaration publique, la promotion de inhalateurs électroniques, orchestrée par les industries du tabac qui tentent de manipuler des médias africains.

 

Des organisations régionales engagées dans la lutte antitabac en Afrique dont Atca (African Tobacco Control Alliance) et Ctca (Center for Tobacco Control in Africa) dénoncent, dans une déclaration publique conjointe, les tentatives répétées de l’industrie du tabac de manipuler les médias en vue de promouvoir ses nouveaux produits en Afrique. D’après le document, la plus récente tentative a été l’organisation d’un atelier pour les journalistes des pays anglophones et francophones d’Afrique, les 13 et 14 août 2018, à Johannesburg, en Afrique du Sud. La réunion, selon les organisations, a été parrainée par Philip Morris International (Pmi). 

‘’Le thème de l’atelier, ’Réduction de la nocivité du tabac : passerelle vers une Afrique sans fumée ?’, montre l’objectif de l’industrie du tabac : influencer les médias africains à soutenir l’idée que l’usage des nouveaux produits du tabac, encore appelés inhalateurs électroniques de nicotine et inhalateurs électroniques ne contenant pas de nicotine, est sans danger et devrait être promu comme une alternative aux cigarettes’’, fustigent-elles.

Tout en rappelant que des ateliers similaires ont eu lieu dans un passé récent à Grand Bassam (Côte d'Ivoire), à Bamako (Mali) et à Naivasha (Kenya). ‘’Avec la mise en place de cadres législatifs pour la lutte antitabac dans un nombre croissant de pays, l’industrie du tabac a intensifié ses efforts de lobbying en Afrique.  

Elle travaille avec acharnement pour exclure ses nouveaux produits de la législation antitabac’’, préviennent ces organismes de lutte contre le tabac. Qui s’offusquent des allégations de l'industrie du tabac selon lesquelles les cigarettes électroniques sont sans danger. ‘’Le rapport de l'Organisation mondiale de la santé, intitulé ’Inhalateurs électroniques de nicotine et inhalateurs électroniques ne contenant pas de nicotine’, affirme ce qui suit : les substances toxiques contenues dans les cigarettes électroniques atteignent parfois des niveaux plus élevés que celles de la fumée du tabac. Des métaux tels que le plomb, l'étain, le chrome et le nickel se retrouvent dans l’aérosol de certains inhalateurs électroniques à des concentrations égales ou supérieures à celles des cigarettes traditionnelles et les risques pour la santé liés à une exposition plus élevée à ces composés sont pour le moment inconnus.  Près de 8 000 arômes uniques sont utilisées dans les liquides de cigarettes électroniques, ce qui peut poser des risques importants pour la santé, en cas d’utilisation à long terme (…)’’, alerte la note.

Pour les membres de ces organisations, les preuves scientifiques concernant l'efficacité des inhalateurs électroniques en tant qu’aide pour cesser de fumer, sont insuffisantes et offrent un faible niveau de certitude. D’où la difficulté, à leurs yeux, de tirer des conclusions crédibles. ‘’Le rapport souligne également l'engagement des multinationales du tabac dans la commercialisation des inhalateurs électroniques contenant ou non de la nicotine, comme une menace majeure pour la lutte antitabac’’, ajoute le document.

HABIBATOU TRAORE

Section: