Publié le 19 Feb 2020 - 09:10
PROMOTION DROITS DES FILLES AU SENEGAL

Une représentation plus positive des femmes dans les médias prônée 

 

Rehausser l’image des filles, des enfants et des femmes au sein des sociétés, à travers notamment une représentation ‘’plus positive’’ de ces derniers dans les médias. C’est ce que prône l’ONG Plan International. Elle l’a décliné hier, lors d’un atelier de partage avec les journalistes.

 

Dans le cadre de sa nouvelle campagne ‘’Aux filles, l’égalité’’, Plan International Sénégal entend mener un ensemble d’activités avec les jeunes filles et garçons, et différentes parties prenantes dont les journalistes au Sénégal. C’est ainsi qu’un atelier de partage a été organisé hier, à l’endroit des professionnels des médias, inspiré de l’objectif mondial ‘’100 millions de raisons’’ qui vise à faire en sorte que 100 millions de filles à travers le monde dont 3 millions au Sénégal, puissent parvenir à ‘’apprendre, décider, diriger et s’épanouir’’. Ceci, afin que chaque fille et chaque jeune femme soit ‘’aux commandes’’ de sa propre vie et puisse ‘’façonner’’ le monde qui l’entoure.

‘’On a vu les médias parler systématiquement des femmes comme le «sexe faible». On y a vu aussi des personnes handicapées qui sont imitées et les gens en rient. Certains imitent les femmes dans leur démarche et en rient. Or, les médias sont les transformateurs clés de la société. Il faut arriver à une représentation plus positive des femmes dans les médias. Ce qui aura une répercussion sur la société et la communauté’’, plaide l’adjoint au représentant de Plan International au Sénégal.

Sur ce, Amoussou Kinvi a soutenu que les médias jouent un rôle ‘’très important’’ dans ce processus. ‘’C’est dans les médias qu’on voit le plus l’expression des questions d’égalité. Ils représentent les femmes, les hommes, les personnes handicapées, etc. Si nous arrivons à travailler avec les médias ou transformer la manière dont les médias représentent toutes ces entités sociales, nous pouvons arriver à des résultats que nous voulons. Parce que les médias ont joué un rôle dans toutes les grandes révolutions’’, reconnait-il. 

Les responsables de l’ONG Plan International estiment que les droits des jeunes filles et des jeunes garçons au Sénégal sont compromis par des pratiques traditionnelles ‘’néfastes’’. Aujourd’hui, pour rehausser l’image des filles et des enfants au sein des sociétés, M. Kinvi compte travailler sur six aspects clés. Le premier consiste à voir comment transformer les normes sociales qui empêchent aux filles d’avoir accès à l’égalité des genres et à la parole. Le deuxième, c’est de trouver comment travailler avec les associations de filles prises collectivement et les filles elles-mêmes, pour qu’elles puissent agir par rapport aux questions qui les concernent. Il s’agit de l’accès aux égalités, les mariages d’enfants, ceux forcés ou précoces, les mutilations génitales et les grossesses précoces.

‘’L’autre élément clé qui est très important pour Plan International, c’est comment mobiliser les hommes et les garçons aux côtés des filles, pour qu’on puisse avoir, dans les années à venir, l’égalité pour les filles. Mais travailler sur les relations de pouvoirs entre les hommes et les femmes. Toutes les questions dont nous parlons aujourd’hui, les mariages d’enfants, précoces… sont une question de relation de pouvoir. Il y a un qui est plus fort et qui décide de l’avenir des autres’’, renchérit l’adjoint au responsable de Plan Sénégal.  

Selon lui, l’avant-dernier aspect sur lequel ils souhaitent mettre l’accent pour atteindre les objectifs de leur campagne, c’est le questionnement. Ceci, dit M. Kinvi, pour qu’ils puissent s’assurer qu’à chaque instant, ils ciblent les besoins spécifiques aux femmes, filles et jeunes femmes dans leurs programmes. Et le dernier aspect est qu’il y ait une sorte de réceptacle pour créer un environnement ‘’favorable’’ au niveau décisionnaire, social, économique… pour que ces questions d’égalité puissent devenir une réalité.

MARIAMA DIEME

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