Publié le 20 Mar 2020 - 21:11
PROPAGATION DU COVID-19

L’équation du manque d’eau dans ‘’les Notto’’

 

Se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon ou du gel est l’une des grandes recommandations phares de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) pour se protéger contre la pandémie du Covid-19. Face à la maladie qui se propage, des populations du monde rural à l’image de celles de Notto Gouye Diama et Diobass peuvent être plus exposées à cause des nombreuses pénuries qui sont devenues leur vécu quotidien. 

 

Des parties de la région de Thiès sont plongées depuis des mois, voire des années dans une crise d’eau sans fin. Et en temps normal, trouver de l’eau est un supplice pour les populations de certains villages. Le 15 février dernier, alors que le monde n’était pas encore confronté au diktat du coronavirus, les habitants de soixante-sept (67) villages de la commune de Notto Diobass, dans le département de Thiès, ont arpenté la rue principale qui connecte leur commune à la ville de Thiès pour manifester contre les coupures intempestives d’eau. Rouge de colère, ces habitants de Pout Diack, Mbomboye, Keur Dieumb…, regroupés autour des ‘’Sentinelles’’ du Diobass, ont sonné l’alerte et crié ‘’Eau secours’’.

Confrontés à une pénurie d’eau qui dure, depuis bientôt deux ans, hommes, femmes, jeunes filles et garçons ont sollicité le soutien du chef de l’État, Macky Sall, pour parvenir à une solution durable. Aujourd’hui, avec la menace du Covid-19 qui se propage dans le monde et au Sénégal, une solution s’impose. Car, si l’eau est considérée en temps normal comme une source de vie, elle l’est doublement dans ce moment de crise pandémique. Pour éviter toute sorte de contamination et propagation, se laver les mains régulièrement avec de l’eau et du savon semble être une solution non-négligeable.

La problématique de la pénurie d’eau n’affecte pas seulement le Notto Diobass. Des villages de l’autre Notto se trouvent également dans la même situation. Dans le Notto Gouye Diama, les villages de Dieuleuk Peulh, Dieuleuk Wolof, Keri, Ngadiaga, Thiay, Guick Fall, de Mbareup Dia et Diao etc., connaissent aussi la pénurie endémique de l’eau. Ici, les populations qui, par moments, ont goûté aux délices de l’eau de robinet, vivent de plus près de deux décennies sans eau. Ainsi, il y a une semaine, le village de Keur Mbir Ndao a réceptionné dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), son forage d’une capacité de 130m3/h. Celui-ci va polariser plus de 10 villages de la commune de Notto et de Mont-Rolland. Pendant près d’une demi-heure, les villageois présents à la cérémonie ont vu l’eau potable couler à flots.

Mais, seulement, tous devront encore patienter. Car, les travaux de leur forage doivent être achevés dans six mois. Mais, en attendant, ces villages des deux communes doivent bien se préparer à la riposte contre la pandémie du Covid-19 qui a fini de terrasser certaines grandes nations d’Europe. Car, en cas de propagation du Covid-19 dans ces zones rurales, ça sera aussi, un mal endémique. Parce que l’équation de l’eau n’est pas encore résolue.    

GAUSTIN DIATTA (THIES)

 

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