Publié le 8 May 2020 - 22:47
PROTECTION INFANTILE

Au moins 50 enfants affectés par la Covid-19

 

De plus en plus, des enfants sont contaminés par la pandémie du coronavirus. Ils sont une cinquantaine à avoir été infectés dont certains guéris. Pour les protéger, un dispositif spécial de protection sociale est lancé. Le ministère de la Famille est parvenu à retirer 2 015 enfants âgés de 4 à 17 ans de la rue.

 

Zéro enfant dans la rue. C’est l’objectif que s’est fixé le ministère de la Femme, de la Famille et du Genre, dans ce contexte de lutte contre la pandémie du coronavirus. Cette stratégie permet d’éviter l’exposition et la contamination de ces petits à la maladie.  Sauf que, ces derniers jours, beaucoup d’entre eux ont été infectés dont des nouveau-nés. D’où le dispositif spécial de protection sociale des enfants en situation difficile lancé hier par les ministères de la Femme, de la Famille et du Genre, de la Justice et de la Santé. Celui-ci, renseigne le secrétaire général du ministère de la Femme, Mame Gor Diouf, a pour objectif de garantir la protection sécuritaire et sanitaire des enfants en situation de risque, dans le contexte de la Covid-19.

Selon M. Diouf, une cinquantaine d’enfants sont atteints par la maladie. Ils sont pris en charge dans les centres de traitement et certains sont guéris. Parmi eux, dit-il, il y a des bébés, des enfants talibés du Sénégal comme de la sous-région. ‘’Les résultats provisoires déjà obtenus sont bien en deçà des objectifs fixés avec deux constats majeurs : premièrement, des enfants continuent à errer et à mendier dans les artères, les marchés, les espaces publics sans aucune protection, avec un risque grave de contracter la maladie ou de la propager. Deuxièmement, des stratégies d’auto-confinement des enfants sont déclarées, sans le respect des exigences de leur santé et de leur sécurité, outre les difficultés liées à leur nourriture et entretien. Les adultes qui entretiennent cette situation semblent afficher une totale insensibilité à la souffrance des enfants, dans le contexte de la crise sanitaire’’, déplore M Diouf. Il faisait ainsi l’évaluation de la situation des enfants.

Rapatriement des enfants étrangers

Pour lui, cette situation ne peut et ne doit point perdurer, au risque d’exposer ces enfants à la maladie. A l’en croire, les conditions de vie des enfants, particulièrement ceux en situation de risques, sont articulées autour du projet de protection d’urgence. Un projet, dit-il, mis en œuvre dans le cadre du Secrétariat exécutif national de protection de l’enfant. Trois actes majeurs ont été posés, souligne M. Diouf. Il s’agit, d’abord, de l’aménagement et de l’équipement de centres d’accueil pour assurer la prise en charge d’urgence des enfants retirés de la rue ou exposés à des risques sanitaires ou sécuritaires. Ensuite, il y a le développement d’un plan de communication autour des enjeux de la protection d’urgence des enfants. Mais également la promotion et l’appui au retour volontaire des enfants dans leurs familles.

Dans cette dynamique, ‘’à ce jour, un effectif de 2 015 enfants âgés de 4 à 17 ans sont retirés de la rue dont 205 ressortissants des pays de la sous-région. Et 1 219 sont retournés en famille, notamment dans les régions de Diourbel, Fatick, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Tambacounda et Kolda’’, renseigne M. Diouf.

Sur ce, il souligne que les autorités administratives sont invitées à prendre les dispositions utiles pour mettre en œuvre, et sans délai, les quatre premières mesures prises. Il s’agit du retrait systématique, la mise à l’abri et la prise en charge d’urgence de tout enfant en situation de risque sécuritaire ou sanitaire trouvé sur la voie publique. Ensuite, il y a le secours et le sauvetage de tous les enfants retenus dans les conditions pouvant mettre en péril leur santé et leur sécurité. Il y a également l’organisation du retour systématique de tous les enfants retrouvés dans ces conditions à leurs familles respectives. Enfin, il s’agira du signalement de tous les enfants de nationalité étrangère, en vue de leur protection, avant leur rapatriement conformément à la loi.

‘’Dans un souci de cohérence avec les plans régionaux de lutte contre la Covid-19, un protocole de prise en charge sanitaire des enfants à retourner en famille sera établi entre la région de départ et la circonscription d’accueil’’, informe M. Diouf.

VIVIANE DIATTA

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