Publié le 15 Oct 2019 - 22:08
PROXÉNÉTISME ET BLANCHIMENT D’ARGENT

Le propriétaire de l’hôtel Milano relaxé

 

Birane Niang, domicilié au Parcelles-Assainies et patron de l’hôtel Milano, a été jugé hier devant le tribunal des flagrants délits pour proxénétisme et blanchiment de capitaux, ainsi que ses cinq employés. Ils ont tous été relaxés.

 

Après un long séjour de 30 ans en Italie, le sieur Birane Niang a décidé de revenir au bercail pour investir dans l’immobilier. Il a fait les démarches pour l’obtention de l’autorisation d’ouverture et d’exploitation d’un restaurant, mais a décidé d’en faire un hôtel qui compte 17 chambres dont 2 au rez-de-chaussée. Il a été signalé un jour aux forces de l’ordre l’existence d’une maison de passe appelée ‘’hôtel Milano’’, située aux Parcelles-Assainies. Les éléments de la section de recherches y ont alors fait une descente le dimanche 6 octobre vers 00 h. Le propriétaire de l’hôtel a été surpris dans son bureau, contigu à sa chambre à coucher, en train de se faire masser par deux filles de joie en tenue d’Eve.

Une quinzaine de filles ont également été trouvées sur place, occupant toutes les chambres, à raison de 20 ou 30 mille francs la nuitée, conformément à la catégorie de chambre occupée, pour recevoir leurs clients en toute quiétude. Ces dernières ont été entendues puis relâchées, puisqu’elles détenaient leur carnet sanitaire.

Devant le tribunal des flagrants délits, hier, Birane Niang, un prétendu opérateur économique âgé de 62 ans, marié à deux épouses et père de 10 enfants, a comparu pour répondre des chefs de proxénétisme et de blanchiment de capitaux. Il a nié les faits qui lui sont reprochés et déclaré avoir acquis cet hôtel à la sueur de son front, après 30 ans de dur labeur en Europe. ‘’Je suis revenu au Sénégal en l’an 2000. J’ai vendu mes maisons à mon retour pour investir dans l’immobilier, en créant une agence de construction, de location et de vente de maisons. La recette de l’hôtel sert à payer mes employés ainsi que les factures‘’, s’est-il défendu.

Pour ce qui est du proxénétisme, il atteste n’être au courant de rien.  ‘’Ce qui me lie avec les clients de l’hôtel s’arrête au moment de leur donner un reçu et la clef de leur chambre. Ce qui se passe à l’intérieur, je l’ignore. Je n’ai jamais su qu’elles avaient fait de mon hôtel leur fief de prostitution‘’, s’est-il dédouané et a répondu, suite à l’interrogation du parquet, qu’il avait des tarifs allant de 30 mille pour une nuitée dans une suite, au tarif le plus bas qui est de 5 mille pour la location-flash d’une heure.

A la suite de leur patron, les employés Oumar Sidibé, Ibrahima Diémé, Seydina Ababacar Sow, Babacar Ba ont nié les faits de complicité, de proxénétisme et de blanchiment de capitaux pour lesquels ils ont été arrêtés. Dans l’ensemble, ils déclarent être employés et ne font que remplir les tâches à eux confiées. Ils ont dit qu’on leur paye 15 mille par semaine et qu’ils n’ont rien vu d’anormal dans l’hôtel à part des clients de tout genre qui venaient prendre des chambres pour de longs et courts séjours.

Le représentant du parquet a trouvé les faits constants et a demandé de les déclarer coupables des chefs d’accusation qu’on leur reproche. Il a requis une peine de 3 ans ferme contre le propriétaire et 2 ans d’emprisonnement dont 3 mois ferme pour le reste de la bande, pour le délit de complicité de proxénétisme. Par contre, il a demandé de les renvoyer des fins de la poursuite pour le délit de complicité de blanchiment de capitaux.

Le pool d’avocats de Birane Niang, constitué de Mes Adama Ndiaye, Ousseynou Thiam, Assane Dioma Ndiaye, Amadou Sow, Nohim Mbodj et Iba Mar Diop, a demandé la relaxe pure et simple de leur client, la restitution de ses biens saisis ainsi que le dégèle de ses comptes, puisqu’il n’y a pas d’infraction.

Les conseillers ont eu gain de cause, puisqu’ils ont tous été relaxés.

FAMA TALL (Stagiaire)

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