Publié le 17 Feb 2020 - 19:49
PSE, PARRAINAGE, HYDROCARBURES

Abdou Latif Coulibaly conforte la vision du chef de l’Etat

 

Le porte-parole de la présidence de la République, Abdou Latif Coulibaly, a procédé, samedi dernier, à la présentation de son essai politique. ‘’Sénégal, l’histoire en marche. Après un septennat bien rempli, un quinquennat face aux défis de l’avenir’’ se veut être un témoignage en faveur des politiques publiques mises en œuvre sous le régime de Macky Sall.

 

Journaliste d’investigation de formation, Abdou Latif Coulibaly a enfilé sa tenue d’homme politique engagé pour produire un essai de 424 pages sur un Sénégal en marche faisant face à de nombreux défis. Selon le porte-parole de la présidence de la République qui a procédé à la présentation de son livre ce week-end, ‘’l’accélération de la dynamique de transformation structurelle de l’économie ne peut se réaliser sans une forte productivité des secteurs économiques porteurs de croissance, une création massive d’emplois, ainsi qu’un accroissement et une diversification des exportations’’.

Il demeure fondamental de rehausser, selon lui, ‘’les niveaux d’investissements productifs, de mettre en place, au niveau des territoires, des infrastructures de soutien au développement’’. Il convient également ‘’d’accélérer le processus d’industrialisation en misant sur le développement des PME/PMI plus performantes, la promotion des champions nationaux, la valorisation des potentialités agricoles, touristiques et minières’’.

En outre, il appelle de tous ses vœux au désengorgement de Dakar, une ville qui étouffe.

Paru aux éditions Les points sur les i du Libanais Wissan Mansour, dans la collection ‘’Mise au point’’, le livre, sans surprise, parle également de la gestion du pétrole et du gaz. Ainsi, dans la quatrième et dernière partie, l’ancien ministre de la Culture s’attèle à démontrer que ces hydrocarbures sont une chance pour l’émergence et le développement du pays. Du contenu local, en passant par les recettes fiscales, sans oublier les incidences budgétaires des exportations et la refonte du Code pétrolier… Bref, le porte-parole de la présidence estime que tout un mécanisme est mis en place pour faciliter la redistribution des retombées de ces ressources dans la société sénégalaise.

Toutefois, il s’oppose à un ‘’curieux et faux débat ouvert sur les hydrocarbures’’, laissant prospérer contrevérités et amalgames en lieu et place d’un dialogue constructif transcendant toutes divergences politiques. ‘’Cette matière est, à notre avis, trop sensible et importante pour l’avenir de ce pays. Il paraît donc prudent de laisser prospérer une once de doute et de soupçon dans l’esprit des citoyens, quant à l’intégrité et la transparence des mécanismes conduisant à l’exploitation prochaine de nos hydrocarbures’’, fait-il savoir à la page 364 de son œuvre, non sans affirmer : ‘’Je doute sérieusement, à quelques rares exception près, que ceux qui prennent la parole comprennent bien la substance des choses dont ils parlent.’’

Des accusateurs jugés peu crédibles

Et dans l’optique de démontrer la légèreté des arguments d’une opposition qui crie au pillage des ressources, Abdoul Latif Coulibaly a choisi de passer à la loupe les différents profils des accusateurs. En tête de liste figure Abdoul Mbaye qui, selon l’auteur, est dans une posture de ‘’dépit’’ ou encore de ’’haine’’, oubliant son rôle dans les opérations qu’il dénonce aujourd’hui. L’homme n’aurait pas digéré son éviction du gouvernement en septembre 2013. S’ensuit Ousmane Sonko qualifié d’homme ‘’faisant preuve de peu d’humilité et de sagesse dans son expression, si bien que ‘les arguments’ qui structurent ses critiques en souffrent, tant du point de vue de l’élégance que de leur crédibilité’’.  Thierno Alassane Sall et Mamadou Lamine Diallo n’échapperont pas à cet exercice.  ‘’Et la BBC s’en mêla avec un parti pris manifeste !’’, s’exclame l’auteur affirmant que des indignations ne sauraient constituer des preuves.

Face à son auditoire, l’ancien ministre de la Promotion de la bonne gouvernance soutient que les sujets les plus cruciaux sont ailleurs. C’est le cas des conséquences environnementales de l’exploitation du pétrole et du gaz. A son avis, il faut trouver un équilibre entre le profit à tirer de cette opportunité et la sauvegarde durable du patrimoine vital. L’enjeu est pour lui loin d’être strictement économique. Ces ressources devraient permettre au Sénégal d’être ‘’capable de conquérir une place de choix dans le concert des nations avec une voix plus audible’’.  Conscient que les espoirs fondés sur cette opportunité ne peuvent en aucun cas être déçus, il prône un environnement social et politique apaisé, propice à un débat utile.

Des acquis à reconnaitre et à préserver

L’histoire d’un Sénégal en marche, c’est aussi les différentes mues d’un système électoral, de la tentative de coup d’Etat de 1988 au parrainage. Dans la deuxième partie de l’essai intitulé ‘’Les résultats qui illustrent un septennat bien rempli’’, Abdou Latif Coulibaly se charge de décrypter le déroulé de tout le processus électoral de 2019. ‘’Le parrainage que cette même opposition continue de dénoncer pourrait jouer en sa faveur, en opérant comme un filtre et comme un formidable mécanisme de rationalisation des candidatures d’où elle peut tirer à son insu un avantage certain par rapport à la majorité sortante’’, analyse-t-il, prédisant la dislocation certaine et inévitable de l’opposition sénégalaise.

S’adressant à la majorité, il est d’avis qu’‘’aucune rupture douce ou brutale n’est souhaitable dans ses rangs, au moment où il faudra se préparer pour le scrutin de 2024. Les résultats du vote du 24 février, ajoute-il, scellent d’une certaine façon le travail d’un septennat bien rempli en termes de réalisations économiques et sociales. Les plus significatives sont celles à cachet social marqué et une incidence immédiate sur le bien-être de nos compatriotes’’.

A l’en croire, le quinquennat offert au président Macky Sall a pour but de consolider les acquis du Plan Sénégal émergent. Un aspect largement développé dans la troisième partie où il convoque les résultats de plusieurs programmes à caractère social. ‘’Je sais ce qu’un programme tel que le PUDC a eu à faire. Dans les îles du Saloum, par exemple, il n’y avait que deux forages, de l’indépendance à nos jours. Ce n’est plus le cas. Donc, il s’agit, dans ce livre, de montrer en quoi ces choses sont utiles. Ce n’est pas prendre position pour ou contre Macky Sall que de dire voilà les effets du PUDC ; c’est un témoignage’’ lance-t-il.

Le sentiment anti-français, la qualité du débat public national, l’impact amoindri des médias friands de facilité et le mémorial de Gorée sont, entre autres, les sujets abordés dans le livre.  Et concernant le dernier point, Abdou Latif Coulibaly invite à une révision de l’architecture choisie, qui serait la copie conforme de la tour arabe de Dubaï. Si la physionomie reste telle qu’elle, de son point de vue, c’est toute la symbolique de ce monument qui souffrirait d’une comparaison condescendante.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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