Publié le 28 May 2020 - 10:16

Réouverture des écoles 

 

L’Alliance pour la défense de l’école publique et des travailleurs (ADEPT) n’approuve pas la décision de l’Etat de rouvrir les écoles à partir du 2 juin prochain. Elle craint que la situation sanitaire n’empire avec la reprise des cours et le convoyage des enseignants qui peuvent être un facteur de circulation du virus. ‘’L’ADEPT déplore et condamne ce qui s’est passé le 26 mai 2020 au terminus de Liberté 5 où des milliers d’enseignants en attente de regagner leur poste sont regroupés sans aucun respect de la mesure de distanciation sociale.

Mais il ne faut pas se voiler la face, le pire est à venir ! Et que dire du rassemblement organisé hier par les autorités ? N’est-ce pas une énième violation de la loi par ceux qui sont censés respecter et faire respecter celle-ci ?’’, s’interroge le président de l’ADEPT dans le communiqué reçu à ‘’EnQuête’’.  Selon l’organisation, ‘’le calvaire des enseignants au terminus Liberté 5 cache d’autres manquements et insuffisances’’. Les enseignants sont confrontés à d’autres problèmes. ‘’Beaucoup de nos collègues n’ont pu s’inscrire sur la plateforme du ministère de l’Intérieur pour disposer d’un laissez-passer, document sans lequel l’accès aux bus est impossible. Il s’y ajoute qu’à moins d’une semaine de la reprise, aucune information fiable n’est communiquée aux enseignants qui sont à l’intérieur du pays et qui doivent se rendre dans une autre région pour reprendre service. Tous sont dans l’expectative’’, indique-t-on.

...En outre, les défenseurs de l’école et des travailleurs indiquent que ‘’dans le protocole de sécurité sanitaire pour la reprise des apprentissages dans les structures scolaires, les autorités sanitaires ont fait plusieurs recommandations parmi lesquelles : ne rouvrir que ‘’les écoles disposant d’eau courante’’ et celles disposant de toilettes ou de latrines séparées’’. Or, précise-t-on dans la note, si le gouvernement décide de respecter ces recommandations, seules 38,5 % des écoles élémentaires publiques peuvent être ouvertes.

En effet, selon l’ADEPT, les statistiques publiées par l’ANSD dans son rapport de 2016, montrent que seulement 38,5 % des écoles disposent de latrines et 53,6 % disposent d’eau potable dans l’élémentaire public. Il s’y ajoute, souligne-t-on, que dans beaucoup d’établissements, la mise en place des dispositifs de sécurité sanitaire, qui était en partie à la charge des collectivités territoriales, n’est pas encore effective. ‘’En temps normal, beaucoup de collectivités rencontrent des difficultés pour s’acquitter de leurs charges vis-à-vis des écoles ; à plus forte raison dans le contexte actuel. Quoi qu’il arrive, nous les aurons averties et les tenons pour seules responsables’’, insiste le président de l’ADEPT.  

 

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