Publié le 2 Feb 2020 - 09:43
RAPPORT 2017 COUR DES COMPTES

Les écarts de Baïdy. S. Ndiaye et Cheikh Ndiaye

 

La gestion du Cices, entre 2011 et 2015, n’est pas du tout vertueuse. Baïdy Souleymane Ndiaye et Cheikh Ndiaye ne se sont pas privés pour ‘’se servir’’.

 

Beaucoup d’irrégularités sont notées dans la gestion du Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices) sous les magistères de Baïdy Souleymane Ndiaye (2009-juillet 2012) et Cheikh Ndiaye. La période mise sous revue concerne l’intervalle 2011-2015. Les constats faits sont consignés dans le rapport de la Cour des comptes de 2017 publié hier. Il est relevé, pour tous les deux directeurs, des abus de fonction. Ils utilisaient les moyens du Cices pour des déplacements personnels.

‘’La revue des pièces comptables a permis de relever l’existence de missions effectuées à l’intérieur du pays pour des raisons étrangères à l’activité du Cices. Ces missions se font le plus souvent durant les weekends. Sur les ordres de mission, il est mentionné, comme motif de la mission, «Pour raison de service». Concernant M. Baïdy Souleymane Ndiaye, ces missions avaient pour destination Nioro. Il était accompagné de son chauffeur et d’un agent de sécurité. En plus du carburant à la charge du Cices, des indemnités de mission sont payées aux agents concernés. Pour M. Cheikh Ndiaye, Directeur général du Cices, les destinations sont Diourbel et Matam’’, notent les agents de la Cour des comptes. Les missions de Baïdy Ndiaye sont au nombre de 37 pour 7 999 960 F CFA et celles de son successeur de 17 pour 1 387 720 F CFA.

Un autre écueil soulevé est le prix de la location des groupes électrogènes pendant la période sous revue. ‘’Durant la période de contrôle, le Cices a dépensé le montant, toutes taxes comprises, de 119 379 078 F CFA pour la location de groupes électrogènes, à l’occasion des manifestations qu’il organise (Fildak, Fidak, Sisdak, etc.). Ce montant dépensé en douze semaines de location de groupes électrogènes aurait pu permettre au Cices d’acquérir plusieurs groupes électrogènes. A titre de comparaison, le groupe électrogène de 250 KVA acquis en 2014, a coûté 15 340 000 F CFA’’, relèvent les auditeurs.

Aussi, des paiements de commissions à des tiers restent injustifiés. Dans ce chapitre, figure le contrat signé au profit de Mapenda Ndiongue pour le recouvrement de créances litigieuses. Ce dernier devait recevoir 10 % sur toute somme recouvrée. Seulement, le Cices n’a nullement besoin de lui. ‘’M. Ndiongue a perçu, en 2013 et en 2014, respectivement 15 630 904 F CFA et 4 842 014 F CFA. Ledit contrat a été signé alors que le Cices dispose d’un bureau de recouvrement au sein de la direction financière et comptable et d’un agent doté de moyens matériels et logistiques (moto, carburant et cartes téléphone’’, lit-on dans le rapport.

Pis, ‘’M. Ndiongue a perçu des honoraires sur le recouvrement de créances nées après la signature du contrat ou qui ne sont pas litigieuses’’, selon les auditeurs.

Par ailleurs, la convention de concession signée entre l’Etat et le Cices a été violée par les deux parties. ‘’L’annexe de la convention intitulée «Cahier des charges pour l’exploitation des ouvrages et installations du Centre international d’échanges» a été également signée par les deux parties. Ces deux documents ont été approuvés par le Premier ministre, le 8 janvier 1979.  S’agissant de l’Etat, dans l’acte de concession, la surface concernée est de 107 ha dont 68 aménagées. Or, avant le terme de la concession, l’Etat a affecté, par des baux, plus de la moitié de la surface non aménagée, sans consultation préalable du Cices et sans aucune forme de révision de la surface concédée’’, d’après le rapport 2017.

Il y est mentionné qu’en outre, ‘’il a été relevé la négligence des autorités du Cices. En effet, les baux octroyés étant des actes administratifs ayant fait grief, il leur appartenait d’ester devant les juridictions administratives compétentes en vue de leur annulation’’.

BIGUE BOB

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