Publié le 27 Feb 2020 - 17:19
RECRUTEMENT D’ENSEIGNANTS-CHERCHEURS, PAIEMENT DES SOMMES DUES…

Le Saes veut paralyser les universités le 3 mars

 

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) envisage d’aller en grève, à partir du 3 mars prochain, pour exiger de l’État du Sénégal le respect de la loi 2015-26 du 28 décembre 2015 et du décret 2016-1805 relatif à l’orientation de tous les nouveaux bacheliers dans les universités publiques du pays.

 

Les universités publiques du pays risquent de connaitre une perturbation, au début du mois de mars, comme c’est le cas déjà avec les établissements du moyen et du secondaire. Les enseignants du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur entendent décréter une grève, à la fin de l’expiration du préavis déposé le 1er février dernier, pour exiger du gouvernement le respect de tous les protocoles d’accord.

Ils réclament, entre autres, l’ouverture ‘’immédiate’’ de 400 postes d’enseignants-chercheurs, l’achèvement, la livraison et l’équipement de toutes les infrastructures, le paiement des sommes dues aux vacataires…

‘’A l’université de Thiès, les camarades nous ont fait part de l’existence de la pédagogie polygamique. Ça, également, c’est une autre forme imaginée par les enseignants pour pouvoir permettre au système de fonctionner. Mais, aujourd’hui, nous sommes face à une autorité qui ne reconnait pas les efforts que les enseignants du supérieur sont en train de faire. Le ministre de l’Enseignement supérieur a récemment convoqué les recteurs pour leur demander de faire face au Saes. Il devait plutôt les convoquer pour s’enquérir des conditions qui prévalent dans les universités. C’est pour cette raison que nous, également, avons décidé de dérouler nos stratégies. Et à la fin de cette tournée nationale, ça va coïncider avec la fin de notre préavis de grève. A la fin du préavis, c’est-à-dire le 3 mars, il est évident que le Saes ira en grève’’, déclare Malick Fall.

Le secrétaire général du Saes était à Thiès, dans le cadre de la remobilisation des camarades, pour leur expliquer les enjeux du moment et les dangers auxquels l’enseignement supérieur est confronté. D’autant que, depuis que ses camarades et lui ont déposé le préavis de grève, ils n’ont eu aucun contact ‘’ni officiel ni officieux’’ avec le gouvernement.

‘’A Dakar, nous faisons cours jusqu’à 22 h’’

Ce qui est dommage, persiste le syndicaliste, c’est de reconnaitre que les autorités s’emmurent dans un silence coupable. Malick Fall invite le gouvernement à réagir au plus vite, pour éviter de replonger les universités dans des grèves cycliques. ‘’Nous faisons beaucoup d’efforts. Les camarades de Thiès ont évoqué la question du quantum horaire et des horaires de travail. Nous faisons des cours jusqu’à des heures indues. A Dakar, on fait des cours jusqu’à 22 h, avec toute l’insécurité. Nous enseignons le samedi et même le dimanche, au-delà des horaires de travail. C’est pour montrer que nous avons toujours essayé de porter à bras-le-corps le système. Mais force est de reconnaitre que nous avons en face de nous des autorités qui ont d’autres priorités’’, regrette Malick Fall. Il rappelle encore que le 3 mars prochain, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur va bouder les amphithéâtres.

Pour sa part, le coordonnateur Saes du campus de Thiès, Mamadou Tandian Diaw, fustige la spoliation foncière en cours à l’université de Thiès et appelle tous ses camarades à ne plus continuer de siéger dans toutes les instances de l’UT, notamment au Conseil académique et d’administration. Pour lui, ces dernières ne respectent aucun des textes qui régissent le bon fonctionnement de l’université de Thiès.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

 

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