Publié le 3 Oct 2020 - 03:32
RELANCE ECONOMIQUE POST-COVID

Amadou Hott ‘’habille’’ le PAP II

 

Plusieurs réformes devront bientôt voir le jour, dans le cadre du Plan d’actions prioritaires 2. Le Sénégal envisage ainsi de passer de la résilience à la relance économique. Le ministre de l’Economie, du Plan et du Budget a expliqué, hier, les mécanismes qui sous-tendent ce plan de relance.

 

Suite au Conseil présidentiel qui s’est tenu mardi dernier au Cicad, le ministre de l’Economie, du Plan et du Budget a face à la presse, hier, pour expliquer les mécanismes mis en place pour la relance économique. Doté d’une enveloppe de 14 712 000 000 F CFA, le Plan d’actions prioritaires entre dans sa phase 2 (Pap 2). ‘’Il était important d’annoncer une relance durable de l’économie nationale par un ajustement du Plan d’actions prioritaires 2. L’objectif est de remettre notre pays sur la trajectoire de croissance forte par une démarche inclusive’’, a déclaré Amadou Hott.

Cette deuxième phase consistera à consolider les progrès déjà réalisés au travers de plusieurs réformes. Selon le ministre, ‘’tout le monde va se mettre à la tâche pour réformer et lancer les différents projets afin d’entretenir le dynamisme de notre économie autour des fondamentaux endogènes qui assurent notre souveraineté alimentaire et sanitaire. Et ceux qui assurent également la protection des groupes vulnérables, la valorisation optimale du capital humain national, le développement du secteur privé et l’émergence économique des territoires. Les acteurs et le gouvernement sont sortis de ce conseil revigorés et en bloc pour mettre en œuvre toutes les décisions en mode ‘Fast-track’’’.

A l’en croire, le gouvernement ainsi que toute l’Administration et ses démembrements agiront selon la doctrine du ‘’Fast-track’’. Il affirme que la relance de l’économie demande un investissement dans le contenu local et surtout dans le consommer local.

Au chapitre des différentes réformes

A cela s’ajoute les ‘’partenariats forts’’ avec les investisseurs internationaux. Amadou Hott a annoncé une révision du Code des marchés, pour permettre l’exécution des projets de développement dans les délais. ‘’On va travailler sur le retard des projets de développement, parce que simplement, si les gens ne sont pas d’accord sur un appel d’offres, ils bloquent tout le processus. Une réforme est en cours pour encadrer cela de manière plus forte. Vous pouvez retarder un projet sur trois ans, cela ne vous coûtera pas grand-chose. Mais si la pénalité est plus élevée, vous allez réfléchir avant de vous engager’’, explique-t-il.

Par ailleurs, les réformes dans le secteur de la santé seront, assure-t-il, engagées très rapidement. Elles permettront au secteur de la pharmacie de se développer, d’augmenter la part d’investissement du secteur privé dans la gestion des structures de santé. Tout ceci prendra corps après les conclusions de l’étude que le ministère de la Santé est en train de mener. Selon les prévisions, le Sénégal devrait avoir cette année un taux de croissance de -0,7 % et passer l’année prochaine à 5,2 %.

Pour opérer ce bond, plusieurs leviers seront activés. ‘’Avec l’hivernage, l’augmentation drastique des moyens de la campagne agricole, qui sont passés de 40 milliards à 60 milliards en une année, l’augmentation des surfaces emblavées avec plus d’agriculteurs dans le monde rural ; ce bond n’est pas choquant. Il est bien possible. Grâce à la visite du président dans les régions, on s’est rendu à l’évidence que cette année, la production agricole sera exceptionnelle. Avec cette meilleure production agricole, nous pensons que la croissance sera supérieure au -0,7 % et l’année prochaine ce sera 5,2 %’’, détaille Amadou Hott.

 Selon lui, la mise en œuvre du Programme des 100 000 logements, les projets de lutte contre les inondations sont des investissements qui vont faire augmenter la croissance.

Le secteur privé à l’honneur

Dans le cadre du Pap 2, il est prévu de donner au secteur privé national plus de place, en l’accompagnant. D’ailleurs, un projet de loi est en cours pour permettre une meilleure représentativité du secteur privé. Toutefois, pour le ministre de l’Economie, sa faiblesse réside dans le foisonnement de petites entreprises. ‘’Il faut que le secteur privé soit plus uni, il faut plus de partenariats. C’est de cette manière qu’il aura une plus grande force de frappe. Que chacun ne veuille pas contrôler sa propre société. Je préfère être actionnaire dans une société qui vaut 100 milliards et avoir 10 %, plutôt que d’avoir 100 % d’une société qui vaut un milliard. C’est très évident. Nous avons entamé des discussions pour voir comment mutualiser les efforts’’, ajoute-t-il.

En termes de mutualisation, il est également prévu la fédération des différents fonds de financement destinés aux entreprises. D’après Amadou Hott, ‘’la mutualisation et la rationalisation des instruments de financements des PME au secteur informel sont des mesures phares. Il s’agit de fédérer les différents instruments bancaires dans lesquels le Sénégal est actionnaire majoritaire, pour avoir une entité des filiales. Celles-ci vont obtenir un soutien de l’Etat plus important pour avoir une force de frappe plus importante face au secteur privé qui n’est pas originaire du Sénégal. Ces deux leviers nous permettrons d’appuyer les PME et les PMI’’.

Le Pap 2, c’est également la réduction des importations dans le domaine alimentaire et l’augmentation des exportations. Un schéma possible grâce à la production de gaz et de pétrole prévue en 2023. ‘’Toutes ces réformes pourront attirer les investisseurs. Ce ne sont pas les investisseurs qui manquent, mais plutôt la préparation des projets. Nous ne comptons pas, comme avant, plus sur le secteur international ; nous souhaitons réduire les importations. Nous comptons aussi sur la relance du tourisme local et régional surtout, durant les trois prochaines années’’, affirme l’autorité.

La relance économique inclue, en outre, une prise en charge par l’Etat de 70 % des risques, en cas de prêts aux entreprises des secteurs formel et informel. Par ailleurs, l’Etat s’engage à fournir aux banques 60 % de la ressource dont elles ont besoin pour faire des prêts sur le long terme. Elles n’auront plus qu’à mobiliser le reste de la ressource pour prêter à des taux de l’ordre de 5,5 %. Le financement de résilience comprend aussi un taux de couverture de 40 % pour les entreprises et de 60 % pour les PME. Il a déjà permis de sauver 10 000 emplois.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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