Publié le 26 Aug 2012 - 09:00
RELAXE DU DELIT DE VIOL JUSTIFIÉ

Un marabout traîné en justice par sa maîtresse ''ibadou'' et mariée

 

La femme mariée et voilée de surcroît n'a rien trouvé de mieux que d'accuser son amant marabout de viol, pour le contraindre à assumer la paternité de son enfant. L’amant a été relaxé.

 

 

''S’il n’avait pas renoncé à la paternité de notre enfant, je ne l’aurais pas traîné en justice''. En faisant cet aveu, hier, Safiétou Traoré ne s'est pas rendue compte qu’elle venait de blanchir Ousmane Cissokho. Elle accuse le marabout de viol. Épouse d’un émigré, la jeune mère ''Ibadou'' (femme voilée), passe des nuits de solitude, à cause d’un mari resté longtemps à l’étranger. Lorsque le marabout Ousmane Cissokho lui fait des avances, elle y voit comme une aubaine. Les deux tourtereaux filent le parfait amour en toute discrétion, jusqu'au moment où l'irréparable se produit. Safiétou Traoré tombe enceinte, mais, le couple continue à entretenir des rapports sexuels, selon le prévenu.

 

Toutefois, après l’accouchement de sa maîtresse, le 21 juin dernier, l’idylle tourne au cauchemar pour Ousmane Cissokho. Car, alors qu’elle avait l’habitude d’accoucher à Nabil Choucair, cette-fois, Safiétou Traoré accompagné de son amant, se rend dans une autre structure sanitaire où elle met au monde une fille. Sa belle-famille n’étant pas au courant de sa grossesse, elle ne refuse de garder l’enfant, au risque d’être répudiée. Afin de sauver son ménage, elle demande à son amant de prendre le bébé. Ousmane Cissokho refuse. Donc, contrainte de justifier le bébé né hors mariage, Safiétou Traoré accuse son amant de viol.

 

Hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, elle a réitéré ses accusations de viol, en revenant sur ses circonstances : ‘’En septembre dernier, raconte-t-elle, j’étais partie le voir pour une consultation. Il m’a donné de l’encens et m’a demandée de l’inhaler pendant trois jours. Depuis lors, je me suis sentie envoûtée et attirée par lui''. La jeune mère d’ajouter : ''Lorsque je suis allée chez lui, trois jours plus tard, il m’a basculé sur le lit et m’a contrainte à des rapports sexuels, malgré mes cris''. D’après la partie civile, elle est tombée enceinte de ce seul et unique rapport.

 

'' Je le jure au nom d’Allah. Elle aussi n’a qu’à jurer. Je ne l’ai pas violée, je ne peux pas compter le nombre de fois qu’on a entretenu des relations sexuelles'', a réagi Ousmane Cissé, levant la main droite vers le ciel, la main gauche tenant une canne. ''Nous entretenons des rapports sexuels, depuis 2008 et même quelques jours avant son accouchement'', a raconté le marabout. Une allégation vraisemblable, de l’avis du conseil de la partie civile qui a réclamé la somme de 1,5 million au titre de dommages et intérêts. Aussi, Me Adnan Yakhya a-t-il demandé au tribunal d’ordonner un test d’ADN, au frais du prévenu. Un examen ''inopportun'' aux yeux du substitut du procureur Ramatoulaye Ly Ndiaye surtout que, a-t-elle souligné, le prévenu a reconnu la paternité de l’enfant.

 

La représentante du parquet a également estimé que les accusations de la partie civile ne tiennent pas la route. ''Ma conviction, dira-t-elle, est que les deux parties ont vécu une idylle qui a mal tourné. La naissance de l’enfant a tout gâché''. Elle a demandé la relaxe pure et simple du prévenu. Ainsi, le marabout Ousmane Cissokho qui bénéficiait d’une liberté provisoire est rentré chez lui, définitivement libre.

 

FATOU SY

 

 

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