Publié le 10 Oct 2020 - 16:39
Le Saes décrète 48 heures et s’attaque à la gestion du recteur

Le Saes décrète 48 heures et s’attaque à la gestion du recteur

Ramatoulaye Diagne Mbengue

 

 

Pour protester contre la ‘’mauvaise’’ gestion de l’université de Thiès (UT) par le recteur Ramatoulaye Diagne Mbengue, la coordination locale du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a décidé de décréter 48 heures de grève renouvelables, à compter de ce vendredi. Ce mouvement d’humeur va se poursuivre la semaine prochaine ‘’jusqu’à la satisfaction totale’’ de leurs revendications.

 

En désaccord avec le recteur de l’université de Thiès sur quatorze points, notamment le recrutement du personnel enseignant et de recherche, le transfert sans délai de la gestion du paiement des vacataires aux établissements, le paiement sans délai de toutes les sommes dues et en particulier des voyages d’études, la livraison sans délai des infrastructures de l’UT, la prise en charge médicale du personnel, l’audit de tous les salaires du personnel, etc., la coordination locale du Saes, toutes griffes dehors, s’est attaquée à la ‘’mauvaise’’ gestion de l’institution universitaire.

Face à tous ces problèmes, les enseignants, membres du syndicat dirigé par Malick Fall, ont décidé de suspendre les cours pour deux jours, ce vendredi et samedi. Une décision prise au sortir de leur assemblée générale tenue hier à l’université de Thiès.

Selon le coordonnateur de la section Thiès du Saes, la grève va se poursuivre jusqu’au bout et seule la rectrice Ramatoulaye Diagne Mbengue est responsable de toutes ces perturbations et de tout ce qui adviendra. ‘’Nous avons décrété ce mot d’ordre après avoir déposé un préavis de grève auprès de Madame le Recteur, pour attirer son attention sur le fonctionnement de l’UT et le recul observé sur les acquis de la coordination. On ne voulait pas en arriver-là. Nous y en sommes aujourd’hui. Ce mot d’ordre de grève est renouvelable jusqu’à la satisfaction totale ou entière des revendications émises par la coordination’’, a expliqué Mamadou Tandiang Diaw.

Et pourtant, la semaine dernière, avant le Magal de Touba, une rencontre a eu lieu entre la coordination Saes de l’université de Thiès et une délégation du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Les services du ministre Cheikh Oumar Hann étaient censés mener une médiation.

Cependant, le Dr Diaw affirme que c’était ‘’infructueux’’. Cette rencontre, a-t-il poursuivi, n’a ‘’rien donné’’. L’université de Thiès, qui a déjà fêté ses 10 ans d’existence, est connue pour le calme qui y règne. D’ailleurs, le patron du Saes de l’UT se glorifie du fait que cette institution dirigée par le Pr. Ramatoulaye Diagne Mbengue ne connaissait pas ce genre de perturbations avant l’arrivée de cette dernière.

En revanche, cette quiétude tant chantée est en train de s’effriter, avec cette grève qui est partie pour tirer en longueur. ‘’Le campus de Thiès était caractérisé par sa stabilité. Les rares fois où nous étions en mouvement de grève, c’était sur des points revendicatifs de la plateforme nationale (…). Malheureusement, depuis l’arrivée de Madame le Recteur, Professeur Ramatoulaye Diagne Mbengue, ces problèmes se sont exacerbés et les démarches entreprises par les partenaires sociaux que nous sommes pour régler ces difficultés sont classées sans suite.

Au lieu de mettre à profit la période de pandémie et d’ouvrir des négociations pour trouver des solutions aux problèmes posés, Madame le Recteur a tout simplement préféré ignorer nos points revendicatifs. Malgré nos multiples rappels, elle a opté la stratégie du pourrissement’’, a déploré Mamadou Tandiang Diaw. Point par point, le coordonnateur du Saes et ses camarades ont listé tout ce qui ce plombe le développement de leur université. En ce qui concerne le transfert sans délai de la gestion du paiement des vacataires aux établissements, les enseignants du supérieur regrettent que ‘’beaucoup d’établissements de l’UT aient été confrontés à un paiement des vacataires qui font 60 à 70 % des enseignants’’.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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