Publié le 27 Jan 2020 - 18:36
RENCONTRE MINISTRES-COLLECTIF G7

Les négociations restent au point mort 

 

En Conseil des ministres, jeudi dernier, le président de la République avait instruit les ministres de l’Education nationale et de la Fonction publique de maintenir le dialogue avec le collectif des syndicats du G7. Ce qui a fait l’objet, ce samedi, d’une réunion de monitoring du suivi du protocole d’accord de 2018. Mais, à la sortie de cette rencontre, les enseignants sont restés sur leur faim.

 

La rencontre entre le gouvernement et les syndicalistes d’enseignants pour le monitoring du suivi des 9 points du protocole d’accord de 2018 s’est soldée, ce samedi, par un échec. Les deux parties ne sont pas parvenues à s’entendre, après la séance d’échange qui a duré plus de 7 tours d’horloge. A en croire les syndicalistes, les échanges avec la partie gouvernementale dirigée par le ministre Cheikh Kanté, Coordonnateur du monitoring, en présence des ministres de l’Education nationale et de la Fonction publique, n’ont apporté aucune avancée concernant les négociations.

‘’Nous avons rencontré le gouvernement sur sa demande, à travers une séance de monitoring. A l’évaluation, il faut le reconnaitre que nous sommes restés sur notre faim. Il n’y a pas de nouveauté. Lorsque nous avons écouté la partie gouvernementale exposer sur les réalisations par rapport à un protocole d’accord qui a été signé le 30 avril 2018, nous avons considéré qu’il y a des points encore très importants qui subsistent’’, a déclaré Saourou Sène, porte-parole du G7, à sa sortie de la salle de réunion. Poursuivant son intervention, le SG du Saems d’indiquer que les points de blocage concernent, entre autres, l’épineuse question du système de rémunération des agents de l’Etat, les statuts des administrateurs scolaires et des professeurs du sport, et le concours des passerelles qui devrait s’organiser annuellement et qui ne l’est pas encore. ‘’Les points nodaux du protocole d’accord d’avril 2018 n’ont pas encore fait l’objet de matérialisation.  En vrai, nous n’avons pas encore de réponses concrètes de la part du gouvernement’’, a-t-il souligné.

Les syndicalistes disent toutefois rester à l’écoute du gouvernement pour continuer les négociations. ‘’À chaque fois que le gouvernement nous convoquera, nous serons présents. Mais ce qui est important, c’est de dépasser ce protocole d’accord qui a été signé depuis Mathusalem et pour lequel des questions subsistent encore’’, a ajouté le porte-parole du G7.  

Contrairement aux syndicalistes sortis de la salle de réunion l’air tout furieux, les représentants du gouvernement se sont dits satisfaits de la rencontre.  ‘’Nous avons eu une très belle rencontre, une deuxième plénière par rapport au suivi des accords du 30 avril 2018. Elle nous a permis d’éplucher l’ensemble du protocole, point par point et de nous rendre compte des avancées significatives au niveau du gouvernement’’, s’est réjoui le Dr Cheikh Kanté, Coordonnateur du monitoring.  Avant de détailler : ‘’Conformément aux instructions du président de la République, nous avons vu qu’au niveau de la Fonction publique, la dématérialisation, la fonctionnalité du guichet unique ainsi que la publication des actes administratifs d’admissibilité ont beaucoup avancé. Nous avons également remarqué que le gouvernement a respecté les engagements financiers. Au niveau du paiement des arriérés, 57 milliards ont été payés en 2018 et 52 milliards en 2019. Les indemnités de logement ont été intégralement respectées et cela va désormais coûter à l’Etat 17,6 milliards.’’  

Toutefois, le coordonnateur du monitoring reconnait quelques points de blocage dans le respect du protocole de 2018. Il s’agit, comme l’ont déjà souligné les enseignants, de la question des rémunérations, nœud des revendications. ‘’Je pense que la rencontre a favorisé la construction d’un dialogue interactif. Cependant, nous avons des points d’alerte qui tournent autour du système de rémunération qui n’est pas spécifique aux enseignants. Il concerne l’ensemble des fonctionnaires de l’Etat et le président a donné des instructions pour qu’on puisse approfondir la réflexion et qu’une solution rapide puisse être trouvée’’, a-t-il indiqué.

Les points positifs de la rencontre

Certes, le G7 ne lâche pas, mais il reconnait quelques avancées obtenues au cours de la rencontre. ‘’Dans chaque rencontre, on obtient quelque chose. Ce qu’on a noté aujourd’hui, par rapport à la Fonction publique, c’est qu’elle nous a annoncé la caravane qu’elle va tenir au niveau national et les scanners qu’on va installer au niveau des IA et IFE pour dépasser une certaine situation de lenteur administrative. Quoi qu’on dise, c’est un point positif que nous avons noté. Mais il faut savoir que l’ensemble des points sur ce protocole ne devrait souffrir d’aucune difficulté de matérialisation, pour la bonne et simple raison que c’est un protocole d’accord réaliste et, par conséquent, réalisable’’, estime M. Sène.  

Le G7 a prévu de convoquer, aujourd’hui, une réunion d’évaluation de la rencontre avec le gouvernement, pour décider de la suite à donner à la plateforme revendicative. ‘’Le comité scientifique va faire, ce lundi, le procès-verbal de cette rencontre. Et en réunion de plénière avec les secrétaires généraux, nous allons le partager et l’envoyer à l’ensemble de nos bases pour voir quelle est la conduite à tenir’’, a déclaré Saourou Sène.

Venue participer aux séances de monitoring, la coalition Education pour tous du Sénégal a lancé un appel aux deux parties pour la pacification de l’espace scolaire, en vue du respect du quantum horaire indispensable pour une éducation inclusive de qualité.

ABBA BA

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