Publié le 7 Mar 2020 - 00:33
REPORT DES CEREMONIES RELIGIEUSES

Les imams et oulémas du Sénégal ne s’y opposent pas

 

Pour la santé des populations et l’intérêt du pays, l’Association des imams et oulémas du Sénégal valide l’idée de renvoie des cérémonies religieuses, si l’Etat le demande.

 

L’Association des imams et oulémas du Sénégal opte pour le report des cérémonies religieuses prévues en ce mois de mars, si l’Etat en arrive à prendre la décision à cause de la propagation du Covid-19. Selon son secrétaire général, Imam El Hadj Oumar Diène, la religion leur recommande de garder la sérénité. ‘’Il y a de grandes cérémonies qui se profilent à l’horizon, à Dakar. Nous demandons aux fidèles de respecter les recommandations édictées par le ministère de la Santé et de l’Action sociale. Donc, il ne faut pas s’engager directement dans ces cérémonies. Le mieux, c’est de les renvoyer, parce que demain fera jour. De ce fait, il ne sert à rien de se précipiter et augmenter les risques de contamination de cette maladie. L’islam recommande, quand il y a de pareilles maladies, que personne ne sorte de là où il est’’, précise imam Diène.

Son association a reçu, hier, la visite du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr.

Le religieux juge d’ailleurs normal que le chef de l’Etat demande aux populations de ne pas aller à la Oumra. C’est d’ailleurs recommandé par l’islam, souligne le religieux. A son avis, l’homme doit prendre soin de lui-même d’abord et de son environnement, et éviter de provoquer toute chose qui va anéantir la population. ‘’Restons sereins et gardons notre sang-froid, à travers notre croyance. Nous allons faire incessamment un serment national et international de prévention où tous les fidèles seront engagés. Nous ne sommes pas à un niveau critique pour annuler les prières du vendredi. Mais si toutefois la situation l’exige, nous n’hésiterons pas à le faire’’, prévient-il.

A travers cette rencontre, souligne le secrétaire général de l’Association des imams et oulémas, ils ont pris connaissance de cette maladie et surtout du virus qui est en train de faire des ravages ailleurs dans le monde. ‘’Nous sommes dans un temps moderne où les transmissions se font très rapidement, en un laps de temps. Donc, nous sommes sensibilisés pour prendre les mesures nécessaires, à travers notre comportement personnel et éduquer les populations. Puisque nous avons l’opportunité de les rencontrer cinq fois par jour’’, rassure le religieux.

A l’en croire, ils sont aujourd’hui mieux armés pour expliquer aux fidèles comment se manifeste la maladie. Ce sera, dit-il, à travers leurs sermons, les conférences, les baptêmes et autres cérémonies comme les funérailles. Ils comptent sensibiliser les populations sur les bonnes pratiques, afin d’éviter la maladie qui est arrivée au Sénégal. ‘’Il ne faut pas que les gens s’affolent. C’est une maladie ; il faut la prendre au sérieux, comme cela se doit’’, conseille imam Diène.

Diouf Sarr : ‘’Ils doivent guider les fidèles vers une hygiène globale’’

Pour le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, dans le cadre d’une lutte qui est extrêmement importante, il doit y avoir une mobilisation communautaire très forte. Dans cette mobilisation, dit-il, le plaidoyer joue un rôle très important. C’est pourquoi ils ont décidé d’aller à la rencontre des imams et oulémas pour que leur association soit leur interprète pour développer le plaidoyer au niveau national.

Cela, souligne Diouf Sarr, pour que partout où se réunissent les fidèles musulmans, qu’on puisse faire passer le message du combat contre le nouveau virus Covid-19.

Après cette rencontre, renseigne le ministre, ils iront voir également l’Eglise pour apporter la parole à leur niveau. Parce que ‘’nous sommes au Sénégal et le dialogue islamo-chrétien est très important, en termes de mobilisation sociale. Quand une telle situation se présente, il faut faire appel à la nation. Nous nous réjouissons de leur adhésion à la cause. Il faut que les imams et oulémas prient aussi pour le pays, afin de gagner ce combat contre ce fléau’’, sollicite Diouf Sarr.  

D’ailleurs, le ministère a mis à la disposition des religieux des éléments de langage dans leur communication à l’endroit des fidèles musulmans. ‘’Ils doivent guider les fidèles vers une hygiène globale. C’est-à-dire la propreté des mains, des comportements en termes d’alimentation qui permettent de barrer la route à ce virus’’.

VIVIANE DIATTA

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