Publié le 12 Sep 2014 - 23:42
RETOUR DES CLASSES DES ENSEIGNANTS LE 29 SEPTEMBRE

Le Grand Cadre refuse de rentrer dans les rangs

 

Le Grand Cadre des syndicats de l’enseignement ne va pas regagner les classes le 29 septembre prochain tel que fixé par le Ministère de l’Education Nationale. Les camarades de  Mamadou Lamine Dianté parlent d’une violation de la loi qui délimite le calendrier scolaire qui s’étend du 1er octobre au 31 juillet.

 

Le doute plane déjà sur la rentrée des classes prévue le 29 septembre pour les enseignants et le 08 octobre pour les élèves. Alors que les autorités ont fixé ces deux dates pour la prochaine rentrée, le Grand cadre des syndicats de l’enseignement  qui regroupe les 34 organisations syndicales sur les 40 du système éducatif ne compte pas regagner les établissements à la date fixée par le ministère de l’Education Nationale. 

Déterminé à faire face à ce qu’elle appelle une ‘’tentative de violation de la loi délimitant le calendrier scolaire’’, qui s’étend du 1er octobre au 31 juillet, le Grand cadre a organisé hier un sit-in devant le siège du  ministère de l’Education nationale. Selon son coordonnateur, Mamadou Lamine Dianté, leur organisation va se conformer à la loi qui délimite le calendrier scolaire  et personne n’ira le 29 septembre prochain dans les établissements. ‘’Si des mesures de représailles venaient à être prises, nous sommes prêts à faire face. Nous ne comptons pas reculer. ‘’Si Serigne Mbaye Thiam veut la paix, il l’aura. S’il ne la veut pas par ses comportements, évidemment, il ne l’aura pas et ce serait dommage pour le système éducatif’’, poursuit, le syndicaliste.

Bras de fer avec Serigne Mbaye Thiam

C’est dire que les camarades de Mamadou Lamine Dianté accusent leur ministre de tutelle d’être le principal responsable de la situation qui risque, si aucune solution n’est trouvée d’urgence, de mener notre système éducatif vers des difficultés. ‘’La coupe est pleine aujourd’hui. Vous ne pouvez pas être ministre de l’Education et mépriser à ce point les enseignants, leur manquer de respect à ce point. Ce monsieur est un danger pour le système éducatif, un danger pour l’école sénégalaise et sa place n’est pas au ministère de l’Education. Macky Sall doit savoir où l’amener. Tant qu’il est là, nous allons engager un bras de fer avec lui’’, menace Mamadou Lamine Dianté.

Outre la question de la rentrée des classes, le Grand cadre des syndicats de l’enseignement déplore d’autres mesures prises ‘’unilatéralement’’ par le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam. Parmi ces mesures : la décision de ‘’dissoudre’’ la commission ‘’gestion démocratique’’ au ministère de l’Education. La dissolution de cette commission, poursuit le secrétaire général du SAEMS, a eu comme conséquence de ‘’nombreux dysfonctionnements dans la mise en place du personnel enseignant’’. Il s’y ajoute encore, déplore toujours M. Dianté, ‘’l’introduction au forceps de logiciel Mirador qui est un logiciel qui n’est pas encore au point et qui comporte beaucoup de manquements’’. Ce qui fait, dit-il, que ‘’le mouvement du personnel cette année a été un fiasco total’’.

Violation du principe de retour de stage

En outre, l’autre défiance vis-à-vis des syndicats d’enseignants est, d’après Mamadou Lamine Dianté, la décision de Serigne Mbaye Thiam de violer le principe de retour de stage en décidant, cette année, d’affecter les enseignants qui étaient en formation à la FASTEF dans d’autres établissements, comme si c’étaient de nouveaux enseignants. Cette décision est illégale, fustige le coordonnateur du Grand cadre.

Toute sanction qui serait administrée aux enseignants serait une sanction illégale parce que le 29 septembre n’est pas une date légale pour la rentrée des classes au Sénégal. Nous nous conformons à la loi qui délimite le calendrier scolaire. Nous ne comptons pas reculer et personne n’ira le 29 septembre dans les établissements.

A  l’issue de la plénière que nous avons tenu hier, le Grand Cadre qui est une instance qui regroupe les secrétaires généraux des syndicats membres du Grand Cadre, sur les 40 organisations syndicales, 34 sont membres du Grand Cadre. Nous avons fait une analyse de la situation scolaire au lendemain des assises et à la veille de l’ouverture des classes. Nous avons constaté qu’aujourd’hui, nous allons résolument vers des difficultés.

Il y a une commission qui s’appelle la gestion démocratique au niveau du ministère de l’Education qui a été dissoute par le ministre Sergine Mbaye Thiam. En tout cas, elle n’a pas fonction depuis l’arrivée de Serigne Mbaye Thiam à la tête de l’institution. Ce qui fait que nous avons constaté de nombreux dysfonctionnements dans la mise en place du personnel enseignant.

Cette année, il y a eu l’introduction au forceps, de logiciel Mirador qui est un logiciel qui n’est pas encore au point et qui comporte beaucoup de manquements. Ce qui a fait que le mouvement du personnel cette année a été un fiasco total. Depuis deux ans, les agents qui font des concours professionnels ne parviennent pas à bénéficier de cette formation parce que simplement, leurs dossiers sont injustement retenus à la direction des ressources humaines du ministère de l’Education nationale sous le prétexte fallacieux que ce sont des enseignants qui sont dans les classes.

Il y a aussi le fait que chaque année, les enseignants qui ont des diplômes universitaires demandent de retourner à la FASTEF où ils sont mis en position de stage. A la fin de leur formation, ils retournent dans leur académie d’origine.  C’est le principe de retour de stage qui est un acquis du mouvement syndical enseignant. Là aussi, Serigne Mbaye Thiam est en train de violer ce principe de retour de stage en disant que cette année, il va les affecter comme si c’étaient de nouveaux enseignants qui allaient être affectés dans le système éducatif.

Une semaine encore après la fin des assises,  qui ont entre autres recommandations fortes, demandé à ce qu’on renforce un dialogue social fort, Serigne Mbaye Thiam se lève un bon jour et annonce  la rentrée des classes le 29 septembre pour les enseignants. Lui-même est conscient qu’aucune mesure sérieuse n’est prise pour un démarrage effectif des cours pour le 1er octobre. C’est un énième acte de défiance vis-à-vis des syndicats d’enseignants. Une autre tentative de jeter les enseignants en pâture : très tôt le matin, ils ont installé un important dispositif policier pour empêcher la tenue de la manifestation. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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